The Lost King : la critique du film (2023)

Comédie | 1h48min
Note de la rédaction :
6/10
6
The Lost King, affiche du film

  • Réalisateur : Stephen Frears
  • Acteurs : Sally Hawkins, Steve Coogan
  • Date de sortie: 29 Mar 2023
  • Année de production : 2022
  • Nationalité : Britannique, Français
  • Titre original : The Lost King
  • Titres alternatifs : O Rei Perdido (Portugal)
  • Autres acteurs : Adam Robb, Benjamin Scanlan, Harry Lloyd, Helen Katamba, James Fleet, Jenny Douglas, Jessica Hardwick, John-Paul Hurley, Lewis Macleod, Phoebe Pryce, Robert Jack,Shonagh Price, Sinead MacInnes
  • Scénaristes : Steve Coogan, Jeff Pope
  • D'après l'œuvre de Philippa Langley (The Search for Richard III)
  • Directeur de la photographie : Zac Nicholson
  • Monteur : Pia Di Ciaula
  • Compositeur : Alexandre Desplat
  • Producteurs : Christine Langan, Dan Winch, Steve Coogan, en coproduction avec Wendy Griffin
  • Sociétés de production : BBC Films, Baby Cow Productions, Ingenious Media, Magaritz Productions, Pathé
  • Distributeur : Pathé Distribution (France) / IFC Films (USA)
  • Date de sorties internationales 7 octobre 2022 (Royaume-Uni), 24 mars 2023 (Etats-ISA)
  • Editeur vidéo : Pathé Vidéo
  • Date de sortie vidéo : 2e semestre 2023
  • Box-office France / Paris-Périphérie :
  • Box-office nord américain / monde : 575 000 $* / 3 574 571 $* (* en cours)
  • Budget :
  • Rentabilité :
  • Classification : Tous publics / PG-13 (USA)
  • Formats : Couleur (DCP) / Dolby Digital
  • Festivals et récompenses : Toronto International Film Festival, Aspen Film Festival, Woodstock Film Festival, New Hampshire Film Festival, Heartland International Film Festival, Newport Beach International Film Festival, San Diego International Film Festival, Philadelphia International Film Festival, Hawaii International Film Festival, St. Louis International Film Festival, Three Rivers Film Festival, Palm Springs International Film Festival, Santa Barbara International Film Festival, Sonoma International Film Festival, Athens International Film and Video Festival, Rome Film Festival, Leiden International Film Festival, Arras Film Festival, Ostend Film Festival
  • Récompenses : Meilleur film au BIFF (Boulder International Film Festival), 1 nomination aux British Independent Film Awards (Meilleur actrice)
  • Illustrateur / Création graphique : © Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © Pathé Productions Limited and British Broadcasting Corporation 2022. Tous droits réservés. / All rights reserved
Note des spectateurs :

Faute d’être un grand Stephen Frears, The Lost King est une comédie historique charmante qui relance notre intérêt pour le monarque usurpateur Richard III que vilipenda de noirceur un certain William Shakespeare.

Synopsis : Inspiré d’une histoire incroyable mais vraie, The Lost King retrace l’extraordinaire aventure de Philippa Langley, passionnée d’histoire à la volonté de fer qui, sur une simple intuition et malgré l’incompréhension de ses proches et la défiance du monde universitaire, a voulu rétablir la vérité autour de Richard III, l’un des monarques les plus controversés de l’histoire.

Critique : Et si une historienne en herbe pouvait être plus nuancée et équilibrée que les pontes universitaires, chercheurs et historiens de carrière, voire même que le plus grand dramaturge britannique ? The Lost King, de Stephen Frears s’interroge sur la relativité de l’Histoire et l’évolution des perspectives historiques en fonction des époques.

