Acteur, producteur, réalisateur et auteur allemand, Harry Baer (de son vrai nom Harry Zöttl) est né en 1947 à Biberach an der Riß en Allemagne.
Harry Baer, proche collaborateur de Fassbinder
Le jeune homme a démarré sa carrière au théâtre et il rejoint très rapidement la troupe de l’Action Theatre de Munich qui devient ensuite l’Antiteater mené par Rainer Werner Fassbinder. Harry Baer devient ainsi un proche collaborateur du célèbre metteur en scène allemand.
Au cinéma, les deux hommes ne cessent de se retrouver et l’on voit donc Harry Baer dans Le bouc (1969), Baal (1970), Les dieux de la peste (1970), Pourquoi monsieur R. est-il atteint de folie meurtrière ? (1970), Whity (1971), Prenez garde à la sainte putain (1971), Le marchand des quatre saisons (1972) et Le droit du plus fort (1975),
Outre ses prestations chez Fassbinder, on peut aussi retrouver Harry Baer en vedette dans Ludwig, requiem pour un roi vierge (Hans-Jürgen Syberberg, 1972), L’Ombre des anges (Daniel Schmid, 1976) et, plus étonnant dans le film de gangsters italo-allemand Mister Scarface (Fernando Di Leo, 1976) dans un rôle bondissant à mille lieues de ses prestations habituelles. Ensuite, on le retrouve à l’affiche de Adolf und Marlene (Ulli Lommel, 1977), Le grand embouteillage (Luigi Comencini, 1979) et Palermo (Werner Schroeter, 1980).
Après une pause assez longue, il rejoint Fassbinder sur La Troisième Génération (1979), la série Berlin Alexanderplatz (1980), Lili Marleen (1981), Lola, une femme allemande (1981) et Le secret de Veronika Voss (1982). On notera que Harry Baer n’est pas seulement acteur des films de Fassbinder, mais qu’il officie souvent comme assistant-réalisateur, notamment sur le dernier long-métrage du génial auteur, à savoir Querelle (1982). En fait, Harry Baer fut l’un des amis les plus proches du cinéaste et la dernière personne à qui il a parlé avant son décès. D’ailleurs, Harry Baer a ensuite publié plusieurs livres relatant sa complicité avec le monstre sacré.
La vie sans Fassbinder
Après le décès de son ami et mentor, Harry Baer a continué à jouer pour des auteurs ambitieux. On l’a revu dans Helsinki-Napoli (Mika Kaurismaki, 1987), Le passager : Welcome to Germany (Thomas Brasch, 1988), Le piège de Vénus (Robert van Ackeren, 1988), Frost (Fred Kelemen, 1997), Les Enfants de la colère (Winfried Bonengel, 2002), Montag (Ulrich Köhler, 2006). Au cours des années 2000 et 2010, on le voit surtout dans des téléfilms et quelques séries locales. L’un de ses films les plus récents est Gasmann (Arne Körner, 2019). Notons enfin que Harry Baer a aussi tâté de la réalisation en tournant plusieurs épisodes d’une série télé allemande dans les années 80.