Indochine Central Tour au Cinéma : la critique du film (2022)

Concert, Captation Live | 1hmin
Note de la rédaction :
9/10
9
Affiche Imax d'Indochine, Central Tour

  • Date de sortie: 24 Nov 2022
  • Année de production : 2022
  • Nationalité : Français
  • Titre original : Indochine : Central Tour
  • Réalisateur : Hans Pannecoucke
  • Lieu de tournage : Le Groupama Stadium, Lyon, le 25 juin 2022
  • Caméras : 22 caméras digitales certifiées Imax
  • Directeur de la photographie : Inconnu
  • Monteur :
  • Compositeur : Indochine
  • Producteurs : Inconnus
  • Sociétés de production : Pathé Live, Sony Music, KMS Live, JYL Productions.
  • Distributeur : Pathé Live
  • Avant-premières : Mercredi 23 novembre 2022 en Imax (Complet, 16 écrans)
  • Séance unique nationale et européenne Jeudi 24 novembre 2022 (Imax - Complet -, Standard) dans 450 cinémas, tous réseaux de salles confondus, y compris en Belgique, en Suisse et au Luxembourg. Diffusé également à Berlin (23/11/2022) et à Londres (25/11-20h)
  • Editeur vidéo :
  • Date de sortie vidéo :
  • Box-office France / Paris-Périphérie :
  • Box-office nord monde :
  • Budget :
  • Classification : Tous publics
  • Formats : Imax
  • Illustrateur / Création graphique : Affiche Imax d'Indochine, Central Tour © A.K. Berlin, XXTHALIEXX. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © Pathé Live, Sony Music, KMS Live, JYL Productions. Tous droits réservés / All rights reserved
Note des spectateurs :

Indochine : Central Tour au cinéma, un anniversaire de 40 ans, parmi les plus spectaculaires qui a plus que sa place au cinéma et en Imax.

40 ans, ça se fête. Une longévité extraordinaire pour un groupe pop-rock né dans les années 80 à qui l’on ne donnait pas plus de deux ou trois albums avant de disparaître comme une étoile filante ; une ferveur jamais démentie depuis leur grand retour médiatique des années 2000 avec l’album Paradize (2002) emmené par le fameux J’ai demandé à la lune composé par Mickaël Furnon (Mickey 3D). Des tournées chaque fois plus impressionnantes que la précédente : premier groupe français à remplir Bercy en 2003 sur le Paradize Tour, premier groupe français à remplir le Stade de France en 2010 sur le Meteor Tour, puis deux d’affilée en juin 2014 pour le Black City Tour… Indochine est réellement le groupe de la seconde jeunesse, voire de la jeunesse éternelle, si l’on se fie aux records d’affluence annoncés dans chaque stade investi (5 stades pour 6 dates) pour ce Central Tour anniversaire.

Le plus grand écran vidéo jamais utilisé dans un concert

Et pour faire les choses en grand, Indochine ne lésine pas sur les moyens. Déjà sur la tournée précédente, le 13 Tour, ils éblouissaient l’assemblée avec un dispositif unique au monde dans une salle de concert : un écran géant et circulaire accroché au plafond. Il faut s’imaginer dans un Bercy plein à craquer avec le plafond de la salle qui disparait pour s’ouvrir sur le cosmos, ou sur une Asia Argento géante !

C’est que Nicola Sirkis, leader, chanteur et parolier, est aussi un directeur artistique investi à l’affut des innovations en termes – tout particulièrement – d’installation vidéo. Déjà sur le Meteor Tour, où il installait, selon les salles, entre trois et cinq écrans en fond de scène (l’occasion de découvrir, par exemple, des extraits du J’accuse d’Abel Gance (1919) utilisés sur le morceau Little Dolls sur écrans géants). Puis ce fut le fameux serpent du Black City Tour, un écran qui se déployait, selon les morceaux, autour d’une partie de la fosse.

Alors pour une tournée des stades, il fallait trouver encore autre chose, avec cette difficulté particulière, relative à ces endroits, qui est la visibilité depuis les tribunes les plus hautes. On le sait, un stade n’est pas l’endroit idéal pour un concert, surtout lorsque certains artistes se contentent d’y apposer la même scénographie utilisée pour des salles plus petites.

