Note des spectateurs :

Mort de Jean-Jacques Beineix. Le cinéaste maudit du cinéma français, chantre glorieux des années 80, est décédé à l’âge de 75 ans. Diva et 37°2 le matin, sont ses deux plus grands films. 

Véritable icone des années 80, Jean-Jacques Beineix a connu l’objet d’un culte mirobolant durant la décennie des possibles, avec le triomphe sur la durée de Diva, qui avait pourtant démarré comme un échec foudroyant, avant de devenir un succès sur la durée, avec quatre César, dont Meilleure première œuvre.

Diva de Jean-jacques Beineix, Farracci

Copyrights : Ferracci

En 1983, le cinéaste adulé depuis si peu de temps, subit la foudre des critiques, avec La lune du caniveau, monument d’esthétique, avec Depardieu et Nastassia Kinski, qui sera un accident industriel, hué à Cannes par des critiques féroces.

Cet épisode fera naître chez lui une méfiance historique à l’égard des critiques. Blessé, il ne se remettra jamais du trauma cannois et de sa relation difficile avec Gérard Depardieu qui avait lui-même égratigné cette œuvre immense.

Un dernier film lui vaudra une place d’immortel du cinéma français, avec 37°2 le matinCe second film providentiel dans la carrière de Jean-Jacques Beineix révèle la fougue impétueuse de Béatrice Dalle. Il confirme le charisme de Jean-Hugues Anglade, et bouleverse à jamais une génération de jeunes spectateurs qui fondent devant Betty Blue, jusque sur les rivages des Etats-Unis. Film culte à l’échelle mondiale, cette œuvre solaire et passionnelle confirme l’immensité du tempétueux cinéaste, célèbre pour ses colères, ses coups de gueule, son exigence…

Affiche de 37°2 le matin de Jean-Jacques Beineix

Copyright Gaumont – Affiche de Christian Blondel, d’après une photo de Rémi Loca

Il laissera un vide dans le cinéma français qui a donné beaucoup plus de chances à des cinéastes moins talentueux qui eux ne marqueront jamais l’histoire, malgré la quantité d’œuvres qu’ils enchaîneront.

Jean-Jacques Beineix était l’idole des cinéphiles des années 80. Nous n’avons pas attendu sa mort pour ressentir un grand vide née de son absence. Il nous manquait depuis longtemps.

On ne l’oubliera pas.

Découvrez notre interview fleuve du cinéaste. 

La lune dans le caniveau, affiche du film de Jean-Jacques Beineix

© 1983 Illustrateur : Pierre Peyrolle