Godzilla vs. King Ghidorah : la critique du film (1991)

Science-Fiction, Catastrophe, Action | 1h43min
Note de la rédaction :
2/10
2
Godzilla vs king ghidora affiche

Note des spectateurs :

En singeant le Terminator de James Cameron, Godzilla vs. Ghidorah tombe inexorablement dans la catégorie du gros nanar. Rires garantis.

Synopsis : Des Futurians, une civilisation extraterrestre, arrivent sur la Terre expliquant venir tout droit du futur ! Ils proposent aux humains de partir dans le passé afin d’éliminer le monstre qui donnera naissance à Godzilla, car la créature détruira le Japon. En vérité, les envahisseurs laissent trois Dorats qu’ils pourront contrôler depuis leur époque pour dominer la planète ! Godzilla, que tout le monde croyait mort, va alors se réveiller pour les mettre hors d’état de nuire…

Critique : Troisième long-métrage de l’ère Heisei (1984-1995), Godzilla vs King Ghidorah (1991) fait le pari osé de revenir aux origines même du plus célèbre monstre japonais, par le biais d’une intrigue science-fictionnelle se jouant des temporalités. Ainsi, les auteurs ont tissé une intrigue biscornue particulièrement tortueuse mettant en scène des extra-terrestres robotiques qui peuvent se déplacer dans le temps à bord d’une soucoupe comme on les fantasmait dans les années 50. Seulement voilà, lorsque cet énième épisode de l’increvable saga reptilienne sort, nous sommes déjà à l’orée des années 90 et tout ce que propose ce métrage tombe dans l’ornière du kitsch et du ringard.

Les monstres arrivent au bout d’une heure de palabres

Si nous aimons toujours les bagarres entre monstres caoutchouteux – d’autant que ces effets old school sont encore efficaces pour peu que l’on fasse preuve d’un peu d’indulgence – le problème de cet opus est de ne faire intervenir les monstres qu’au bout d’une heure franchement longue et bavarde. Pire, le scénario contraint les auteurs à engager des Occidentaux pour tenir les rôles de méchants. Rares sont ceux qui savent parler le Japonais couramment et donc les responsables du casting ont écumé les bases militaires américaines pour constituer leur stock de figurants et d’acteurs principaux. Force est d’admettre que la plupart ne savent pas bouger devant une caméra, et encore moins exprimer des sentiments. Dire que Godzilla vs King Ghidorah souffre d’une interprétation déplorable tient donc du doux euphémisme. La palme revient au pauvre Richard Berger qui incarne ici une espèce de cyborg indestructible. Imaginez plutôt Bernard Campan dans le rôle de Terminator et vous aurez une idée de la vaste blague que constitue l’introduction de ce personnage ridicule, et récurrent. A chaque fois qu’il apparaît à l’écran, ce non-acteur déclenche l’hilarité.

Chasser sur les terres de James Cameron peut s’avérer dangereux

Il faut dire que le réalisateur Kazuki Ohmori n’est pas malin puisqu’il copie sans vergogne le diptyque robotique de James Cameron sans avoir une once du talent (et du budget) du cinéaste américain. Lorsque le cyborg intervient, on a ainsi le droit à des accélérations comme dans Benny Hill, ce qui ruine toute la crédibilité des séquences d’action. Certes, les combats entre les deux monstres sont plutôt efficaces, mais dès que les êtres humains s’en mêlent, le métrage retombe dans le Z le plus affirmé. Notons également que la plupart des scènes dialoguées sont réalisées sans imagination et que tout ceci souffre donc d’une indigence généralisée de la part d’une équipe technique dépassée. Si certains fans de kaiju eiga parviennent à passer outre ces défauts grâce à la présence de deux monstres charismatiques, dont l’excellent Mecha King Ghidorah, le cinéphile un tant soit peu exigeant se rendra à l’évidence en rangeant cette vaste plaisanterie au rayon des bisseries kitsch de sa collection. Au moins, le rire est garanti.

Critique de Virgile Dumez

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