L’amour en laisse est une énième comédie romantique sur le droit à la différence, avec une bonne dose de pédagogie sur la nécessité de la femme de s’affirmer dans ses relations professionnelles et charnelles, et pour l’homme, d’accepter les rapports de force. Un divertissement sympathique à regarder, à écouter éventuellement sur son smartphone.
Synopsis : Un relation parfaitement équilibrée peut-elle exister ? La balance penche toujours d’un côté. Jung Ji-woo (Seo hyun), une femme inconsciente du contrôle instinctif qu’elle exerce sur les autres, et Jung Ji-hoo (Lee Jun-young), un homme qui a une forte tendance à obéir, entament une véritable histoire au-delà de leurs jeux érotiques.
Sont-ils des pervers ? Mais d’ailleurs, l’être humain ne l’est-il pas dans une certaine mesure ?
Vous-même, à cet instant, ne renfermez-vous pas un désir secret que vous ne pouvez révéler à personne ?
Critique : Fort du charme minet du chanteur de K-pop Lee Joon-young , issu de la formation U-KISS, L’amour en laisse introduit les rapports sensuels dominants dominés entre deux collègues de travail plutôt taiseux. Loin d’aboutir à l’un de ces films de bondage dont l’Asie à le secret (Tokyo Décadence), le rapport SM est traité de façon pop et lisse comme un clip de pop coréenne, avec la beauté de Seohyun en guise d’apprentie maîtresse pour fédérer la jeunesse autour de ce programme. L’amour en laisse élabore toute une vulgarisation de la singularité de la sexualité qui est psychologisée, le rapport homme-femme qui est apaisé, notamment dans le couple et au travail…
L’amour à la laisse : romcom téléphoné.e
Classé 16+ par Netflix, le film est en fait destiné aux adolescents de 14-19, amateurs de stars de variété sud-coréenne, qui n’auront aucun mal à suivre les dialogues de cette romance téléphonée en français sur leur application Netflix de leur téléphone. La narration peut se suivre exclusivement sur sa seule piste audio tant la réalisation passe-partout diminue la portée des enjeux traités. Ici, la responsabilité de la réalisatrice est de séduire une audience télévisuelle large plus habituée aux séries qu’aux longs artistiquement élaborés.
Initiation de la jeunesse à la perversité
Pas vraiment destiné pour le cinéma, le téléfilm n’en demeure pas moins charmant malgré sa construction à formules (découverte de l’autre dans l’hésitation, sentiments naissants, crise personnelle menant à une remise en question, découverte du pot aux roses au boulot…). Le scénario est fondé sur 90% des programmes prémâchés qu’ingèrent les adolescents.
Au moins dans cette romcom algorithmée, le charisme des deux acteurs principaux rend cette initiation de la jeunesse à la perversité regardable, gratuit sur sa plateforme, mais inenvisageable sur un autre format payant. Du vrai cinéma 2.0, donc.
Les films Netflix sur Cinédweller
A partir du 11 février 2022 sur Netflix