Noura rêve : la critique du film (2019)

Drame | 1h32min
Note de la rédaction :
6/10
6
Affiche du fium Noura rêve

  • Réalisateur : Hinde Boujemaa
  • Acteurs : Lotfi Abdelli, Hakim Boumsaoudi
  • Date de sortie: 13 Nov 2019
  • Nationalité : Tunisien, Belge, Français
  • Scénaristes : Hinde Boujemaa
  • Distributeur : Paname Distribution
  • Editeur vidéo : A suivre
  • Box-office France / Paris-Périphérie : : A suivre
  • Festival : Sélection Officielle TIFF 2019 - Discovery Sélection Officielle San Sebastian 2019 - New Directors Sélection Officielle Cinemed Montpellier 2019 Meilleure Actrice - Festival El Gouna 2019 (Egypte) Mention Spéciale Prix d'Interprétation féminine - Festival de Saint Jean de Luz 2019 Grand Prix de la Compétition Internationale - FIFIB Bordeaux 2019 Tanit d'Or - Journées Cinématographiques de Carthage 2019 (Tunisie) Prix de la Meilleure Interprétation Féminine - Journées Cinématographiques de Carthage 2019 (Tunisie)
Note des spectateurs :

Pour aborder l’irrationalité des relations hommes-femmes dans Noura rêve, la réalisatrice tunisienne Hinde Boujemaa reprend le thème de l’emprisonnement des femmes au sein du couple dans la société magrébine actuelle sans vraiment révolutionner le genre.

 Synopsis : Cinq jours, c’est le temps qu’il reste avant que le divorce entre Noura et Jamel, un détenu récidiviste, ne soit prononcé. Noura qui rêve de liberté pourra alors vivre pleinement avec son amant Lassad. Mais Jamel est relâché plus tôt que prévu, et la loi tunisienne punit sévèrement l’adultère : Noura va alors devoir jongler entre son travail, ses enfants, son mari, son amant, et défier la justice…

Critique : Noura vit dans un quartier gris et délabré de Tunis, bien loin de la lumière solaire habituellement associée à la Tunisie. Lingère à l’hôpital de la ville, elle élève seule ses trois enfants puisque Jamel, son mari, purge une peine de prison. Noura ne se plaint jamais mais le jour où le hasard met sur sa route Lassad, un mécanicien attentionné, elle envisage la possibilité d’une vie plus douce. Puisqu’en Tunisie, l’adultère est puni d’une peine d’emprisonnement et d’une forte amende, elle entame une procédure de divorce dont la conclusion ne devrait plus tarder. Mais c’est sans compter sur une grâce présidentielle qui libère Jamel.

Noura rêve, film à thèse sur l’injustice faite aux femmes

Comme beaucoup d’autres avant elle, la Belgo-tunisienne Hinde Boujema décortique avec acharnement l’iniquité flagrante entre les hommes et les femmes au Maghreb, les situations ubuesques qui en découlent, la lâcheté des uns, les petits arrangements des autres et particulièrement de la police qu’elle présente comme corrompue, les abus de pouvoir en tous genres, pour brosser un portrait peu flatteur de la société tunisienne.

photo du film Noura rêve

Crédits : Paname DIstributionn, Propaganda Productions, Les Films de l’Après-midi, Eklektik – Photographe : Axel Derriks

Un film habité essentiellement par sa star, Hend Sabri

Ce manque apparent d’originalité est cependant vite compensé par la présence prestigieuse de Hend Sabri, l’interprète principale. Star glamour dans son pays, celle que l’on surnomme « la Julia Roberts du Nil » (elle vit désormais en Egypte) s’approprie le langage des rues, s’habille de vêtements de basse qualité et se glisse sans peine dans la peau de cette femme du peuple perdue dans la masse qu’est Noura tout en lui conférant une grâce inattendue et fascinante.

 

Jamais victime, toujours battante, elle suscite respect et admiration même quand elle s’égare dans le mensonge. En choisissant de faire de Noura et de ses compagnons de route des personnages éminemment humains, pétris de contradictions et d’ambiguïté, la réalisatrice jette un regard aiguisé sur toute la complexité de la nature humaine en même temps qu’elle clame son refus des inégalités sous toute leur forme, qu’elles concernent aussi bien les hommes que les femmes.

Ces sérieux atouts laissent présager un récit conséquent. Et pourtant, après avoir posé les jalons de cet amour triangulaire, le scénario s’amollit au gré de scènes insignifiantes qui, mise à part la scène de confrontation au commissariat génératrice de quelques instants de tensions, ne font plus guère avancer l’intrigue, tandis que les personnages masculins se fondent dans une banalité d’abord insoupçonnée. Quelques longueurs plus tard, il reste la frustration de n’avoir vécu qu’un rêve inabouti mais aussi le bonheur d’avoir croisé une comédienne hors du commun.

Critique : Claudine Levanneur 

Les sorties de la semaine du 13 novembre 2019

 

Affiche du fium Noura rêve

Crédits : Paname DIstributionn, Propaganda Productions, Les Films de l’Après-midi, Eklektik – Photographe : Axel Derriks

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