Fair Game : la critique du film et le test blu-ray (1986)

Action, Thriller, Survival | 1h26min
Note de la rédaction :
6/10
6
Fair Games , jaquette

  • Réalisateur : Mario Andreacchio
  • Acteurs : Cassandra Delaney, Peter Ford, David Sandford, Garry Who
  • Date de sortie: 24 Juil 1986
  • Nationalité : Australien
  • Distributeur : Film inédit en salles en France. La date ci-dessus est celle de la sortie australienne.
  • Scénario : Rob George
  • Directeur de la photographie : Andrew Lesnie
  • Musique : Ashley Irwin
  • Editeur vidéo (blu-ray) : Le Chat qui fume
  • Sortie vidéo (blu-ray) : Octobre 2019
Note des spectateurs :

Dans la lignée de Razorback, Fair Game est un survival australien efficace, à la réalisation inspirée. Toutefois, son histoire basique et certains éléments caricaturaux en font un pur film d’exploitation. Les amateurs apprécieront.

Synopsis : Jessica vit seule avec Ted dans un coin retiré du sud de l’Australie, où ils sont en charge d’une réserve naturelle. Dans ce cadre idyllique, son compagnon s’étant absenté pour une conférence, sa quiétude est compromise par l’arrivée d’un trio de chasseurs de kangourous. Lorsque les trois rustres croisent la route de la jeune femme, ils voient en elle un gibier de choix. S’engage alors un jeu du chat et de la souris entre les prédateurs et leur proie. Pour Jessica, le plus important va désormais se résumer à un mot : survivre !

Du pur cinéma d’exploitation en provenance d’Australie

Critique : Au cours des années 70, le cinéma australien a connu une aura internationale qui l’a placé au cœur des attentes cinéphiles. A partir des années 80, les succès rencontrés par la saga Mad Max, mais aussi par Razorback (Mulcahy, 1984) entraîne la création d’un nombre conséquent de séries B d’exploitation généralement étiquetées sous le vocable Ozploitation.

Parmi ces œuvres uniquement destinées à surfer sur une mode, on compte notamment Fair Game de Mario Andreacchio, tourné en 1986 – à ne pas confondre avec le Fair Game italien de Mario Orfini qui s’intitule en réalité Mamba.

Une réalisation inspirée, calquée sur celles de George Miller et de Russell Mulcahy

Considéré comme un grand classique par Quentin Tarantino, le film australien a connu une seconde jeunesse grâce au cinéaste cinéphage. Désormais diffusé un peu partout dans le monde, ce survival qui n’a connu qu’une carrière limitée lors de sa création, fait depuis l’objet d’un certain culte auprès des amoureux du cinéma d’exploitation. Au vu du produit fini, on peut aisément comprendre cet engouement.

Effectivement, Fair Game est un pur survival qui ne s’embarrasse pas d’un script, mais qui sait aller droit à l’essentiel grâce à une réalisation rentre-dedans semblant reprendre tous les tics visuels de George Miller et Russell Mulcahy. Ainsi, malgré un budget nettement plus faible que ceux des films précités, Andreacchio fait preuve de beaucoup d’ingéniosité pour donner du punch à son film. Lors des séquences de poursuite en voiture, il n’hésite pas à filmer pied au plancher, avec une caméra très mobile. Il se sert également de nombreux plans de grue, forcément racés.

Du style à revendre, afin de compenser un script aux abonnés absents

Il faut également souligner l’énorme contribution du directeur de la photographie Andrew Lesnie qui livre des éclairages de toute beauté au cœur du bush australien. Si certains plans imitent le style de Mulcahy sur Razorback, on saluera l’effort de stylisation pour une série B fauchée. Conscient des limites de son script, Andreacchio tente de compenser par une débauche d’effets visuels, de cascades en tous genres et l’emploi d’une musique synthétique pêchue d’Ashley Irwin. Si le score n’est pas toujours de très bon goût, avec certains thèmes au goût d’easy listening, l’ensemble soutient largement l’image et permet au spectateur de passer du bon temps.

