Ghosts of Love : la critique du film (2020)

Drame, Thriller, Fantastique, Gay & Lesbien | 1h51min
Note de la rédaction :
8/10
8
Ghosts of Love, jaquette du DVD

  • Réalisateur : Erlingur Thoroddsen
  • Acteurs : Björn Stefánsson, Sigurður Þór Óskarsson
  • Date de sortie: 05 Mar 2020
  • Nationalité : Islandais
  • Titre original : Rökkur
  • Titres alternatifs : Rift (International, USA) / Sumrak (Serbie) / Propast (République Tchèque)
  • Année de production : 2017
  • Scénariste(s) : Erlingur Thoroddsen
  • Directeur de la photographie : J.P. Wakayama
  • Compositeur : Einar Sv. Tryggvason
  • Société(s) de production : Hero Productions, Myrkraverk Productions
  • Distributeur (1ère sortie) : Film inédit en salles en France. La date ci-dessus est celle de la sortie vidéo.
  • Distributeur (reprise) : -
  • Date de reprise : -
  • Éditeur(s) vidéo : Optimale (DVD)
  • Date de sortie vidéo : 5 mars 2020 (DVD)
  • Box-office France / Paris-périphérie : -
  • Box-office nord-américain : -
  • Budget : -
  • Rentabilité : -
  • Classification : -
  • Formats : 2.35 : 1 / Couleurs
  • Festivals et récompenses : Festival du film LGBT de Los Angeles 2017 : Prix du jury et Prix de la meilleure vision artistique.
  • Illustrateur / Création graphique : -
  • Crédits : Optimale
Note des spectateurs :

Ghosts of Love est un étrange film à l’atmosphère lynchienne qui doit être découvert au-delà du cercle gay qui pourrait être a priori, son cœur de cible. Son aspect tortueux et anxiogène vaut largement le détour.

Synopsis : Gunner reçoit un étrange appel de son ex petit-ami, Einar, des mois après leur rupture. Il semble perturbé et sur le point de commettre l’irréparable. Gunner part le retrouver dans la cabane isolée où il réside. Arrivé sur place, il remarque des phénomènes étranges. Les deux garçons n’ont pas l’air d’être complètement seuls…

Un drame fantastique sous influence lynchienne

Critique : Remarqué dans les festivals par plusieurs courts-métrages à tendance horrifique, le cinéaste islandais Erlingur Thoroddsen a réalisé un premier film d’horreur aux États-Unis intitulé Child Eater (2016), inspiré de l’un de ses courts. Aussitôt après cette expérience, Thoroddsen a choisi d’écrire un script plus personnel qui lui servirait à exorciser une récente rupture amoureuse. Il s’est donc servi de l’écriture comme d’une thérapie afin d’évacuer des sentiments très enfouis et visiblement très sombres. Cela a débouché sur Ghosts of Love (2017), œuvre à la fois personnelle et terriblement angoissante par l’ambiance anxiogène déployée par un cinéaste sous l’influence évidente de David Lynch.

Ghosts of love, photo d'exploitation

© 2017 Hero Productions – Myrkraverk Productions / © 2020 Optimale. Tous droits réservés.

Disposant d’un unique décor – une maison perdue au cœur d’un paysage magnifique – et de deux acteurs principaux, Ghosts of Love a été tourné en seulement quinze jours par un cinéaste visiblement très inspiré. Dès les premières scènes, l’auteur impose une ambiance angoissante en créant de légers décalages qui visent à déstabiliser le spectateur. En développant cette inquiétante étrangeté – au sens freudien du terme – Erligur Thoroddsen plonge le spectateur au cœur de l’intimité d’un personnage marqué par une récente rupture amoureuse et qui se retrouve hanté par des visions morbides.

Des thèmes difficiles abordés dans une œuvre labyrinthique

Nous ne pourrons pas développer l’analyse du long-métrage puisque celui-ci est fondé sur des rebondissements que nous serions obligés de trahir, au détriment du plaisir du spectateur. Toutefois, le métrage s’inscrit pleinement dans la veine du cinéma labyrinthique pratiqué par Lynch, jusque dans son ambiance parfois horrifique. En réalité, l’intégralité du film peut être lu comme une métaphore sur la rupture amoureuse, ainsi que sur le trauma lié à des abus sexuels. On adore en tout cas l’ambiance créée par un réalisateur qui soigne le moindre plan, le moindre éclairage et qui s’est également appuyé sur la performance de deux acteurs formidables : Björn Stefánsson et Sigurður Þór Óskarsson.

Véritable casse-tête qui n’offre d’ailleurs pas toutes les réponses en fin de parcours, Ghosts of Love est avant tout une expérience de lâcher prise avec le réel. Pourtant, le cinéaste aborde des thèmes difficiles comme le suicide, le viol collectif, la pédophilie et l’emprise sur des jeunes gens trop jeunes pour savoir comment réagir. La noirceur est donc au rendez-vous de cette œuvre torturée qui est également portée par une superbe musique – à l’exception du générique de fin et son faux pas musical assez incompréhensible.

Ghosts of Love est un DTV valeureux et ambitieux à découvrir

Cet étonnant long-métrage qui ne doit pas être réservé au seul public gay, puisque son histoire s’avère tout à fait universelle, a fait pendant plus de deux ans le tour des festivals du monde entier, entre 2017 et 2018, glanant des critiques plutôt laudatives. Malheureusement, aucun distributeur français n’a acheté le film pour le diffuser en salles. C’est donc l’éditeur Optimale – spécialisé dans les films LGBTQ+++ – qui a sorti le métrage directement en DVD sur notre territoire au mois de mars 2020. Ghosts of Love vaut largement le coup d’œil pour tous ceux qui aiment les labyrinthes filmiques.

Critique de Virgile Dumez

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Ghosts of Love, jaquette du DVD

© 2017 Hero Productions – Myrkraverk Productions / © 2020 Optimale. Tous droits réservés.

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Erlingur Thoroddsen, Björn Stefánsson, Sigurður Þór Óskarsson

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Ghosts of Love, jaquette du DVD

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Drame, Thriller, Fantastique, Gay & Lesbien

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