La vallée des loups : la critique du film documentaire (2017)

Documentaire | 1h30min
Note de la rédaction :
7.5/10
7.5
Affiche La vallée des loups

  • Réalisateur : Jean-Michel Bertrand
  • Date de sortie: 04 Jan 2017
  • Nationalité : Français
  • Compositeur : Armand Amar
  • Distributeur : Pathé Distribution
  • Editeur vidéo : Pathé
  • Date de sortie VOD & DVD : 30 août 2017
  • Box-office France / Paris-périphérie : 192 607 entrées / 12 823 entrées
  • Festival : Prix du Jury Jeune Festival du Film de Sarlat 2016
Note des spectateurs :

La vallée des loups est une expérience revigorante de liberté, qui replace l’homme sur un pied d’égalité avec la bête, au cœur des majestueux paysages des Hautes-Alpes.

Synopsis : Il existe encore aujourd’hui en France des territoires secrets. Ce film est une quête personnelle, l’histoire d’un pari fou tenté par un passionné rêveur, un anti-héros capable de briser toutes les barrières pour parvenir à son but : rencontrer des loups sauvages dans leur milieu naturel. Après trois années passées sur le terrain à bivouaquer en pleine nature par n’importe quel temps, le réalisateur parvient à remonter la piste des loups. Petit à petit, il observe, se rapproche et finit par se faire accepter par la meute. Contre toute attente les prédateurs magnifiques offrent alors un peu de leur intimité à ce drôle de personnage. Mais le film pose aussi la question des limites de cette intimité.

Critique : La Vallée des loups explore l’insolite sur le sol français. Aventure hors du commun, à l’écart de notre civilisation, presque intemporelle, s’il n’y avait pas la présence de caméras numériques ici, le documentaire est là pour capter l’impossible et donner à nos massifs une impression de gigantisme qui est celui propre aux reportages animaliers filmés aux coins les plus reculés de notre monde.

La vallée des loups : le mystère de la réapparition du lupus

Le cinéaste passionné, Jean-Michel Bertrand, part à la recherche du loup, animal féroce et controversé qui nourrit les songes et exaspère les éleveurs, mais qui a bien sa place au cœur du massif montagneux d’où il a été délogé, et par lequel il a su se rameuter à nouveau, en traversant la frontière transalpine.

Ainsi, pendant trois ans, la chasse au loup aura lieu. Non pour lui faire la peau, ni pour l’apprivoiser, mais bel et bien pour témoigner de son retour dans cette région française extrême, répondre à un besoin atavique d’explorer ses propres fantasmes de gamin qui n’a jamais su tourner la page d’une nature dense, où la trace de l’homme peut fort heureusement encore s’effacer.

Photo d'un loup dans La vallée des loups de Jean-Michel Bertrand

© Photo : Bertrand Bodin

Une aventure empirique et épique

Deviner l’écosystème où il pourrait avoir fait son trou, l’attendre des mois, espérer… La démarche scientifique de Jean-Michel Bertrand, que l’on pourrait aussi qualifier d’épique, est surtout empirique. Elle se fonde sur l’expérience d’une vie, celle d’un homme qui, perpétuant l’héritage familial, a passé une grande partie de son existence à parcourir ces paysages vertigineux dont il est épris. Elle est surtout onirique, et est née d’un besoin de faire partager ses rêves aux plus grands nombres, sans révéler les secrets de sa vallée des merveilles pour ne pas déstabiliser ce fragile microcosme en reconstruction, où les loups, tentent de se réapproprier un miraculeux espace sauvage, que l’élevage et le tourisme mettent à mal.

Avec rigueur, et non sans rugosité, Jean-Michel Bertrand fait de son film un journal à la première personne, où il se révèle bien plus qu’il ne raconte le loup. Au milieu de paysages sublimes où les rencontres animales, avec des espèces peu habituées à l’homme et donc peu farouches, nourrissent des moments cinématographiques cocasses, l’obstination sans faille de l’aventurier en quête de l’inattendu et sa patience servent de carburant à l’impossible récit, qui aurait pu être celui d’un triste renoncement, celui d’un rêve d’une nature verte et sauvage perdue à tout jamais.

La vallée dees loups de Jean Michel Bertrand.

© Photo : Bertrand Bodin

Y aura-t-il un loup dans la vallée?

Dans ce documentaire à la première personne où l’homme s’en retourne quasiment à l’état sauvage et donc à ses fonctions premières, pour approcher le beau prédateur, le ton est parfois celui du thriller, avec cette perpétuelle question : rencontrera-t-il l’objet de sa fascination ?

Cet homme parmi des loups souvent absents, mais dont on ressent systématiquement l’implicite présence, en est réduit à abandonner in fine son statut de cinéaste pour celui de spectateur. Une ironie réjouissante qui n’en diminue jamais la portée de sa réalisation et des images, alors que la musique d’Armand Amar (La Jeune fille et les loupsHomePlanète Océan) assoit toujours plus la légitimité de ce projet hors norme dans les salles.

Carrière de La vallée des loups

Proposé par Pathé sur une soixantaine d’écrans en 2017, La vallée des loups a louvoyé entre les 190 000 et les 200 000 spectateurs. Un résultat formidable qui a permis au cinéaste de tourner une sorte de suite dans ses investigations autour du mythe du loup, Marche avec les loups, distribué par Gébéka Films en janvier 2020.

Critique : Frédéric Mignard

Les sorties de la semaine du 4 janvier 2017

Affiche La vallée des loups

© Photo : Bertrand Bodin

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Affiche La vallée des loups

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