Un bon début : la critique du film + test DVD (2022)

Documentaire | 1h39min
Note de la rédaction :
6.5/10
6.5
Un bon début, affiche du film de

  • Date de sortie: 12 Oct 2022
  • Année de production : 2022
  • Nationalité : Français
  • Titre original : Un bon début
  • Réalisateurs : Agnès Molia, Xabi Molia
  • Protagonistes adultes : Antoine Gentil, Véronique Eugène, Nadia Touati, Natacha André, Luca Macia, Nino Plaisant
  • Protagonistes enfants : Melinda, Nels, Tamara, Ziyad, Albina, Chiara, Colleen, Elias, Frank, Halit, Herman, Maïa, Rayan, Tatiana, Sudahan
  • Directeur de la photographie : Mikaël Lefrançois
  • Monteur : Marie Luquet Courbon
  • Compositeur : Maxime Bracquemart, Ronan Martin, MBO, Arthur Philippot
  • Producteur : Christie Molia
  • Sociétés de production : Moteur S'il Vous Plaît, Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma
  • Distributeur : Haut et Court
  • Editeur vidéo : Blaq Out
  • Date de sortie vidéo : 7 mars 2023 (DVD, VOD)
  • Box-office France / Paris-Périphérie : 6 439 entrées / 1 574 entrées
  • Budget :
  • Rentabilité :
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 2.39 : 1 / Couleur / 5.1
  • Festivals et récompenses : Les Arcs International Film Festival (2021)
  • Illustrateur / Création graphique : © Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © Moteur S'il Vous Plaît, Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma. Tous droits réservés / All rights reserved
Note des spectateurs :

A l’âge des possibles, Un bon début est-il toujours réalisable lorsqu’on est un adolescent dit irrécupérable? Loin du pathos et du sensationnalisme, le documentaire d’Agnès Molia et Xabi Molia est un récit confiné mais paradoxalement ouvert sur la liberté et l’avenir, celui d’une nouvelle chance à saisir pour des élèves déscolarisés habitués au rejet.

Synopsis : Ils ont l’âge d’entrer en troisième et déjà une réputation d’irrécupérables. Pendant des mois, ils ont vécu loin du collège, en rupture presque totale avec la vie scolaire. À Grenoble, une classe unique en France du nom de « Starter » leur ouvre ses portes. Pendant cette année particulière, Un bon début suit leur adolescence, fragile et malmenée – mais dont le cours peut encore changer.

Un bon début redonne de l’espoir à la désespérance sociale

Critique : Réalisé par un duo, frère et sœur, lui réalisateur de comédies pour le cinéma (8 fois debout, Comme des rois, avec Kad Merad), elle réalisatrice et productrice de documentaires pour le petit écran, Un bon début appartient à la tradition des œuvres sociales portant un regard attentif sur les classes ou structures dites difficiles, avec des dispositifs particuliers pour essayer de redonner de l’espoir à la désespérance sociale.

Entre les murs, Palme d’Or en 2008, en est le plus célèbre exemple, mais on citera aussi Tempête sous un crâne de Clara Bouffartigue. A la télévision, dans les années 90, La loi du collège de Mariana Otero avait marqué les esprits par son âpreté grise. Plus récemment, Allons enfants d’Alban Teurlai et Thierry Demaiziere extirpaient des jeunes de la périphérie déclassée pour les suivre dans la mixité du lycée Turgot, dans le troisième arrondissement de Paris, dans le cadre d’une section Hip Hop. Et évidemment, le mètre étalon dans le genre, celui plus vaste du cinéma du réel sur l’enfance dans un encadrement scolaire atypique, reste Nicolas Philibert (Etre et savoir).