Folle de Richard III

En adaptant le livre et scénario de Philippa Langley, Stephen Frears s’interroge sur le rôle étonnant d’une Britannique anonyme qui entra dans l’histoire de son pays, en 2012. De par ses recherches non canoniques, basées sur l’intuition à rebours de ce que les institutions embourgeoisées incarnent, cette femme découvre ni plus ni moins là où reposent les vieux os du dernier roi issu de la dynastie des Plantagenêt, le bossu Richard III, vilain monarque usurpateur, associé aux pires vilénies et à une sombre soif de pouvoir, jusque dans les vers de Shakespeare qui ne l’épargna pas dans sa pièce mémorable.

Présentée comme une timide maladive, incapable de s’autoréaliser dans un monde où la puissance de l’autre écrase les insignifiants au grand cœur, la Britannique accomplit l’incroyable. Et il fallait bien un film de cinéma pour rappeler ses exploits à la mémoire collective. La retranscription à l’écran de sa quête est à la fois pleine d’empathie et d’entrain pour cette destinée cabossée qui trouve en Richard III une obsession tardive.

Maladroitement symbolisée par ses fantasmes de discussions avec le roi défunt qu’elle matérialise au risque d’en faire un personnage à part entière, cette fixation ou marotte désespérée d’une femme au bord de la crise de nerf, vaut surtout pour la présentation d’un fait historique majeur qui survient de l’intuition. La quête prend l’allure d’une folie douce à laquelle l’actrice Sally Hawkins, dans un rôle finalement assez proche de celui de la femme marginalisée qu’elle incarnait dans La forme de l’eau, apporte douceur et nuance.

 

Sally Hawkins dans The Lost King

© Pathé Productions Limited and British Broadcasting Corporation 2022. Tous droits réservés.

The Lost King ou la restauration d’un roi par le peuple

Avec ses allures de conte positif qui redonne du baume au cœur des petites gens, le film de Stephen Frears confère à sa petite histoire des personnages atypiques et attachants qui servent de contrepoids à la raideur institutionnelle, celle qui refuse à Richard III une bienveillance que Philippa souhaite absolument restaurer. Au-delà de la comédie, c’est bien-là l’intérêt majeur de l’approche de Frears qui consiste à briser l’intellectuel académique pour ouvrir l’écriture de l’histoire à une sensibilité alternative. Celle-ci ne pourra pas trouver de consensus chez les historiens, et encore moins chez les spectateurs moyens que nous sommes, non-qualifiés pour préjuger de l’histoire et avoir autre chose qu’un ressenti post projection sur le petit récit du film et de son incroyable genèse. The Lost King relance ainsi, dix ans après la découverte de la sépulture du souverain méconnu, tout l’intérêt autour de cette personnalité controversée au panthéon des scandales et controverses qui a généré tant d’ouvrages littéraires, séries télévisées et films remarquables.

Un Stephen Frears mineur où l’anecdote écrit l’histoire

Premier projet de cinéma de Stephen Frears accompli en 5 ans, depuis la sortie de Confident Royal dans lequel il relatait l’amitié entre la Reine Victoria et un employé indien, le cinéaste utilise une fois plus la place de l’anecdote au service de l’histoire et restaure la place des anonymes que les historiens ont trop souvent écartés pour ne retenir que ceux qui appartiennent à la race des seigneurs. Co-écrit par son acolyte de Philomena, Steve Coogan, qui interprète sobrement l’ancien mari compréhensif de l’héroïne, The Lost King ne se veut pas de la lignée divine des grands Frears (Les liaisons dangereuses, The Queen), mais ne démérite pas au milieu de ses œuvres plus mineures qui sont in fine plus nombreuses que ses chefs d’œuvre. Et ce n’est pas une insulte de le dire tant cet immense auteur a apprécié travailler pour la télévision au fil des décennies sans aucun snobisme.

Frédéric Mignard

Sorties de la semaine du 29 mars 2023

The Lost King, affiche

© Pathé Productions Limited and British Broadcasting Corporation 2022. Tous droits réservés.

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The Lost King, affiche du film

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