Host, authentique zoom movie et engeance diabolique de notre confinement, est une production Shudder d’une redoutable efficacité pour peu que l’on soit nostalgique des Paranormal Activity. Sélection officielle Gérardmer 2021.
Synopsis : Pour tromper l’isolement en période de confinement, un groupe d’amis a pris l’habitude de se retrouver en ligne pour discuter. Au cours d’une telle réunion, une des participantes invoque accidentellement un esprit vengeur qui commence à s’en prendre à eux. Ils cherchent un moyen de lui échapper.
Critique : Teen movie reprenant à l’identique le principe de Unfriended, Skype étant ici remplacé par l’application star du confinement, Zoom, Host a fait sa première en France à Gérardmer en 2021.
La suffocation d’une jeunesse confinée
Le film britannique a été entièrement conçu et réalisé durant le confinement du printemps 2020 et se fait donc la voix d’une génération de jeunes gens enfermés qui, à l’instar des Ouija, s’amusent à convoquer les morts sur la plateforme de téléconférence. Le manque d’originalité pourrait faire peur. Son premier degré viscéral aussi. Dans sa texture visuelle et son rendu atmosphérique, l’on pense à Paranormal Activity dont les procédés de filmer le vide sont repris à l’identique.
Toutefois le téléfilm, proposé aux Etats-Unis sur Shudder, et dans certains pays au cinéma, malgré une durée de moins d’une heure, a été une excellente surprise pour les critiques. Les papiers ont été largement positifs, soulignant la peur qui se dégage de cette micro-production. Et les avis sur Internet de la part du public accompagne largement cet élan positif.
Host, une peur 2.0 diablement efficace
Canal+ était prédisposé à diffuser en exclusivité sur sa plateforme cette production depuis de longs mois et l’a ainsi programmée pendant dix jours en France, en mars 2021. L’occasion nous était donc donnée, moins de deux mois après Gérardmer, de nous abandonner à nouveau à l’effroi de l’invisible sur 50 minutes. Les protagonistes, jeunes femmes à la sortie de l’adolescence, sont charismatiques et nous évitent les clichés d’une génération selfie nombriliste. Pourtant, elles vont utiliser à bon escient tous les tics de la plateforme Zoom et ses sessions multiples, avec masques, bugs et filtres. C’est drôle. Utilisé efficacement. Et propice à une mise en abîme flippante. Dans Host, le spectateur observe l’écran des protagonistes qui se scrutent mutuellement sur leurs écrans, quand une présence maléfique omnisciente plane sur la séance de spiritisme virtuelle. Et si elle s’était invitée dans nos propres salons ?
Les adolescents ressentiront le plaisir de l’épouvante face à des moments réellement stressants quand les adultes y trouveront la satisfaction d’une peur viscéralement saine sans élément malaisants.
La peur 2.0 qui n’a pas encore franchi l’étape du Dark Web, sujet du second Unfriended en 2018.