Note des spectateurs :

La rentabilité des films en 2019

Nous évoquions largement le bilan de l’année 2019 dans un dossier chargé en fin d’année dernière. Toutefois, difficile de ne pas revenir sur certains chiffres de l’an passé quand Le Film Français publie sa grille annuelle de la rentabilité des films français. Au total, l’hebdomadaire des professionnels passe au crible pas moins de 165 films.

Six films rentabilisés dès leur passage en salle

En 2019, 5 films de fiction seront parvenus à être 100% rentabilisés à l’issue de leur exploitation en salle : Les Misérables, rentabilisé à 359.74%, Qu’est-ce qu’on a encore fait au Bon Dieu ? (139.88%), Au nom de la Terre (130.05%), La vie scolaire (119.76), et Les invisibles (106.63).

On notera le score épatant de J’veux du soleil de François Rufin. Son regard sur les Gilets jaunes a été vu par 189 000 spectateurs, soit une rentabilité de 223%, le deuxième meilleure score annuel.

Bandeau La vie scolaire coup de coeur mega cgr
© Gaumont Distribution

De bons amortissements

Avec seulement 102 000 entrées sur toute la France, Tout ce qu’il me reste de la révolution se classe en 6e place des films les plus rentables, grâce à un devis budgétaire de moins de 500 000 euros et une rentabilité à 76%. Joyeuse retraite, Papicha, C’est quoi cette mamie ?, Mia et le lion blanc, Nous finirons ensemble, L’incroyable histoire du facteur Cheval, Grâce à Dieu, Hors normes, Inséparables, et Alice et le maire, sont tous rentabilisés à plus de 50%. De très jolis coups.

Parmi les budgets faibles, on notera les percées de Tu mérites un amour d’Hafsia Herzi (18e sur 165 !), L’homme fidèle de Louis Garrel (22e), Nos vies formidables (51e).

Les désastres de 2019

Parmi les désastres annuels, on citera Just a gigolo de Olivier Baroux, qui a coûté 10.2 millions d’euros pour 281 000 entrées (rentabilité de 9.7), Fahim (9.05M d’euros, 229 000, rentabilité de 8.9), La vérité si je mens ! Les débuts (7.99, 194 356, rentabilité de 8.6), Le Dindon (13.9M, 255 221, rentabilité de 6.48), Black Snake – la légende du serpent noir (9.5, 174 000, rentabilité de 6.47), Toute ressemblance (7.96, 110 000, rentabilité de 4.96), Dernier amour de Benoit Jacquot (6.49M, 78 000, rentabilité de 4.29), Blanche comme Neige d’Anne Fontaine (2.46, 26 736, rentabilité de 3.84), conte détourné avec Isabelle Huppert qu’on n’avait pas remarqué aussi bas…

Black Snake : la vengeance du serpent noir, affiche
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Rentabilité des films en 2019 : merci l’international et l’après salle

Des succès apparents comme Nicky Larson (33e), Le chant du loup (35e), Edmond (47e), J’accuse (57e) et Minuscule 2 (61e) s’y retrouvent largement grâce à l’international et aux différents contrats signés pour l’après-salle (dvd, svod, vod, diffusions télévisées…). C’est aussi le cas pour J’ai perdu mon corps (86e, rentable à 11%) dont la diffusion sur Netflix, aux USA, a été un vrai bonheur !

Une production comme Anna de Luc Besson, budgétée à 30 millions d’euros n’aura même pas pu compter sur l’international pour se tirer d’affaire. On la retrouve en 102e position annuelle pour son exploitation franco-française. Au total dans le monde il aura rapporté moins de 32 millions de dollars.

Frédéric Mignard 

Anna Luc Besson affiche jour J
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