Mélodrame sirupeux qui traverse les existences humaines au fil des réincarnations d’un chien, Mes autres vies de chien exaspère par sa mièvrerie et ses facilités d’écriture.
Synopsis : Un chien observe les êtres humains qui l’entourent pour comprendre le sens de sa propre existence.
Critique : Suite d’un spectacle canin destiné principalement au public chrétien américain, Mes autres vies de chien perpétue le fantasme du chien ou de l’animal qui n’a de but existentiel que de servir l’homme, au risque du grand sacrifice de sa vie. Les aventures canines ici sont insignifiantes pour les petits, puisque le film ne relève pas de la comédie avec chien gaffeur et maladroit ou du film d’aventure suivant les pérégrinations du chien perdu qui traverse le continent à la recherche de son maître, comme c’est souvent le cas dans ce type de productions. Dans Mes autres vies de chien, le canin ne sert que de liant entre les différentes histoires de “maîtres”. L’animal domestique placide, mais pas inactif, observe les malheurs des uns, les couples qui se font mal, les (petits) enfants malheureux… il essaie d’influer sur la vie quotidienne, de dépister les cancers… Et souvent au prix de sa propre vie.
Que la bête meure !
Il est difficile d’imaginer ce qui est le plus ennuyeux dans cette production. La naïveté généralisée du jeu des acteurs, totalement désincarnés, jusqu’à Dennis Quaid, qui une fois de plus, déçoit dans ses choix dramatiques, est sûrement un élément essentiel dans l’écœurement ressenti. Des acteurs de seconde catégorie, voire de série télévisé principalement, une star hollywoodienne en fin de carrière qui zone, un chanteur de pop asiatique reconverti pour la cause le temps d’un film, pour satisfaire le public chinois qui a massivement répondu au premier film, justifiant ce sequel. Le casting livre un jeu assez pitoyable. Mais la palme revient à la réalisation.
S’apparentant à un programme télévisuel, au service exclusif d’idées de pachyderme, le filmage de lumière, avec ces chiens courant d’une vie à l’autre, abandonnant une existence pour une autre, en faisant le grand saut, est totalement inadapté au bon goût, et renvoie inlassablement le film aux services de SVOD qui regorgent de productions sans âmes, ce qui est paradoxal pour une oeuvre à ce point obsédée par les voyages animiques.
Bref, comme titrait Chabrol l’un de ses films en 1969…, que la bête meure !
Critique : Frédéric Mignard
Les sorties de la semaine du 21 août 2019
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