Quinze rebuts de la scolarité à repêcher

Un bon début, malgré son format Scope et la qualité de ses images de cinéma, a un caractère plus intimiste. Peut-être de par la rigueur nécessaire pour suivre une poignée d’élèves dans un dispositif unique en France, STARTER, qui ne concerne que quinze jeunes dits “irrécupérables”, des rebuts de la scolarité dont le plus grand apprentissage sera la réappropriation de l’estime de soi. Le cadre confiné, dirigé avec pédagogie et humanité par l’enseignant Antoine Gentil, est manifestement peu propice à une dynamique de joutes verbales ou de péripéties dramatiques. La narration d’Agnès Molia et Xabi Molia, qui a dû faire avec la promotion de jeunes post-Covid, a-t-elle trouvé des personnalités suffisamment charismatiques pour vendre une sortie en salle? Pas forcément, mais l’aspect marketing du film, inhérent au documentaire primé à Cannes avec François Bégaudeau, nous importe peu. Il est même déplacé.

Au-delà, de la volonté d’une distribution sur le grand écran, effectuée sur 23 sites par Haut et Court, c’est bel et bien le dispositif qui nous interpelle. Jadis taxé de racailles, sauvageons et autres mots que dénonce Antoine Gentil durant le film (toute référence aux années Sarkozy est volontaire), les quinze adolescents de 14-15 ans présentés à l’écran ont l’introspection des beaux sujets de documentaires qui permettent de dépasser le cadre de l’immédiateté grâce aux moments miraculeux de captation d’émotions, de tristesse ou de joie retrouvée que les jeunes protagonistes laissent entrevoir pendant quelques instants. La chronologie, entre la sélection des dossiers difficiles jusqu’au moment émouvant de la séparation, en fin d’année scolaire, démontre la pertinence du travail de proximité exceptionnel qu’ont bâti ces adultes dans l’abnégation et l’empathie, deux qualités essentielles pour tirer vers le haut des jeunes pensionnaires qui ont perdu toute estime d’eux.

STARTER, une structure qui redémarre des vies en mode échec

Au sein du lycée de Grenoble, les liens se tissent, se bâtissent, pour des relations à l’adulte alternatives à la colère ou la déception de l’environnement familial. La famille apparaît néanmoins régulièrement à l’écran pour poser un peu mieux l’arrière-plan de chaque jeune révolté qui ne comprend pas forcément la raison de l’éloignement d’avec les parents. Sans pour autant verser dans le misérabilisme ou le déterminisme, les peintures se brossent avec dignité, capturant le lien social en construction pour permettre aux jeunes cabossés de mieux se resituer dans leur propre existence.

Un bon début, manifeste pour un travail individualisé à l’encontre de la jeunesse perdue, est une alternative bienvenue aux discours politiques sur la France périphérique, c’est surtout la chance manifeste d’un nouveau départ, pour des jeunes gens qui ont autant à recevoir qu’à offrir. L’équipe de professeurs dirigée par Antoine Gentil, est indéniablement une valeur refuge pour nos propres espoirs d’une école inclusive qui replace l’individu au centre de sa vie.

Frédéric Mignard

Sorties de la semaine du 12 octobre 2012

Un bon début, affiche du film de

© Moteur S’il Vous Plaît, Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma. Tous droits réservés.

Test DVD :

Un bon début est disponible en VOD ou DVD depuis le 7 mars 2023.

Suppléments : 0/5

Blaq Out propose le film dans une édition simple, mais qui n’était pas acquise au vu des 6 000 spectateurs qui ont vu le film en salle. Probablement dirigée en priorité vers un public d’enseignants et de travailleurs sociaux, destinée aux CDI des établissements scolaires et aux médiathèques, cette édition ne propose aucun bonus, quand des scènes supplémentaires auraient pu être appréciables. De même, on regrettera l’absence d’entretien avec les professeurs… Pourtant, au cours d’un tournage sur près de dix mois, les possibilités de bâtir des bonus ont dû être légion.

Image & Son : 4.5 / 5

La qualité visuelle et sonore est en revanche au rendez-vous. Le format cinémascope est respecté, la texture de l’image est précise et lumineuse, d’une belle acuité photographique. Quant au son, il n’est en rien impacté par une surdose d’informations sur la galette. Au contraire. La restitution claire des enjeux du film permet à la piste 5.1 de retranscrire sans brouhaha la réalité sonore d’une classe à petits effectifs où in fine tout se passent bien.

On notera que le film est disponible également en stéréo et en audiodescription.

DVD d'Un bon début, documentaire (Blaq out)

© Moteur S’il Vous Plaît, Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma. Tous droits réservés.

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