Dans Zone of the Dead, la Serbie part en guerre contre les zombies. La série B est minuscule, la réalisation télévisuelle et l’ensemble à peine sauvé par la profusion de gore et de maquillages.
Synopsis : Dans la ville industrielle de Pancevo, une toxine biochimique est répandue accidentellement au milieu de la nuit, empoisonnant les habitants. L’infection se propage dans toute la ville alors que non loin, des agents d’Interpol escortent un dangereux criminel jusqu’à Londres. Le groupe d’agents va être attaqué par les habitants infectés. La ville est devenue une zone infectée par des milliers de zombies…
Critique : Fin des années 2000. Les zombies ont envahi le monde. Du moins au cinéma. Chaque pays à alors son propre avatar, en 2D s’il vous plaît. Dead Snow en Norvège, Dead meat ou Boy eats girl en Irlande, évidemment La horde en France… Désormais même la Serbie s’est parée de son Bienvenue à Zombieland avec Zone of the dead. Un titre pas très folichon, qui rime pourtant avec les rejetons macabres du pape des living dead, Romero lui-même, qui sortait d’ailleurs en 2010 son 5e opus du genre, Survival of the dead. Zone of the dead, très premier degré malgré son manque évident de moyen, ne fait pas qu’emprunter à Romero un titre, il lui rend d’ailleurs hommage en conviant à son générique microscopique l’un des acteurs principaux de Zombies, Ken Foree. Celui-ci reprend du service dans un rôle clin d’œil assez similaire.
Dans cette production locale, filmée à la manière teutonne d’un Derrick et pitoyablement jouée en anglais par un casting cosmopolite improbable, les morts-vivants ont envahi la ville de Pancevo en Serbie, à la suite d’un incident qui les a mués en créatures assoiffées de sang et de tripes. Plus réactifs que les macchabées de Romero, les morts sont ici plus rapides que dans les traditionnels films de macchabées sur pattes des années 70 et portent des lentilles de contact blanches pour dissimuler toute expression de vie qui pourrait survenir chez ces comédiens morts nés. Pas de quoi faire peur, mais leur grand nombre et la diversité des maquillages (une zombie girl déambule dans les rues, les gros lolos en avant !) peuvent faire leur effet.
Un poil de religion, une opération gouvernementale secrète, datant de l’époque de la Yougoslavie et essentiellement un huis-clos dans un commissariat tentent d’habiller tant bien que mal le script de série B, qui louche parfois un peu vers le Z. Mais, malgré tous ces défauts inhérents à un contexte cinématographique et culturel bien différent du luxe de nos productions occidentales, on pourraît éventuellement être enclin à une bonne dose d’indulgence. En tant que produit vidéo, Zone of the dead sait se montrer généreux et, nonobstant ses maladresses, apporte au spectateur de télévision tout ce qu’il est venu chercher. Les sourires en plus.
Depuis ce nanardesque effort des années 2000, les cinéastes Milan Konjevic et Milan Todorovic ont surtout prouvé ce qu’on avait tout de suite compris et s’en sont donc allés à la télévision tourner de la série locale. Todorovic tournera toutefois un Killer Mermaid tout aussi improbable dont on retient le titre alternatif rigolo de Mamula. Oui, le monsieur avait le sens de l’humour.