Meurtres au crayon (The Pencil Murders) : la critique du film (1983)

Thriller, Nanar | 1h20min
Note de la rédaction :
1/10
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Meurtres au crayon (The Pencil Murders), jaquette VHS

  • Réalisateur : Guy Lee Thys
  • Acteurs : Leslie de Gruyter, Rosemarie Bergmans
  • Date de sortie: 01 Sep 1983
  • Nationalité : Belge
  • Titre original : De potloodmoorden
  • Titres alternatifs : The Pencil Murders
  • Année de production : 1982
  • Scénariste(s) : Guy Lee Thys
  • Directeur de la photographie : Jacques Duesberg
  • Compositeur : David Miller
  • Société(s) de production : Skyline Film & Television
  • Distributeur (1ère sortie) : Films Merry Lines - Inédit en salle en France (sortie possible dans le Nord de la France)
  • Éditeur(s) vidéo : Virginia Distribution (VHS), Hyper Vidéo (VHS, 1988)
  • Date de sortie vidéo : 1983
  • Box-office France / Paris-périphérie : -
  • Box-office nord-américain -
  • Budget : -
  • Rentabilité : -
  • Classification :
  • Formats : : 1 / Couleurs / Son :
  • Festivals et récompenses :
  • Illustrateur / Création graphique :
  • Crédits :
  • Franchise :
Note des spectateurs :

Meurtres au crayon est un giallo belge, lymphatique et désincarné, aux dialogues ineptes. Une rareté exploitée en France exclusivement en VHS chez un éditeur indépendant, en 1983.

Synopsis : Des jeunes femmes sont assassinées par un psychopathe dont l’arme favorite est le crayon, taillé à en percer les narines jusqu’aux cerveaux. Un policier enquête au risque de mettre son propre couple en danger.

Chercher le (film) Noir

Critique : Non, le thriller ne relève pas du cinéma noir. L’appellation “giallo” auquel certains l’ont très vite assimilé nous paraît excessive, par ailleurs. Meurtres au crayon, film concept de par son titre idiot, est surtout une série B raciste où l’on subit pendant un peu plus d’une heure la paranoïa d’un inspecteur qui suspecte son épouse, qui s’ennuie de ses absences, de lui avoir fait un enfant dans le dos, avec une personne de couleur.

Meurtres au crayon, Guy Leetys, réedition VHS, Hyper Vidéo

© 1987 Hyper Vidéo

Meurtres au crayon griffonne le racisme ordinaire dans la série Bête

Quand l’on soupçonne le psychopathe de la ville d’être plus que café au laid, les dialogues s’emballent. Le racisme latent d’une certaine époque, qui vise de surcroît systématiquement les forces de l’ordre, devient la griffe littéraire d’un polar pathétique où l’essentiel n’est jamais un suspense (nul), ni une mise en scène des mises à mort (elle est absente), voire un voyeurisme gore propre au cinéma horrifique (le film est sobre et les aperçus des victimes taillées par les narines suscitent davantage la dérision face aux effets ratés). La symbolique de la traque au “Noir” déplaît dans ces résonances historiques, gêne et rend le métrage totalement pénible en 2020.

Mal joué par des Blancs bien d’Europe, réalisé avec la cécité d’un artiste qui ne l’a jamais été (artiste et non aveugle), Meurtres au crayon est rentré dans l’histoire du cinéma bis par la bêtise de ses dialogues, la platitude détachée de son doublage, loin des enjeux d’une ville qui devrait vivre sous la terreur…

Alors qu’en 1983 l’avènement de la VHS mettait en danger le vrai cinéma par sa manne de direct-to-vidéo vite filmés, mal faits, Meurtres au crayon faisait grise mine.

Frédéric Mignard

Meurtres au crayon (The Pencil Murders), jaquette VHS

© Virginia Distribution – Skyline Films (1992 Fact & Fiction)

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