Jean Brochard débute au cinéma en 1932 et sur scène trois ans plus tard. Au théâtre, il interprètera le répertoire de Marcel Achard, Jacques Deval ou Georges Feydeau, collaborant avec des metteurs en scène tels que Pierre Dux, Jean Le Poulain et Jean Meyer, se produisant dans des lieux prestigieux comme le Théâtre de la Michodière et le Théâtre du Vieux-Colombier.
Jean Brochard, un solide et discret second rôle
Au cinéma, Jean Brochard joue exclusivement des seconds rôles pendant trois décennies. Dans les années 1930, il tourne avec Julien Duvivier (La tête d’un homme, 1933), Abel Gance (J’accuse, 1937) ou Jacques Feyder (La loi du Nord, 1939). Et il cumule les apparitions, ouvrier dans Les époux scandaleux (1935) de Georges Lacombe, voyageur dans Bach détective (1936) de René Pujol, inspecteur dans La treizième enquête de Grey (1937) de Pierre Maudru, adjudant dans Les pistes du sud (1938) de Pierre Billon ou commissaire dans Raphaël le tatoué (1939) de Christian-Jaque.
En 1941, Jean Brochard devient le cofondateur des studios de Boulogne, avec son frère, l’industriel Marcel Brochard, et le réalisateur Léo Joannon.
Il poursuit sa carrière d’« excentrique du cinéma français » sous l’Occupation, soldat dans Paradis perdu (1940) d’Abel Gance, philatéliste dans L’enfer des anges (1941) de Christian-Jaque, trésorier dans Le corbeau (1943) de Henri-Georges Clouzot, ou voisin pervers dans Cécile est morte (1944) de Maurice Tourneur.
Un acteur dirigé par Clouzot, Christian-Jaque et Mario Soldati
Dans l’après-guerre, on le retrouve en incarnation de l’autorité, juge d’instruction dans La dame d’onze heures (1948) de Jean Devaivre, ou inspecteur chef dans Cinq tulipes rouges (1949) de Jean Stelli.
Jean Brochard poursuit sa carrière prolifique dans les années 50. Le public l’apprécie en abbé dans Dieu a besoin des hommes (1950) de Jean Delannoy, médecin dans Knock (1951) de Guy Lefranc, notaire dans La dame aux camélias (1953) de Raymond Bernard, ou concierge dans Les diaboliques (1955) de Clouzot.
Il n’en est pas moins professionnel en voyageur de commerce dans Quatre pas dans les nuages (1956) de Mario Soldati, député dans La loi, c’est la loi (1958) de Christian-Jaque, ou père de Romy Schneider dans Mademoiselle Ange (1959) de Géza von Radványi. Jean Brochard tourne ensuite pour la télévision et se retire en 1966. Il est décédé le 17 juin 1972 à l’âge de 79 ans.
