L’homme aux serpents : la critique du film (2014)

Documentaire | 1h24min
Note de la rédaction :
6.5/10
6.5
Affiche de L'homme aux serpents de Eric Flandin

  • Réalisateur : Éric Flandin
  • Date de sortie: 22 Jan 2014
  • Année de production : 2010
  • Nationalité : Français
  • Titre original : L'homme aux serpents
  • Titre alternatifs : Snake Man (International), El hombre de las serpientes (Colombie)
  • Réalisateur : Eric Flandin
  • Casting intégral : Franz Florez / Franz K. Florez
  • Scénariste : Eric Flandin
  • Compositeurs : Arland Wrigley, Jean-François Zygel
  • Monteurs : Didier Loiseau, Enrico Mandirola
  • Monteur son & mixage : Rémi Stengel, Comptoir des Ondes
  • Producteurs : Eric Flandin, Céline Loiseau, Milena Poylo
  • Producteurs associés : Milena Poylo, Gilles Sacuto
  • Sociétés de production : TS Productions, Reco Films (Production déléguée)
  • Distributeur français : TS Productions
  • Distributeur américain : Inédit
  • Editeur vidéo Aucun
  • Date de sortie vidéo : Inédit en vidéo
  • Budget : Inconnu
  • Box-office France / Paris-Périphérie : 1 534 entrées / 1 534 entrées
  • Formats : Couleur (HD DCP) / Surround 5.1 (Espagnol)
  • Festivals : Finalist Best Programm Conservation at Jackson Hole Wildlife Festival - Etats-Unis, Sélection officielle Visions du Réel Festival international de Nyons - Suisse, Festival Amérique Latine de Biarritz, Présentation au Filmfest de Hambourg - Festival International de cinema de Hambourg, Festival Cinélatino, Rencontres de Toulouse, Muestra Internacional de Bogota, Festival International de Cine de Cali
  • Récompenses : Prix du Meilleur Documentaire Festival International du Film d'Environnement (FIFE) - Paris, Grand Prix du Festival International Cinema Planeta - Mexique, Première Caméra - Rencontres Internationales du Documentaire de Montreal, Grand Prix Festival International de Cinéma sur l'Environnement et le Développement Durable de l'Antarctique (FICAMS) - Argentine, Mention spéciale Festival International de Turin - Cinemambiente - Italie
  • Illustrateur/Création graphique : © Inconnu
  • Crédits : © TS Productions, Reco Films
  • Classification : Tous publics (CNC)
  • Classification Arcom tous publics, -10, -12, -16 et -18.
  • Visa : 124950
  • Lieux de tournage : Colombie
  • Attachée de presse : Florence Narozny
  • Film recommandé Art et Essai
  • Phrase d'accroche : Un défenseur de la naturue au coeur du conflit colombien
Note des spectateurs :

L’homme aux serpents est une incursion inédite au cœur d’une biodiversité colombienne d’une richesse infinie, mise à mal par la guerre et les multinationales. Au milieu de cette tragédie en devenir, le combat d’un homme, ami des serpents…

Synopsis : Franz Florez est colombien. Il ne possède pas grand chose… un vieux bus et quelques serpents. Un jour, il part défendre les forêts ancestrales de son pays. Ces forêts se trouvent là où les guérilleros s’affrontent avec l’armée nationale, là où se retrouvent trafiquants et cultivateurs de coca. C’est aussi là où se trouve la plus riche biodiversité du monde. Les serpents sont ses protecteurs, ses laissez passer pour qu’on ne lui tire pas dessus. Non, il n’est pas un agent ennemi, ce n’est pas un espion. Il veut simplement impliquer tout le monde dans son combat, y compris les acteurs du conflit colombien.

Critique : L’homme au serpents ne se savoure pas pour ses qualités cinématographiques. Petit budget, tourné avec une équipe restreinte dans des conditions physiques et techniques difficiles, il s’agit d’un document du réel d’une douloureuse nécessité qui lui confère une légitimité bienvenue en salle, tant son propos nous concerne tous. Il y est pourtant question d’une Colombie lointaine, celle des forêts primaires abritant des espèces animales et végétales uniques, parfois inconnues de l’homme, tant la guerre civile entre militaire et Farc ont rendu l’exploration de ces terres vierges impossibles pour les scientifiques. Le film du reporter Éric Flandin s’aventure donc dans des contrées dangereuses, où le moindre faux pas peut conduire l’homme à de mauvaises rencontres animales ou au plus dangereux des prédateurs pour l’homme, son double armé…

Le fil conducteur est un personnage étonnant, sorte de doux dingue surnommé « l’homme aux serpents », Franz Florez, protecteur acharné de la biodiversité locale, sorte de David contre Goliath, qui arpente les routes défoncées de son territoire en quête de spécimens rares pour mieux comprendre le territoire qu’il habite et qu’il souhaite faire découvrir par ceux qui le partagent, pour mieux souligner les enjeux essentiels de protection de l’environnement.