Le groupe Indochine, lui, a fait construire une structure spéciale, utilisée pour une scène à 360 degrés posée en plein milieu de la pelouse. Le résultat : une tour de 45 mètres de haut qui supporte le plus grand écran vidéo jamais utilisé dans un concert, avec une surface de 2500m2 pour 1400 panneaux de led.

De quoi pouvoir suivre ce qui se déroule sur scène plutôt confortablement, même depuis la tribune la plus haute.

Le procédé Imax livre toutes ses promesses

De ces 5 dates records, Indochine a choisi le stade de Lyon pour y capter leur performance. Très vite le groupe annonce une sortie au cinéma, avec des projections en salles IMAX. Avant le début de la projection pour la presse, on nous explique que le groupe n’a été convaincu qu’en janvier (soit quelques mois seulement avant les concerts) après avoir vu une démonstration des possibilités de l’IMAX au Pathé Carré Sénart. Un Nicola Sirkis enthousiaste a dès lors donné son feu vert, peut-être conscient qu’une tour aussi monumentale que la leur ne pourra être filmée que dans un format lui aussi monumental.

Le dispositif utilisé pour cette captation, sous la supervision du réalisateur Hans Pannecoucke (un spécialiste de la captation d’évènements musicaux en multicam, qui a déjà travaillé avec Indochine sur le Black City Tour), a de quoi donner le tournis : pas moins de 22 caméras certifiées IMAX dont une sur grue, une montée sur Spidercam et une embarquée dans un hélicoptère.

Ce qui ferait de ce film, selon Pathé et le groupe, le premier concert intégralement filmé et diffusé au cinéma avec le procédé IMAX. On se souviendra tout de même du concert des Rolling Stones, Live at the Max, en 91, filmé en pellicule IMAX 70mm, mais il a été capté sur plusieurs dates d’une tournée du groupe.

À l’issue de la projection, il faut bien reconnaître que le procédé a délivré toutes ses promesses. Dans une salle IMAX, c’est bien l’un des concerts filmés les plus impressionnants que l’on ait pu voir. Et l’on ne parle pas ici de spectacle gonflé par de la pyrotechnie ou des chorégraphies. Indochine a toujours su trouver un équilibre entre leur performance scénique et ce que le public doit voir des vidéos projetées sur scène pour s’immerger dans leur univers. Ce qu’a bien compris Hans Pannecoucke, qui s’est calé avec précision sur le show, laissant l’espace à la fois au groupe, au public, et aux vidéos projetées sur la tour lorsque celles-ci sont conçues pour être l’objet de l’attention du public.

D’une salle de cinéma au stade, le public voyage

Dès l’ouverture du concert et cette intro sur des vidéos d’archives qui résument 40 ans de vie politique, sociale et culturelle française et internationale, on est ébahi par ce mouvement de grue qui épouse la forme de la tour, en un lent panoramique, avec sur le côté droit de l’écran une perspective vertigineuse sur la fosse et l’arrière du stade. En variant les angles et en répétant le procédé, l’audience a l’impression de flotter dans ce stade chauffé à blanc en attendant l’apparition du groupe. Avant même le début du concert, le son immerge toute la salle avec cette sensation d’être au cœur du stade. Nicola Sirkis lui-même, en fin de projection, nous a annoncé trois mois de travail pour l’image et le son, et la documentation distribuée à l’entrée indique que l’utilisation de caméras certifiées IMAX est associée à un processus de post-production adéquat.

Peu importe ce que ces termes vagues englobent, le résultat est à la hauteur. Quand le concert commence enfin sur le tout dernier single du groupe, le bien-nommé Nos Célébrations, c’est une explosion. Le son est colossal, on retrouve le son d’un concert en stade mais bien plus précis, notamment sur la voix en façade.

Le groupe enchaîne ses plus grands tubes pendant 2h45 de spectacle, des titres qui trouvent sur scène une seconde jeunesse grâce à de nouveaux arrangements et à ce son imposant. On se réjouit, par exemple, de ré-entendre Les Tzars dans une version bien plus proche de celle de l’album 7000 Danses que celle aux arrangements rock que le groupe jouait dans certains medley depuis le Paradize Tour. Sur la tour, le fameux lézard du clip de Marc Caro (d’ailleurs exposé au musée Cinéma et Miniature de Lyon) fait son numéro pour notre plus grand plaisir.

