Las niñas : la critique du film (2021)

Drame, Chronique | 1h37min
Note de la rédaction :
9/10
9
Las ninas, l'affiche

  • Réalisateur : Pilar Palomero
  • Acteurs : Andrea Fandos, Natalia de Molina, Zoe Arnao, Julia Sierra, Ainara Nieto, Elisa Martínez, Carlota Gurpegui
  • Date de sortie: 27 Oct 2021
  • Nationalité : Espagnol
  • Titre original : Las niñas
  • Titres alternatifs : Schoolgirls (titre international) / The Girls (USA) / Raparigas (Portugal) / Uczennice (Pologne)
  • Année de production : 2020
  • Scénariste(s) : Pilar Palomero
  • Directeur de la photographie : Daniela Cajías
  • Compositeur : Juan Carlos Naya
  • Société(s) de production : Aragón Televisión, Ayuntamiento de Zaragoza, BTeam Pictures, Generalitat de Catalunya - Departament de Cultura, Gobierno de Aragón, Inicia Films, Instituto de la Cinematografía y de las Artes Audiovisuales (ICAA), Las Niñas Majicas, Movistar+, Programa Ibermedia, Radio Televisión Española (RTVE), Televisió de Catalunya (TV3)
  • Distributeur (1ère sortie) : Epicentre Films
  • Distributeur (reprise) : -
  • Date de reprise : -
  • Éditeur(s) vidéo : -
  • Date de sortie vidéo : -
  • Box-office France / Paris-périphérie : -
  • Box-office nord-américain : -
  • Budget : 1,2 M d'euros
  • Rentabilité : -
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 1.37 : 1 / Couleurs / Son : Dolby Digital
  • Festivals et récompenses : Biznaga d'or au festival du cinéma espagnol de Malaga / 8e cérémonie des prix Feroz : meilleur film dramatique, meilleure réalisation, meilleur scénario / 35e cérémonie des Goyas : meilleur film, meilleur nouveau réalisateur, meilleur scénario original, meilleure photographie
  • Illustrateur / Création graphique : -
  • Crédits : © 2020 Inicia Films - BTeam Pictures / Epicentre Films. Tous droits réservés.
Note des spectateurs :

À travers ce portrait rafraîchissant d’adolescente, Las niñas scrute minutieusement la mue de la société espagnole des années 90 en quête de modernité.

Synopsis : 1992. Celia est une jeune fille de onze ans qui vit avec sa mère à Saragosse et étudie dans un collège pour filles dirigé par des bonnes sœurs. Brisa, une nouvelle camarade arrivant de Barcelone, l’entraîne vers une nouvelle étape de sa vie : l’adolescence.

Plongée dans la société patriarcale espagnole des années 90

Critique : Encadré par des plans de toute beauté au début et à la fin du récit, le premier film de la réalisatrice espagnole Pilar Palomero fascine par sa capacité à exacerber la simplicité du quotidien pour décrire le bouillonnement de bouleversements sous-jacents. En 1992, se tiennent à Barcelone les Jeux olympiques tandis que Séville reçoit l’Exposition universelle, deux événements suffisamment emblématiques pour donner au pays l’illusion d’une ouverture vers le monde. Pourtant, les relations hommes-femmes et l’éducation des filles dans les établissements catholiques sont encore marquées des stigmates de la rigueur du franquisme pas si lointain.

Las ninas, photo 1

© 2020 Inicia Films – BTeam Pictures / Epicentre Films. Tous droits réservés.

Las niñas s’ouvre par une magnifique scène de chorale regroupant une dizaine de fillettes qui, toutes vêtues du même uniforme, répètent une chanson, sous la houlette d’une nonne. De manière péremptoire, celle-ci autorise certaines jeunes filles à chanter réellement alors que d’autres sont tenues de faire semblant. Une manière à peine dissimulée de signifier combien les représentantes du sexe féminin ont peu l’occasion d’affirmer leur choix dans cette société espagnole encore patriarcale du début des années 90.

L’Espagne portée par le vent de l’émancipation féminine

Portées par le vent d’émancipation qui commencent à souffler autour d’elles, Celia et ses amies, au carrefour de l’enfance et de l’adolescence, testent leurs capacités à se délester des contraintes d’une éducation rigide infligée aux générations précédentes. Celia, fillette timide et candide, vit seule avec sa mère veuve (Natalia de Molina), une femme aimante mais austère, dont la seule priorité est d’assurer une bonne éducation à sa fille. La communication entre elles n’est pas facile, tant les secrets et les tabous (origines, sexualité) sont nombreux. Les cours dispensés par les bonnes sœurs ne sont guère plus attrayants.

Dans ce paysage morne, Celia cherche une bouffée d’oxygène. Elle la trouve en la personne de Brisa, une amie de son âge, dont la famille, libérée du poids de la religion et qui s’est engagée depuis plusieurs années déjà vers la voie de la modernité, représente un autre pan de la société espagnole de ces années-là. La spontanéité de Brisa séduit bien vite Celia et l’autorise à se lancer dans des aventures inédites qui constituent le cœur battant du récit.

Des personnages attachants pour une œuvre récompensée par quatre Goya en Espagne

Plaçant sa caméra à hauteur d’enfant, la réalisatrice ne lâche jamais le regard de Célia (que l’époustouflante Andrea Fandos anime de mille nuances de sentiments) pour faire partager au spectateur le moindre frémissement des doutes et des interrogations d’une nouvelle génération aspirant à s’extirper du machisme et du conformisme subis par leurs mères. Au sein d’une mise en scène fluide, se dessine alors sans cahots, ni démesure, une délicate histoire d’émancipation mais surtout de transmission, riche d’une bande de jeunes comédiennes au naturel confondant.

Las niñas se tient à bonne distance des clichés inhérents aux portraits d’adolescentes et lui préfère la voie d’un militantisme efficace. Démontrant au cours d’une scène finale où l’émotion explose, que la rébellion individuelle au service d’une cause collective est le seul viatique au changement des mentalités. À méditer !

Critique de Claudine Levanneur

Les sorties de la semaine du 27 octobre 2021

Le film sur le site de son distributeur

Las ninas, l'affiche

© 2020 Inicia Films – BTeam Pictures / Epicentre Films. Tous droits réservés.

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Las ninas, l'affiche

Bande-annonce de Las niñas (VOstf)

Drame, Chronique

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