Agnès Soral est une actrice découverte adolescente dans Un moment d’égarement de Claude Berri, cinéaste qui la fera éclater en 1983 dans Tchao Pantin, où elle interprétait une paumée. Le drame avec Coluche lui vaudra deux nominations aux César (Meilleure révélation, Meilleur second rôle).
Victime de la mode
A l’exception de la comédie chorale Twist Again à Moscou, de Jean-Marie Poiré (1986), la suite de la carrière d’Agnès Soral sera marquée par une succession d’échecs qui remettront en question son attractivité auprès des producteurs : Réveillon chez Bob avec Bedos, est un semi-flop de Noël, quand Diesel de Robert Kramer un sous Mad Max qui tourne à l’accident industriel. Bleu comme l’enfer d’Yves Boisset est séduisant, mais ne marque pas le box-office. I Love You, de Marco Ferreri, avec Christophe Lambert, déçoit à Cannes et se retrouve ignoré radicalement par le public. Quant au film de prison de femmes, Prisonnières (1988), il passe totalement inaperçu. Agnès Soral est victime d’un renouvellement des goûts du public, alors que le marché de la VHS et l’arrivée de Canal+ mettent en difficulté le cinéma français, en crise existentielle entre 1985 et 1990.
Agnès Soral rejoint la troupe de Claude Lelouch
Dans les années 90, la plupart de ses apparitions passent inaperçues. Si Australia ne manquaient pourtant ni de qualité ni de vedettes (Jeremy Irons, Fanny Ardant…), Le Ballon d’or est malheureusement vite oublié, et Agnès Soral ne rebondit pas, même si elle est hilarante dans Comme une bête de Patricck Schulmann.
Elle rejoint la troupe de Claude Lelouch en jouant dans Hommes, femmes mode d’emploi (1996). Elle retrouve le cinéaste dans Les Parisiens (2004), Le courage d’aimer (2005), Salaud on t’aime (2014) et La vertu des impondérables (2019).
Le manque de succès en salle la précipite à la télévision où elle signe des apparitions dans de très nombreux téléfilms.
Au cinéma, on notera également sa présence dans Le roi des aulnes de Volker Schlöndorff, C’est la tangente que je préfère de Charlotte Silvera et Les gens en maillot de bain ne sont pas (forcément) superficiels d’Eric Assous. On la voit aussi dans L’antidote de Vincent de Brus, comédie à gros budget avec Christian Clavier et Jacques Villeret, ainsi que Les brigades du Tigre de Jérôme Cornuau. Des œuvres méconnues du grand public qui ne répondra pas présent.
Sœur de… malgré elle
Agnès Soral se cantonnera à la télévision dans les années 2010, à l’exception de sa participation aux castings de Lelouch ou Jean-Pierre Mocky (Calomnies). Elle écrira une biographie autour de ses relations complexes avec son frère. L’actrice est la sœur cadette du polémiste subversif aux propos antisémites Alain Soral dont elle répudie catégoriquement les thèses complotistes et avec lequel elle n’a plus de contact.
Malgré l’ombre délicate de son frère, l’actrice propose un one-woman-show et essaie une reconstruction personnelle et professionnelle.