Les films écologiques ou sur l’écologie 

Accepté par les paramilitaires auxquels il confie ses trucs pour éviter les mauvaises rencontres reptiliennes, ou les insurgés guérilleros, il œuvre seul, ou presque, au cœur d’un pays ravagé par la guerre et la coca, dont l’exploitation est ici montrée dans tout son paradoxe, à la fois plante spirituelle pour les tribus intemporelles et source de trafic de drogue insupportable qui mine l’intégrité du pays aux mains des cartels…

Dans ce contexte, le réalisateur suit Franz Florez professant la bonne parole avec une acuité et un bon sens qui fait froid dans le dos. L’on apprend ainsi avec consternation que ce territoire sauvage concentrant 10% de la biodiversité de la planète a déjà été racheté par des multinationales étrangères, qui n’attendent que la fin du conflit civil pour en exploiter le sol de son uranium et de ses innombrables matières premières.

La bande-annonce du film

Film catastrophe, traité avec humour et humanité, avec une simplicité qui rend l’exercice de pédagogie d’autant plus touchant, L’homme aux serpents appartient à ces échographies d’un monde en changement qui remet dramatiquement les idées en place, une fois l’exotisme et les images avec les nombreux spécimens de serpents digérés, puisque Franz Florenz a initialement pour activité de présenter les différentes espèces rampantes aux autochtones dans son zoo sur roues. Depuis 2010, ce documentaire a glané de nombreux prix dans des festivals spécialisés, notamment le Prix du Meilleur documentaire au Film d’Environnement de Paris. Il serait peut-être temps d’affronter sa peur du reptile pour se confronter au vrai danger pour l’homme, sa cupidité, bien plus mortelle que n’importe quel venin fantasmé. En ce sens, L’homme aux serpents est une réflexion essentielle sur l’orientation de notre monde…

Après quatre ans à tourner dans les festivals de la planète (il était notamment programmé à Visions du Réel, en Suisse en 2010, où au festival du film latin de Biarritz, en 2011),  L’homme aux serpents connaît une sortie en salle en 2014.

Depuis Franz Florez poursuit sa lutte pour la biodiversité, notamment au sein de la Fundación Nativa. Il est très actif sur les réseaux sociaux et notamment Facebook où il peut être suivi. Il a également collaboré avec le réalisateur Eric Flandin sur le documentaire La vengeance des poulets, un court métrage.

Non disponible en DVD, L’homme aux serpents est disponible sur YouTube via le compte de la société de production RECOFilms.

Box-office de L’homme aux serpents

Le film d’Eric Flandin est sorti en exclusivité dans un seul parisien, la semaine du 22 janvier 2014, face à une foule de nouveautés (Le vent se lève de Miyazaki, 12 Years a Slave de Steve McQueen, Lulu femme nue de Solveig Anspach, Une autre vie d’Emmanuel Mouret) et des documentaires comme Au bord du monde de Claus Drexel qui a été un vrai succès (40 260 entrées).

En première semaine, les péripéties de Franz Florez attirent uniquement 942 spectateurs, avant de chuter à 303 amateurs de reptiles en semaine 2 où le film bénéficiait d’un écran supplémentaire. Il poursuit sa course à 229 entrées (2 salles) en semaine 3, avant d’être retiré de l’affiche à l’issue de sa 4e semaine où il ne mordait plus que 60 curieux sur un seul site.

L’homme aux serpents n’a pas connu d’exploitation en province.

On notera qu’il s’agissait du premier film distribué par T.S. Productions. En juillet de la même année, l’indépendant trouvera un beau succès avec l’excellent City of Dreams Detroit, une Histoire américaine, qui revenait sur la faillite de la ville du Michigan, puis Kertu en 2014, une fiction estonienne.

En 2024, T.S. Productions proposait leur 5e film sur 10 ans, à savoir Rossosperanza de Annarita Zambrano, qui semble être passé inaperçu.

Frédéric Mignard

Sorties de la semaine du 22 janvier 2014

Affiche de L'homme aux serpents de Eric Flandin

© TS Productions, Reco FIlms. All Rights Reserved.

Biographies +

Eric Flandin

Mots clés :

Les serpents au cinéma, Documentaires écologistes, L’écologie au cinéma, Les films de 2014

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