Prémonition : la critique du film (2004)

Epouvante-Horreur | 1h35min
Note de la rédaction :
6/10
6
Prémonition, jaquette vidéo

  • Réalisateur : Norio Tsuruta
  • Acteurs : Hiroshi Mikami, Noriko Sakai, Maki Horikita, Mayumi Ono
  • Date de sortie: 02 Oct 2004
  • Nationalité : Japonais
  • Titre original : Yogen
  • Distributeur : Film inédit en salles en France. La date ci-dessus est celle de la sortie japonaise.
  • Musique : Kenji Kawai
  • Éditeur vidéo (DVD) : HK Vidéo / Metropolitan FilmExport
  • Sortie vidéo (DVD) : Le 16 septembre 2008
Note des spectateurs :

Prémonition s’inscrit dans la Japan Horror initiée par Ring, mais propose une intrigue plus originale que la moyenne. Le métrage vaut le détour pour sa dernière demi-heure assez délirante.

Synopsis : Un père, sa femme et leur fille sont en route pour une visite familiale. En chemin, le père décide de s’arrêter pour passer un coup de fil. Dans la cabine téléphonique, il découvre une chose aussi déstabilisante qu’effrayante : un article de journal relatant la mort de sa propre fille dans un terrible accident de voiture. Pourtant, sa fille se trouve en ce moment même à quelques mètres de lui, avec sa femme, à l’attendre tranquillement dans le véhicule…

Prémonition s’inscrit dans la Japan Horror en renouvelant le genre

Critique : A la fin des années 90, le film Ring d’Hideo Nakata redéfinit la notion de terreur au cinéma et connaît une carrière internationale inespérée pour un film asiatique. Dès lors, la vague horrifique japonaise, suivie d’autres pays asiatiques en mode photocopie, déferle sur les écrans du monde entier. On ne compte plus le nombre d’œuvres consacrées à des spectres aux cheveux longs, généralement féminins, à tel point que le spectateur moyen a fini par se lasser de formules répétitives. En France, cette mode nous est parvenue avec un léger retard à partir de 2001 et nombreux sont les films à être sortis directement en DVD.

C’est le cas de ce Prémonition qui est pourtant d’une assez bonne qualité par rapport au reste d’une production souvent passable, voire médiocre. Pourtant, la présence derrière la caméra de Norio Tsuruta n’était pas là pour nous rassurer tant il avait raté son Ring 0 (2000). Sur le plan esthétique, le bonhomme n’a pas nécessairement progressé et il livre avec Prémonition un travail inégal sur le plan formel. Ainsi, la photographie demeure assez plate et les cadrages manquent furieusement d’inventivité, du moins durant la première heure du film. Cela s’améliore dans la dernière demi-heure où le cinéaste semble enfin prendre son envol.

Une première heure routinière

Adapté d’un manga des années 70, Prémonition commence plutôt bien avec une séquence inaugurale forte, un père de famille et sa femme étant témoins de la mort de leur petite fille, dans une ambiance aussi cruelle que sadique. La suite s’attache à suivre les pas de ce couple désormais séparé afin de comprendre ce qui s’est passé. L’enquête en elle-même est certes intrigante, mais la réalisation manque de punch et tout ceci paraît un brin routinier, seulement troublé par quelques scènes inquiétantes comme seuls savent les faire les Japonais. On y retrouve une ambiance anxiogène proche de celle de Ring, ainsi que l’idée de malédiction attachée à une personne ici douée d’un don de prémonition.

Ce qui pourrait apparaître comme une bénédiction du ciel dans la philosophie occidentale (en gros la capacité de changer le destin) est ici conçue comme un malheur terrible qui entraîne les personnages dans une spirale démente et sans fin. Peu à peu, le film devient de plus en plus inquiétant et étrange jusqu’à un décrochage totalement incontrôlé intervenant au bout d’une heure.

Une dernière demi-heure démente qui relève vraiment le niveau

Dès lors, le personnage principal est entraîné dans une boucle temporelle sadique qui le pousse à revivre sous plusieurs angles différents son trauma initial. La référence inévitable est Un jour sans fin, mais le procédé est utilisé cette fois-ci dans une perspective dramatique. Bousculant le montage afin de déstabiliser le spectateur, Norio Tsuruta fait enfin preuve d’innovation et d’audace. Lors de ces scènes délirantes, on pense également beaucoup aux dérapages visuels et lynchiens d’Audition, le chef d’œuvre de Takashi Miike.

Toutefois, ce procédé qui tient souvent du gadget pur et dur sert bel et bien l’histoire. Le métrage devient en réalité un superbe mélodrame sur l’impossibilité pour un parent de faire le deuil de son enfant. Dès lors, les dernières séquences s’avèrent particulièrement poignantes, débouchant sur une sorte de rédemption pour le personnage principal.

Joué de manière banale par un casting un peu faible, Prémonition est donc plutôt une bonne surprise, sans être le film du siècle. Il a du moins le mérite de s’éloigner quelque peu des recettes habituelles de la Japan Horror et de proposer une intrigue tortueuse, finalement assez retorse dans ses implications.

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Critique de Virgile Dumez

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© 2004 Premonition Production Committee. © Propriété graphique : 2008 Metropolitan FilmExport. Tous droits réservés.

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