Opération Roméo : critique de la saison 1 et test DVD (2019)

Espionnage, Drame, Historique | 4h50min
Note de la rédaction :
7,5/10
7,5
Opération Roméo, jaquette

Note des spectateurs :

La première saison d’Opération Roméo installe une atmosphère paranoïaque du meilleur effet et parvient à décrire avec justesse les rouages de la guerre froide. On attend donc la suite avec impatience…

Synopsis : Berlin, 1974 : Lars Weber, recrue prometteuse de la Stasi, est envoyé à Berlin-Ouest comme agent Roméo. Sa mission : séduire Lauren, une analyste des services secrets britanniques. Dans une ville coupée en deux, de part et d’autre du mur, les destins de deux familles se croisent et se confrontent. Une plongée unique au cœur de la Guerre Froide, entre la petite et la grande histoire.

Une histoire de famille tragique, au cœur de l’Allemagne, divisée par la guerre froide

Critique : Visiblement passionné par l’histoire de son pays, le réalisateur allemand Oliver Hirschbiegel, à qui l’on doit déjà deux réussites majeures que sont La chute (2004) et Elser, un héros ordinaire (2015) a continué sur sa lancée avec cette série créée en 2017 sur un script de Paula Milne. Cette scénariste britannique n’en est pas à son coup d’essai puisqu’elle a écrit de très nombreuses séries anglaises depuis le milieu des années 70. Elle maîtrise d’ailleurs parfaitement cet exercice et parvient à structurer une histoire pourtant éclatée de manière cohérente et passionnante à la fois.

Opération Roméo, jaquette DVD

© 2017 UFA Fiction – Bela Film – Mia Film – Rainmark Film – ZDF / Conception graphique 2019 Pyramide. Tous droits réservés.

Elle se sert ici du contexte de la guerre froide qui a entraîné la séparation de l’Allemagne en deux Etats et du cas particulier de la ville de Berlin coupée par le mur, pour développer une histoire de famille tragique. Si elle multiplie les ramifications et les personnages, c’est pour mieux dessiner les contours d’un monde entièrement gangrené par l’opposition entre deux modèles de société. En 1974, l’Occident est totalement gagné par la paranoïa galopante des Etats-Unis (en pleine déconfiture du Vietnam et éclaboussés par le scandale du Watergate qui sert de toile de fond), tandis que la partie Est est intégralement sous la coupe de la Stasi, police politique de la RDA.

Bienvenue dans un monde de duplicité

En s’attachant aux pas d’espions et autres délateurs, les auteurs en profitent pour décrire un monde de duplicité, où chacun tente de survivre, quitte à écraser les autres au passage. La description du système communiste est assez glaçante, et particulièrement réaliste, mais cela n’empêche nullement les auteurs de s’en prendre aussi au camp occidental, certain de sa supériorité. Au milieu de ce combat idéologique, les personnages de la série se débattent tant bien que mal. Certains en seront les victimes, d’autres seront assurément des bourreaux.

Le showrunner prend le temps de nous présenter les différents personnages et leurs liens, afin que le spectateur ne soit jamais perdu. Il n’hésite pas non plus à sacrifier des personnages centraux au bout de trois épisodes, histoire de nous faire comprendre que tout peut arriver.

Une reconstitution convaincante, mais une fin ouverte qui appelle une seconde saison

Réalisé de manière très classique, mais avec classe, par Oliver Hirschbiegel, cette première saison bénéficie d’une luxueuse et pertinente reconstitution d’époque, mais aussi d’une interprétation de premier ordre. Tom Schilling, que l’on a découvert en France dans Oh Boy ! (Gerster, 2012) est toujours aussi charismatique, tandis que tous ses partenaires livrent des prestations intéressantes et souvent subtiles.

Passionnante dans sa description d’une RDA entièrement sous surveillance – comme autrefois dans l’excellent La vie des autres – cette série a sans doute le défaut de ne pas réellement fermer ses différents arcs narratifs, ce qui implique la réalisation prochaine d’une deuxième saison. Si nous l’appelons de nos vœux, elle n’a pour le moment pas été concrétisée. Il serait bien dommage de ne pas offrir une vraie conclusion à cette histoire enthousiasmante.

Le test DVD :

Acheter le DVD

Compléments : 3/5

Sur le premier disque, les amateurs d’Histoire retrouveront deux entretiens avec un ancien membre de l’opération Roméo et un ancien membre de la Stasi, histoire de confirmer la véracité de ce qui est décrit dans la série. Sur le second disque, ce sont plutôt des suppléments classiques avec making of et entretiens avec le décorateur et le responsable des effets spéciaux.

L’image : 4/5

Sans être d’une beauté exceptionnelle, le rendu SD des deux DVD est tout à fait correct. L’ensemble bénéficie d’un piqué convaincant et d’une jolie colorimétrie, assez douce et séduisante.

Le son : 4/5

Quatre pistes sonores sont disponibles, soit en version française (2.0 ou 5.1), soit en version allemande (2.0 ou 5.1). On vous recommande vivement la version originale, bien plus naturelle que la version doublée. Toutefois, dans les deux cas, la spatialisation n’est pas explosive. Il faut dire que la série est essentiellement intimiste et que cela ne favorise guère l’aspect immersif du 5.1 dont on ne voit pas vraiment l’utilité, sauf lors des passages musicaux.

Critique et test DVD : Virgile Dumez

Opération Roméo, jaquette

© 2017 UFA Fiction – Bela Film – Mia Film – Rainmark Film – ZDF / Conception graphique 2019 Pyramide. Tous droits réservés.

Trailers & Vidéos

trailers
x
Opération Roméo, jaquette

Bande-annonce d'Opération Roméo (VF)

Espionnage, Drame, Historique

x