Avec son 7e album, intitulé 143, Katy Perry subit une nouvelle fois l’échec commercial, diminuant un peu plus son impact dans la pop…
La jeune génération l’ignore peut-être, mais, à la fin des années 2000, Katy Perry était la sensation pop qui déchaînait les passions dans les charts de la planète. Trois de ses albums, One of the Boys (2008), Teenage Dream (2010) et Prism (2013) permettront à la chanteuse d’enchaîner une série impressionnante de tubes, avec pas moins de neuf titres qui atteindront la première place du Billboard. Jusqu’en 2013, la Perry classera pas moins de 13 morceaux consécutivement dans le top 10, parmi lesquels I Kissed a Girl, Last Friday at Night, Firework, Dark Horse ou encore Roar.
Le déclin inexorable d’une pop-pop girl
Mais en 2017, ses positions politico-hygiéniques (anti Trump et société de consommation), ont miné le lancement de l’album Witness. Dès lors, la chute sera vertigineuse. Le déclin mondial instantané a permis à Taylor Swift d’assoir un peu plus sa domination dans la culture pop, tandis qu’une nouvelle génération de pop-pop girls ont bousculé les sommets, d’Ariana Grande à Sabrina Carpenter.
Quatre ans après le désastre de l’album Smile, qui n’a atteint que la 5e place aux USA et au Royaume-Uni, et une 17e place désastreuse en France, Katy Perry revient avec 143.
A sa sortie, le 19 septembre, le 7e opus de l’artiste est mort né, victime d’un bad buzz systématique, nourri par des rageux tout au long de l’été 2024.
L’image du féminisme de la chanteuse est vue comme contre-productive, notamment lorsqu’elle dévoile le clip de Woman’s World, en juillet, où certains y voient la manifestation d’un male-gaze à proscrire. Le lead single, pourtant efficace, est un bide, avec une 163e place française et une minuscule 63e position sur son marché star, en Amérique.
Le désastre est suivi par celui de Lifetimes dont le clip, tourné dans une zone préservée des Baléares, sans autorisation supposée, nourrit un lynchage écolo facile. L’hymne pop consensuel avait pourtant son potentiel pour fédérer dans un esprit festif inoffensif. Le morceau ne fera jamais son apparition dans le top 200 américain.
Embarrassée, la maison de disques Universal est contrainte d’improviser la sortie de son troisième morceau, I’M His, He’S Mine, la semaine du 13 septembre. Le duo avec la Doechii n’est pas le tube attendu malgré le sample de Crystal Waters, Gypsy Woman.
143 de Katy Perry a trépassé avant même sa sortie.
Avec 11 morceaux, cette nouvelle collaboration avec le producteur Dr Luke, accusé d’agressions sexuelles par la chanteuse Kesha en 2014, n’a pas grand-chose à proposer. Des titres génériques, comme Truth, Nirvana, All The Love… qui constituent un ensemble néanmoins pêchu en hommage à l’eurodance forcément daté des années 90.
Katy Perry aura désormais beaucoup de mal à s’en remettre.