Ultime violence (Ninja 2) : la critique du film (1984)

Arts martiaux, Action, Nanar | 1h30min
Note de la rédaction :
6/10
6
Ultime violence, Ninja 2, l'affiche

  • Réalisateur : Sam Firstenberg
  • Acteurs : Shô Kosugi, Kane Kosugi, Keith Vitali, Arthur Roberts
  • Date de sortie: 08 Août 1984
  • Nationalité : Américain
  • Titre original : Revenge of the Ninja
  • Année de production : 1983
  • Distributeur : Eurogroup
  • Éditeur vidéo : Carrère Vidéo (VHS) / ESC Editions (blu-ray)
  • Sortie vidéo (Blu-ray) : Le 5 décembre 2017
  • Budget : 700 000 $
  • Box-office Paris-périphérie : 37 177 entrées
  • Box-office USA : 13,1 M$
  • Classification : Interdit aux moins de 12 ans
Note des spectateurs :

Nanar stratosphérique, Ultime violence mérite amplement le culte dont il fait l’objet. Grâce à un rythme soutenu, l’ennui n’a jamais sa place dans ce sommet de nullité, à voir au quinzième degré. Rires garantis.

Synopsis : Sa famille massacrée par les tueurs d’un clan ninja, Osaki fuit le Japon, accompagné de son jeune fils. Installé aux Etats-Unis, il croit pouvoir démarrer une nouvelle vie. Rapidement, Osaki se rend à l’évidence qu’il est manipulé, utilisé à son insu dans un vaste trafic de cocaïne. Trahi, menacé des pires représailles, il ressort d’une cache secrète l’équipement complet du ninja qu’il a été et qu’il n’a jamais cessé d’être, prêt à se battre contre ses anciens frères d’armes…

Une suite opportuniste qui exploite un filon juteux

Critique : En 1981, Menahem Golan connaît un succès international avec le film d’action L’implacable ninja qui lance sur le monde un sous-genre appelé à triompher durant quelques années. Conscient du pouvoir d’attraction du mot ninja, Golan décide de tourner une fausse suite intitulée Revenge of the Ninja (1983). En réalité, il récupère seulement du premier volet l’artiste martial Shô Kosugi – qui interprète d’ailleurs ici un autre personnage – et commande une histoire originale au scénariste James L. Silke.

Ultime violence, Ninja 2, l'affiche américaine

© 1983 Metro-Goldwyn Mayer Studios Inc. Tous droits réservés.

Préférant désormais s’occuper de la production, Menahem Golan cède sa place de réalisateur à un compatriote, le cinéaste israélo-américain Sam Firstenberg. Celui-ci n’a alors signé qu’un drame intitulé One More Chance (1981), mais Golan lui fait confiance pour emballer un film d’action généreux et riche en péripéties. Si le script en vaut un autre, c’est justement le manque de professionnalisme de la réalisation qui fait tout le sel de ce Ultime violence parfaitement jubilatoire.

Acteur ridicule cherche rôle

Disposant de moyens passablement réduits, Firstenberg ne s’interdit rien et signe une œuvre foisonnante où l’action déborde du cadre à chaque instant. Comme pris d’une folie furieuse, le cinéaste enchaîne les morceaux de bravoure à la vitesse d’un cheval fou. Malheureusement, pris dans son élan, il en oublie de gérer la direction purement artistique du produit. Lors du casting, le cinéaste semble avoir choisi les acteurs de second plan sous l’emprise de stupéfiants. Le film aligne ainsi la plus belle galerie de bras cassés de l’histoire du cinéma. Souvent mal dirigés, affublés de costumes systématiquement ridicules, les seconds couteaux déclenchent l’hilarité dès qu’ils apparaissent à l’écran.

Shô Kosugi lui-même n’est déjà pas un grand acteur, mais il est ici entouré d’une improbable brochette de ringards. Face à lui, certains antagonistes arborent des looks délirants dans le style Village People. On a le droit notamment à un faux Indien particulièrement hilarant. Le parrain de la pègre ressemble à s’y méprendre à notre très franchouillard Sim, tandis que le grand méchant fait songer aux personnages vus dans les séries nippones comme X-Or ou autre Bioman. De quoi satisfaire les amateurs de nanars qui passeront là un excellent moment, grâce à des fous rires réguliers.

Ultime violence ninja 2 : sa sortie parisienne

© 1983 Metro-Goldwyn Mayer Studios Inc. Tous droits réservés. Illustrations : LeCompte Watorek

De l’action, de l’action, toujours de l’action

La grande force du film de Firstenberg vient de cette formidable constance dans la nullité absolue, ce qui finit par forcer le respect. Le rythme s’avère finalement soutenu et même trépidant, ce qui fait de ce pur produit d’exploitation une excellente surprise, pour peu que l’on dispose d’un goût prononcé pour le cinéma bis.

Le film a obtenu un certain succès aux Etats-Unis en rapportant plus de 13 millions de billets verts pour une mise initiale de 700 000 $. En France, le long-métrage est sorti en plein mois d’août 1984 et devait affronter cette semaine-là la concurrence de Liste noire (Bonnot), La triche (Bellon) et dans le domaine de l’érotisme : Histoire d’O n°2 (Rocha) et Dortoir des grandes (Unia). Ce deuxième volet de la trilogie ninja a de toute façon connu un vrai triomphe en VHS.

Face à un tel déferlement de mauvais goût, on se disait que le cinéaste ne pouvait pas faire pire, mais il a relevé le défi en commettant Ninja 3 l’année suivante, pour un résultat encore plus Z.

Sortie Paris Périphérie :

Le film a été distribué dans 9 cinémas intra-muros, en première semaine, et dans 4 cinémas de banlieue. Parmi les salles, on citera celles du circuit Paramount (City, Bastille, Montparnasse, Orléans, Galaxie, Montmartre, Opéra), à la Maxeville et au Convention.

Avec 14 934 entrées en première semaine, la série Z s’est arrogée une 9e place, soit la 7e pour une nouveauté. Liste noire (84 668), La Triche (71 466), Histoire d’O numéro 2 (44 789), Dortoir des grandes (27 741), la reprise new-wave de Metropolis (25 074) et le thriller Siège (15 854) étaient les autres grosses nouveautés de la huitaine.

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Critique : Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 8 août 1984

Ultime violence, Ninja 2, l'affiche

© 1983 Metro-Goldwyn Mayer Studios Inc. Tous droits réservés. Illustrations : LeCompte Watorek

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Ultime violence, Ninja 2, l'affiche

Extrait d'Ultime violence (VO)

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