Boris Karloff est un comédien britannique, appartenant à la légende hollywoodienne. Il reste dans l’inconscient collectif associé à la créature de Frankenstein, qu’il incarna dès 1931 pour le classique de James Whale, adapté de l’œuvre de Mary Shelley.
Frankenstein for ever
Né en Angleterre, William Henry Pratt s’expatrie au Canada puis aux États-Unis. Il débute au cinéma en 1919, sous le nom de Boris Karloff. Il y tient des petits rôles pendant une dizaine d’années, prince dans The Prisoner (1923) de Jack Conway, commissaire de bord dans Two Arabian Knights (1927) de Lewis Milestone, ou valet dans Behind That Curtain (1929) d’Irving Cummings.
L’arrivée du parlant change la donne, et Boris Karloff se voit proposer le rôle du monstre dans Frankenstein (1931) de James Whale. Métamorphosé par le maquillage de Jack Pierce, l’acteur se voit associé à cette créature, qu’il incarne également dans La fiancée de Frankenstein, que Whale réalise en 1935.
Boris Karloff est dès lors employé essentiellement dans des films d’horreur, domestique inquiétant dans Une soirée étrange (1932) de James Whale, momie ressuscitée dans La momie (1932) de Karl Freund, redoutable docteur dans Le masque d’or (1932) de Charles Brabin, ou savant fou dans Le chat noir (1934) d’Edgar G. Ulmer.
Il est aussi criminel défiguré dans Le corbeau (1935) de Lew Landers, zombie dans Le mort qui marche (1936) de Michael Curtiz, sans compter les rôles de suppôt de Satan ou de profanateur de sépultures.
De temps à autre, Boris Karloff échappe à ces emplois, dirigé par Howard Hawks dans Scarface (1932) ou John Ford dans La patrouille perdue (1934), dans des seconds rôles.
Boris Karloff, quatre décennies de films d’horreur
Mais les producteurs continuent à exploiter son image avec Le fils de Frankenstein (1939) de Rowland V. Lee, ou Le récupérateur de cadavres (1945) de Robert Wise, où il est confronté à son rival Béla Lugosi. On le voit aussi en chef indien peu rassurant dans Les conquérants du nouveau monde (1947) de Cecil B. DeMille.
Les années 50 versent même dans la veine parodique, avec Deux nigauds contre le Dr. Jekyll et Mr. Hyde (1953), où il doit supporter Abbott et Costello. Et la qualité des films sera décroissante, comme l’atteste Frankenstein contre l’homme invisible (1958) de Howard W. Koch.
Dans les années 60, Boris Karloff est notamment dirigé par Roger Corman (Le corbeau, 1963), Mario Bava (Les trois visages de la peur, 1963) et Jacques Tourneur (Le croque-mort s’en mêle, 1964). Il est parfois du côté du camp du bien, scientifique luttant contre une organisation terroriste dans Minuit sur le grand canal (1967) de Jerry Thorpe.
Peter Bogdanovich lui confie l’un de ses derniers rôles, celui d’un acteur de film d’horreur souhaitant se retirer du métier dans La cible, en 1968.