Godzilla Final Wars : la critique du film (2005)

Science-fiction, Nanar, Film de monstre | 2h05min
Note de la rédaction :
5/10
5
Affiche française sans crédit de Godzilla Final Wars

Note des spectateurs :

Le film anniversaire des cinquante ans de Godzilla. Drôle, enlevé et kitsch à souhait, Godzilla Final Wars est à réserver à un public d’initiés. Sorti en salle en France, cet ovni ne souleva pas l’intérêt des spectateurs avec à peine 5 000 fans de craignons monsters.

Synopsis : A la suite d’une vague incessante de guerres et d’une croissance démesurée de la pollution, d’énormes monstres font leur apparition. Heureusement pour l’humanité, l’EDF (Earth Defense Force), veille et emploie des unités mutantes pour combattre la nouvelle menace. Lorsque les différentes créatures gigantesques se mettent à attaquer simultanément les diverses capitales de la planète, l’EDF se retrouve soudainement impuissante face à l’énorme invasion.

Critique : Heureuse initiative que la sortie ovniesque de Godzilla : Final Wars dans les salles françaises, en 2004, car si on écarte l’adaptation américaine de Roland Emmerich à la fin des années 90, le lézard géant avait disparu de nos écrans depuis plusieurs décennies, alors que quand bien même la Toho continuait à produire régulièrement de nouveaux épisodes au pays du Soleil Levant.

Mais pourquoi une telle absence ? Tout simplement en raison du fossé culturel qui existe entre le goût immodéré des Japonais pour les créatures destructrices en latex et notre répulsion pour ces spectacles volontairement fauchés où la maquette règne en maîtresse.

Affiche française sans crédit de Godzilla Final Wars

Copyrights : Toho Co., Ltd

Alors que les effets spéciaux gagnaient en réalisme, nous avons boudé ce cinéma d’un autre temps, même si parallèlement étaient diffusés sur notre petit écran des spectacles semblables, toujours d’une grande médiocrité, comme Spectreman ou Bioman, voire les Power Rangers.

Les salles obscures, elles, ont joué la carte du dédain et de l’arrogance. Compréhensible, car les films sont franchement difficiles à défendre si on les estime selon les canons cinématographiques habituels, mais c’est tout de même dommage pour les amateurs, et il en existe en France, qui trouvent du charme à cette créature caoutchouteuse aux yeux vitreux complètement inexpressifs.

Cinquante ans après sa première apparition, le look de Godzilla a quelque peu évolué, mais l’esprit toc demeure. Au panthéon des monstres ringards, Godzilla demeure le roi. Il est juste un peu plus fréquentable qu’auparavant grâce au rythme effréné imposé par le jeune réalisateur alors en vogue au Japon, Ryuhei Kitamura (Versus, Anumi) qui sera appelé, par la suite, à œuvrer aux USA, notamment dans l’horreur avec Midnight Meat Train ou Downrange. Ce dernier a rédigé un script revigorant, d’un dynamisme qui en est presque fatigant (la deuxième heure du film est constituée de combats non-stop).

Tous les monstres de la série se retrouvent au service d’extra-terrestres pour exterminer notre civilisation. L’occasion de confrontations musclées avec notre reptile bipède dont chaque apparition dans des décors en carton-pâte frôle le délire. L’insertion d’effets spéciaux numériques est tout aussi risible.

Au dernier degré. Final wars s’impose comme la grand-messe du n’importe quoi pour ceux qui aiment ça. Toutefois, les amateurs de séries Z mais également les curieux n’ont pas été nombreux à faire le déplacement dans les cinémas français, avec une fréquentation catastrophique (5 730 entrées), pour une sortie exclusivement parisienne sur 13 copies. Le film n’a en fait même pas pu doubler sa mise de départ de 3 002 spectateurs en première semaine. Bigre.

Critique : Frédéric Mignard

Tous les Godzilla sur CinéDweller

Les sorties de la semaine du 31 août 2005

 

Godzilla Final Wars : jaquette vidéo française

Copyrights : Toho Co., Ltd

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