Katy Perry présente Smile, un 6e album peu médiatisé, enfanté durant sa grossesse. Un exercice pop cohérent qui sort un jour après son accouchement surmédiatisé.
Icône féminine des années 2000, loin devant les Beyoncé et Lady Gaga dans les charts américains, Katy Perry était célébrée pour ses chansons pop ouatées et ses vidéos totalement azimutées. En 2017, la star connaît un revers douloureux en 2010 avec l’album Witness. Avec sa pochette surréaliste, au sens propre, son affirmation politique anti-Trump, son autocritique de la société de consommation, la chanteuse est balayée des charts après le premier single Chained to the Rhythm. Aucun de ces nombreux successeurs trouveront la rédemption, malgré des vidéos toujours aussi audacieuses.
Sa guerre avec la pop nunuche Taylor Swift lui aurait coûté quelques plumes également.
En 2020, Perry revient avec Smile, un album 100% pop, débarrassé de toute velléité hip hop, avec un esprit de résilience qui semble signifier que le sommet des charts lui importe peu… Elle enregistre l’album durant sa grossesse et accouche de son 6e opus le lendemain de la naissance de la petite Daisy, qu’elle célèbre sur les réseaux sociaux avec le papa, l’acteur des Pirates des Caraïbes, Orlando Bloom.
Katy Perry la pétillante pop artist, devra se réinventer pour élargir une cible ayant déjà eu un best of avec l’album Teenage Dream qui avait comptabilisé 8 singles et pas moins de six numéro 1 aux USA, la mettant sur un pied d’égalité avec Michael Jackson, au début des années 2010. Katy Perry ne sourit pas sur la pochette. Une contradiction en forme de prémonition ou une forme d’ironie bienvenue. Désormais clown mi-triste mi-ironique, elle n’a pas de tournée mondiale à organiser. Le bébé et la crise de coronavirus la détachent des enjeux de ses concurrentes qui, in fine, ont beaucoup plus à perdre qu’elle.
Katy Perry, Smile (Universal Music) – Sortie le 28 août 2020