Indochine à l'Imax : Complet

Parmi tous les titres choisis pour cette tournée anniversaire, Indochine a su laisser de la place à certains morceaux jamais utilisés en single mais très appréciés des (très) nombreux fans, comme l’énergique et pulsionnelle Paradize ou encore la formidable 7000 Danses et son invitation au voyage intérieur.

Indochine : Central Tour rencontre Redcar et Kubrick !

Tournée des 40 ans oblige, le groupe a réservé quelques surprises à son public. Redcar (ex Chris and The Queens) est venu interpréter 3SEX, la nouvelle version de 3ème Sexe sortie en 2020 pour accompagner le volume 2 de la Singles Collection d’Indochine, dans une prestation explosive et joyeusement outrancière durant laquelle Nicola Sirkis semble comiquement débordé. Le contreténor Philippe Jaroussky accompagne, lui, College Boy, tandis que l’ancien d’Indo Dimitri Bodianski au saxophone accompagné de Lou Sirkis (fille de Stéphane Sirkis, le frère de Nicola décédé en 1999) à la guitare renforcent le groupe pour une reprise endiablée de Dizzidence Politik, le tout premier morceau d’Indochine.

Tout le long la réalisation de cette captation fait des merveilles. Ce format IMAX, plus haut qu’un format standard, permet de construire le cadre autour de cette tour qui attire tous les regards. Elle est filmée sous tous les angles, en plongée, en contre-plongée… et toujours impressionnante. Pour les besoins du spectacle, entre deux morceaux, tout le stade est parfois plongé dans le noir. Alors s’allument des milliers de petites lumières qui dessinent, en plan large, les contours de la structure d’un noir profond qui devient, l’espace d’un instant, le monolithe de 2001 l’Odyssée de l’Espace, avant de reprendre une danse d’images et de lumières qui plonge le stade et la salle dans des convulsions en rythme sur les basses et batteries d’une synth-pop hypnotique.

En contrechamp, les steadycameurs sur scène qui saisissent les musiciens permettent d’autres points de vue impressionnants, en suivant notamment le chanteur face à la foule, immense, de la fosse et des tribunes. C’est presque un commentaire sur la folie d’un concert de rock : un seul être humain, petite silhouette éclairée face à la multitude déchaînée, dirige et canalise les mouvements et les chants sur les siens. Ces plans sont vertigineux. De même les plans aériens qui saisissent le stade en plein déchainement du light show, comme un chaudron bouillonnant de mille ingrédients magiques.

Une expérience fascinante et physiquement exténuante

Au bout de 2H50 de projection, comme dans un vrai concert, on se sent certes un peu exténué d’en avoir pris autant plein les yeux et les oreilles. On regrettera tout de même le traitement des basses, parfois beaucoup trop présentes, surtout sur Karma Girls en toute fin du show, qui est noyée sous une basse désagréable. Mais nul doute que les salles, dès le 24 novembre (avec avant-premières le 23) résonneront des chants et des danses d’un public en transe qui semble répondre très favorablement à la proposition du groupe, puisque 100 000 réservations sont déjà annoncées, avec l’ouverture de deux dates supplémentaires les 26 et 27 novembre, ce qui met Indochine en position de pouvoir espérer dépasser les 155 000 tickets vendus pour le Live 2019 de Mylène Farmer au cinéma.

Le groupe, en tout cas, n’aura pas le temps de se reposer après la sortie du film puisqu’il est prévu une sortie sur supports physiques et, surtout, un nouvel album en cours de réalisation avec, qui sait, une tournée à la clé ? Indochine est bel et bien infatigable !

Critique : Franck Lalieux

Le site officiel d’Indochine

Les sorties de la semaine du 23 novembre 2022

Indochine Central Tour au cinéma, affiche

© A.K. Berlin

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Affiche Imax d'Indochine, Central Tour

Teaser 1 d'Indochine Central Tour

Concert, Captation Live

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