Note des spectateurs :

Le box-office américain voit les suites faire moins bien que leurs prédécesseurs, de Toy Story 4 à Annabelle 3. Seul Yesterday débute au-dessus des prédictions. C’est même le plus gros démarrage américain de Danny Boyle.

Toy Story 4 est toujours le leader du moment, avec des critiques favorables et des spectateurs comblés. Toutefois, le phénomène s’effrite : la baisse de 52.1% est plus accentuée que celle prévue par les pronostiqueurs. Selon Deadline.com, toujours très renseigné sur les coulisses, Disney était déçu par les chiffres de 120M$ du week-end lancement, puisque le studio envisageait 140M$. Cette baisse de second week-end vient confirmer une très légère déception, à des sphères du box-office totalement inaccessibles pour les autres studios. Toy Story 4, nouveau triomphe estampillé Pixar Disney, est en effet le premier film à dépasser les 200 millions de dollars au box-office américain depuis Aladdin (305 millions de dollars) et Avengers Endgame (841M$), c’est-à-dire deux autres cartons pleins pour le studio. Le dernier Avengers ayant vaincu le record absolu d’Avatar sur le sol américain, on ne peut que constater la main mise du studio Disney sur le box-office, dans un contexte de flops en pagaille.

Box-office USA Toy Story triomphe
Crédits : Disney Pixar

Des flops en pagaille

On se souvient des échecs récents de Comme des bêtes 2 (130M$ contre 368M$ pour le premier volet !), de Men in black international (65M$), Godzilla : King of the monsters (106M$) ou de X-Men Dark Phoenix qui vient à peine de dépasser les 63M$, soit le pire score historique de la franchise derrière le deuxième Wolverine, en 2013 (132M$). Un désastre aux conséquences vertigineuses qui laisse songeur sur la phase de transition que traverse actuellement Hollywood.

Petite Annabelle ne grandit plus

Dans un contexte général en baisse, Annabelle Comes Home (Warner) réalise forcément un démarrage en-deçà de ceux de ses prédécesseurs : avec 31M$ en 5 jours, la poupée maléfique ne réitère pas les ouvertures des deux précédents chapitres (37 et 35M$), mais demeure dans des eaux très satisfaisantes pour un budget réduit et une formule éprouvée.

On notera que l’autre poupon maléfique du classement, Child’s play, est une victime collatérale d’Annabelle, puisque les spectateurs ont littéralement déserté Chucky pour son second week-end d’assaut, avec une baisse impressionnante dans ses recettes (-69.7%), la plus forte de tout le top 30, suivi évidemment par le Anna de Luc Besson (-60%), qui ne dépassera pas les 10 millions de dollars en fin de carrière, ce qui est calamiteux. Le thriller français sera retiré de l’affiche dans les dix jours. Cela ne va pas arranger les affaires d’EuropaCorp.

Affiche française Annabelle 3
Crédits : Warner Bros Entertainment

Le plus gros démarrage américain de Danny Boyle

Dans ce contexte gris, trois films se débrouillent bien : Yesterday de Danny Boyle déjoue les pronostics avec 17M$ dans seulement 2 603 cinémas, ce qui permet à Danny Boyle de réaliser le meilleur démarrage de toute sa carrière, devant La plage (15M$ en 2000) et 28 jours plus tard (20M$ en 2003). La comédie romantique devrait devenir le deuxième plus gros succès du cinéaste, qui a atteint les 140M$ avec Slumdog Millionaire en 2009.

Deuxième score à souligner, celui de Rocketman. Le biopic sur Elton John est increvable (-31% de recettes pour son 5e week-end) et surtout en marche pour les 100 millions (il se situe actuellement à 3.8M$/84M$).

John Wick, la franchise qui ne cesse de monter

Enfin, John Wick Parabellum est l’exception qui contredit la morosité autour des suites : ce troisième épisode enregistre la baisse de fréquentation la plus douce du top 20 (-22.3%) et, avec 161M$, se situe très loin des deux premiers films de la saga (le premier avait calé à 43M$ contre 92M$ pour le second).