La casa de papel saison 3 : la critique (2019)

Série télévisée |
Note de la rédaction :
3/10
3
La Casa de Papel saison 3, affiche Netflix officielle

  • Date de sortie: 19 Juil 2019
  • Nationalité : Titre original : Espagnol, AméricainLa Casa de papel, season 3
  • Acteurs : Alvaro Morte, Ursula Corbero, Jaime Lorente, Miguel Herran, Darko Peric, Alba Flores, Esther Acebo, Itziar Ituño, Enrique Arce, Kiti Manver, Juan Fernandez, Mario de la Rosa, Hovik Keuchkerian, Najwa Nimri, Fernando Cayo, Rodrigo de la Serna
  • Huit épisodes : On est de retour, 50 min / Aïkido, 41 min / 48 mètres sous terre, 49 min / Boum, boum, ciao, 43 min / Les Boîtes rouges, 49 min / Plus rien n'avait d'importance, 46 min / Petites vacances, 44 min / La Dérive, 57 min
  • Diffusion sur Netflix
  • Créateur : Álex Pina
Note des spectateurs :

La Casa de Papel saison 3 : plus c’est gros, plus ça p… Ah bah non en fait.

Synopsis : Après avoir pris la fuite avec un milliard d’euros provenant de la Fabrique Nationale de la Monnaie et du Timbre, le Professeur reçoit un appel : l’un des membres de la bande a été capturé. Le seul moyen de lui venir en aide tout en protégeant la location secrète des autres est de tous les réunir pour réaliser un nouveau braquage, le plus grand casse jamais imaginé.

 

La Casa de Papel saison 3 : l’opportunisme de Netflix avant tout

Critique : Avions-nous vraiment besoin d’une nouvelle saison de La Casa de Papel ? Non, mais pour Netflix oui. Devant le succès immense du braquage de la Fabrique de la Monnaie, la tentation était trop forte pour aussi facilement lâcher le filon. Dorénavant, la série n’est plus une production Antena 3, chaîne espagnole à l’origine de la création des 2 premières saisons, mais Netflix, cet ogre autant capable d’ingurgiter des projets pour en sortir de l’or que pour en sortir du vide. La Casa de Papel ne brillait pas pour son écriture avant la troisième fournée, mais sous la houlette d’une démarche purement mercantile et hypocrite, on tient ici l’une des séries qui tend le plus le bâton pour se faire battre cette année. Si le show avait abordé ce qu’il aborde avec maladresse alors nous aurions été plus clément envers lui ; après tout, les bonnes intentions sont en soit louables même si c’est bien leur mise en pratique qui prime. Sauf qu’avec cette troisième saison, tout, absolument tout, pue la malhonnêteté et, ce qui aurait pu tout juste titiller notre seuil de tolérance et notre crédulité dans une autre œuvre, exalte ici notre énervement. Regarder La Casa de Papel revient à croiser une personne dans la rue portant un t-shirt de Che Guevara acheté 20 balles sur Amazon. Comment croire une série qui appuie sa dimension révolutionnaire et militante quand elle se trouve chapeautée par l’un des jalons de l’industrie hollywoodienne, elle-même gouvernée par le modèle capitaliste du pays dans lequel elle prend place ?

Photo tirée de la saison 3 de La casa de papel

© 2019 – Une exclusivité Netflix. Tous droits réservés.

Récupération communautaire sans âme

Bien évidemment La Casa de Papel n’est ni la première série, ni même la première œuvre filmique à véhiculer une idéologie contraire à celle des États-Unis (et de la plupart des pays occidentaux) ; cela ne nous gêne pas forcément mais encore faut-il ne pas trop se foutre de notre gueule. Entre les mains de Álex Pina, les idées progressistes et populistes sont rendues totalement inoffensives et contre-productives tant nous sommes tentés d’implorer la série d’arrêter ses conneries au lieu de se rallier aux causes qu’elle “défend”. Que Netflix ait accepté de produire puis diffuser une troisième saison aussi insistante dans ses idéaux ne fait que mettre en évidence le fait que La Casa de Papel en touche une sans faire bouger l’autre. Une nouvelle fois, que de la gueule, rien dans les tripes. Dans les deux première saisons cela se prêtait surtout aux personnages, là cela vient contaminer absolument toutes les strates de la série et de son écriture. Ça parle, ça dit de la merde et après ça veut s’en vanter avec la fierté déplacée d’un Sergio Ramos après un tacle assassin et la finesse d’une réplique de Jeff Tuche. Non, La Casa de Papel n’est ni une série populiste, ni une série pro-LGBTQ, ni une série féministe, ce n’est qu’une série qui récupère le combat des autres pour en faire le sien, avec checklist à ses côtés pendant les réunions d’écriture. Comme une partie importante de Hollywood depuis quelques années, la démarche part d’une volonté totalement égocentrique de prendre les défenses de certaines communautés et branches de populations pour son compte et non pour celui des autres, à l’image de la bande de braqueurs lorsqu’ils balancent des millions d’euros dans le ciel, non pas pour jouer les Robin des Bois mais pour créer la confusion qui les arrange.

De bruits, de bêtises, d’opportunisme et de malhonnêteté.

Puisque La Casa de Papel transite par ses personnages pour exprimer à quel point c’est une série pétrie de bonnes intentions quand même hein, ceux-ci n’en ressortent que plus alourdis et intellectuellement diminués. Le potentiel de cette équipe de bras cassés ne volait déjà pas haut lors du braquage de la Fabrique de la Monnaie, au point qu’on en vienne à remettre en cause l’intelligence du cerveau de l’affaire pour les avoir recruter (le Professeur, le seul qui semble vraiment réfléchir), mais ici on découvre un nouveau niveau de stupidité. L’une des erreurs de la série est de constamment placer sur le devant de la scène les personnages les plus crétins et grande gueule – Tokyo, Denver ou encore Nairobi – au point d’éclipser ceux qui disposeraient peut-être d’une matière grise plus active. On reste abasourdi par les décisions des personnages principaux, tellement brusques dans leurs réactions qu’on peine à y voir le cheminement de pensée. Au lieu de brasser de l’air comme elle le fait pour tenir ses 8 épisodes, La Casa de Papel aurait mieux fait d’arrêter d’être constamment dans la démonstration excessive (sérieusement même dans un hentaï les réactions sont plus mesurées…) et d’un peu plus travailler ses personnages en profondeur. On ressort de cette saison évincés par tant de bruits, de bêtises, d’opportunisme et de malhonnêteté. On ne s’amuse pas, on souffle et on attend le prochain cliffhanger. Sans surprise, une saison 4 est déjà prévue. Sans surprise, ce sera sans nous. Nous avons déjà bien assez donné.

Critique de Maelig Bois

La Casa de Papel saison 3, affiche Netflix officielle

© 2019 – Une exclusivité Netflix. Tous droits réservés.

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La Casa de Papel saison 3, affiche Netflix officielle

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