Amateur de nanars, Hellitosis est une comédie horrifique odieuse qui relève du supplice à consommer. Éventuellement lors de soirées de démonstration de ce que le 7e nanar peut faire de pire en matière dégoulinante d’étron cinématographique.
Synopsis : Dance ce classique dégoûtant : Il fait flipper… Il rampe… Il emmerde ! Il est « Stankmouth », un tueur enragé avec une condition physique unique donnant la vulgarité un nouveau sens.
Critique : Laid comme de la DV, con comme la lune, La Légende de la bouche puante est généreusement offert par Amazon sur l’abonnement Prime de ses clients privilégiés. Hellitosis (jeu de mot sur l’halitose, la mauvaise haleine) est une curiosité, sur laquelle on trébuche par accident, à la lecture du titre improbable sur la plateforme numérique du géant des ventes en ligne.
Ce titre que l’on espère généré lors d’une beuverie entre métalleux, est une mauvaise blague qui ouvre des perspectives odoriférantes, avec une intrigue de parodie de films d’horreur, dans la lignée de ce que commet Troma Films.
Un caméo de Lloyd Kaufman, gourou de la firme, est proposé pour asseoir le film dans la déchetterie du Z. Le réalisateur Rob Mulligan est d’ailleurs un aficionado absolu de la méthode Kaufman. Mais ce qui peut marcher éventuellement chez les créateurs de Toxic Avenger peut irriter ici, le film étant réduit au pur aspect excrémentiel. Hellitosis est sans scénario, ni fil conducteur, et on n’y trouve même pas l’envie de construire l’œuvre dans une durée canonique, puisqu’ici le canular des chiottes dure une heure hors crédits de fin, et que le générique final est de plus de 10 minutes. Il propose quelques citations vaseuses, notamment une venant de Shania Twain pour nourrir la pop culture crasse des spectateurs masochistes, dans le but d’étirer l’outrage au-delà du raisonnable.
Tourné pour un budget annoncé sur IMDB à 10.000$, la bouffonnerie est commise par des amateurs qui s’amusent, en jouant mal, et en déféquant toutes les mauvaises vannes que l’on peut redouter dans pareille décharge. Les couples, venus visiter la maison de leur rêve avec un agent immobilier qui cache bien son jeu, ne trouvent qu’ignominie au cœur d’une maison de l’horreur où le monstre dans le placard est un crado bedonnant, maculé d’excréments, dont la bouche obscène est un anus qui passe les trois quarts du film à cracher de la merde sur ses victimes, à qui il aime arracher langue et boyaux, et sur qui il s’ingénue à lâcher des caisses. Accordons-lui au moins l’originalité du cri. Pour le reste, c’est juste craspec et cela ne peut s’imaginer un seul instant être découvert seul dans un état de sobriété.
Depuis le réalisateur Robert J. Mulligan a démarré le tournage de son nouveau long, All for gods, pour la firme Troma. D’une logique imparable.
Critique : Frédéric Mignard