Le coup du siècle n’est clairement pas la comédie du siècle. Au mieux, il s’agit d’un petit divertissement estival à réserver aux fans hardcore de Rebel Wilson.
Synopsis : Deux femmes escrocs – de deux catégories différentes – s’unissent afin de mener la vie dure aux hommes qui les ont bafouées.
Critique : Pendant que Disney nous refourgue des versions live de ses classiques animés et que Marvel exploite jusqu’à plus soif son catalogue de super-héros, les autres studios prennent pour habitude de produire des remakes, avec pour seule innovation de transformer le genre des héros. Nous avons ainsi eu le droit à un SOS Fantômes, à un Ocean’s 8 au féminin. Voici que débarque sur nos écrans un second remake du film Les séducteurs (Ralph Levy, 1964), déjà dupliqué par Frank Oz en 1989 avec Le plus escroc des deux. Pour faire preuve d’originalité, les auteurs de cette nouvelle mouture ont donc transformé les arnaqueurs mâles en deux croqueuses de diamants, mais ont également modifié les péripéties qui opposent les deux arnaqueuses.
En gros, les grandes lignes de l’intrigue sont respectées (deux arnaqueuses professionnelles se concurrencent sur un terrain de jeu identique, sur la riviera française, avant de se faire doubler par un tiers), mais les tenants et aboutissants ont été modifiés. Le but était de s’adapter aux deux interprètes, à savoir une Anne Hathaway classe, mais qui peut être vacharde, et une Rebel Wilson incarnant à elle seule toute la vulgarité du monde. Comme chez nous Josiane Balasko, Bette Midler dans les années 80 ou plus récemment Melissa McCarthy, Rebel Wilson incarne à l’écran cette femme obèse qui joue de ses formes et de son franc-parler pour s’imposer auprès de la gent masculine.
Soyons honnête, l’actrice est le principal et unique intérêt de ce Coup du siècle qui ne propose qu’un plat réchauffé aux spectateurs. En réalité, le style classique du réalisateur Chris Addison (comédien britannique dont c’est le premier film en tant que metteur en scène) nous renvoie directement à ces comédies des années 60 qui ne tablaient pas tout sur les gags, mais cherchaient à acquérir une certaine classe. On pense notamment aux meilleures comédies de Blake Edwards. Malheureusement, cette référence prestigieuse entre fréquemment en collision avec la présence de Rebel Wilson dont le comique se base davantage sur une vulgarité propre aux années 90-2000. Le mélange des deux ne se fait pas nécessairement de manière harmonieuse et Chris Addison semble incapable de choisir entre les deux options.
Au final, le film n’est pas assez vulgaire et rentre-dedans pour plaire aux amateurs de comédies américaines récentes, généralement bien plus trash, mais pas assez raffiné pour séduire un public plus âgé ou intellectuel.
Jamais désagréable, mais rarement passionnant, le spectacle est donc parfaitement anodin. Il s’agit avant tout d’une comédie inutile qui ne laissera aucune trace dans la mémoire des spectateurs. Son échec américain est finalement bien compréhensible.
Le film sur le site du distributeur
Critique de Virgile Dumez