En ce qui concerne l’histoire, le scénario de Rob George demeure très classique avec sa lente progression vers la violence. Confrontée à des chasseurs de kangourous venus faire un massacre dans une réserve naturelle, la belle Jessica (incarnée avec talent par Cassandra Delaney, le point fort du film) va passer par toutes les étapes de la souffrance, jusqu’à une séquence qui symbolise un viol psychologique. Peu à peu, la jeune femme prend conscience qu’elle devra en passer par la violence extrême pour survivre. Ce cheminement n’est pas abrupt et demeure globalement crédible. La suite la voit se transformer en Rambo au féminin, même si ses gestes s’avèrent encore très maladroits.

Un film qui milite à sa façon pour le respect des animaux

Face à elle, le casting masculin n’est pas toujours au top, avec des acteurs au jeu très limité, comme le meneur Peter Ford, assez peu charismatique. On peut également regretter certaines chutes de rythme liées à un manque de rebondissements au cœur d’une intrigue trop linéaire. Toutefois, l’ensemble demeure d’une bonne tenue générale et devrait donc largement satisfaire son public cible.

Accusé à sa sortie en Australie de misogynie, Fair Game apparaît plutôt aujourd’hui comme une œuvre présentant un personnage féminin fort et indépendant. Mais ce qui frappe également vient de sa défense des animaux, qui sont tous filmés avec amour par un cinéaste qui s’est ensuite spécialisé dans le film pour gamins mettant en scène des petites bestioles craquantes. En France, on a notamment pu voir de lui Napoléon en Australie (1995) avec un chiot trognon.

Le test du blu-ray :

Fair Game, le combo du chat qui fume

© Screenbound International Pictures Ltd – Le Chat qui fume / Conception graphique : Frédéric Domont. Tous droits réservés.

Acheter le blu-ray sur le site de l’éditeur

Compléments & packaging : 3/5

Comme toujours avec l’éditeur Le Chat qui fume, le produit est de toute beauté, avec une belle jaquette, un fourreau luxueux et un digipack illustré en trois volets. Du côté des suppléments vidéo, cette édition est plus dépouillée qu’à l’accoutumée avec un petit bonus maison. Il s’agit d’un entretien avec Eric Peretti (12min) qui insiste surtout sur la mode de la Ozploitation, ainsi que sur le système de financement de ce cinéma. C’est assurément très instructif et passionnant, mais un peu court. Ensuite, des images du tournage sont fournies (3min) et un extrait du storyboard (8min) vient confirmer le joli travail effectué par le réalisateur sur le film. La suite est constituée des bandes-annonces du catalogue de l’éditeur. On notera l’absence du commentaire audio qui existe pourtant sur des galettes à l’étranger, sans aucun doute pour des questions de droits.

L’image : 4/5

Si certains passages demeurent un peu plus abîmés que d’autres (points blancs et quelques petites rayures), l’ensemble reste d’une excellente tenue pour un film aussi rare. Ainsi, certains plans du désert viennent nous éblouir par le degré de détails présents sur l’écran. Les scènes nocturnes occasionnent un grain assez présent, mais qui ne gêne aucunement et donne même un certain cachet à l’image. Bref, il s’agit d’un vrai beau master.

Le son : 4/5

Deux pistes audio disponibles en DTS HD Master-Audio 2.0 en français et en anglais. La version originale est la plus percutante et la mieux restaurée en ce qui concerne la musique. Par contre, les voix des acteurs sonnent parfois faux (le film a-t-il été postsynchronisé ou est-ce un doublage américain ?). Si la piste française souffre d’un petit souffle, on peut aisément la choisir car le doublage est plutôt bon et semble curieusement plus naturel que les voix anglophones. Son rendu général est plus rentre-dedans.

Critique et test blu-ray : Virgile Dumez

Fair Game, la jaquette blu-ray

© Screenbound International Pictures Ltd – Le Chat qui fume / Conception graphique : Frédéric Domont. Tous droits réservés.

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Fair Games , jaquette

Bande-annonce de Fair Game (VO)

Action, Thriller, Survival

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