El cielo dividido : la critique du film (2007)

Romance, Cinéma contemplatif, LGBT | 2h20min
Note de la rédaction :
7.5/10
7.5
El Cielo Divido de Julián Hernández, affiche

  • Réalisateur : Julián Hernández
  • Acteurs : Miguel Ángel Hoppe, Fernando Arroyo
  • Date de sortie: 16 Mai 2007
  • Année de production : 2006
  • Nationalité : Mexicain
  • Titre original : El Cielo dividido (+ France, Royaume-Uni)
  • Titres alternatifs : Broken Sky (international, USA, Allemagne), O Céu Dividido (Brésil)
  • Scénaristes : Julián Hernández
  • Directeur de la photographie : Alejandro Cantú
  • Monteur : Emiliano Arenales Osorio
  • Compositeur : Arturo Villela
  • Producteurs : Roberto Fiesco
  • Sociétés de production : Centro Universitario de Estudios Cinematográficos (CUEC), Fondo Nacional para la Cultura y las Artes (FONCA), Instituto Mexicano de Cinematografía (IMCINE), Mil Nubes-Cine
  • Distributeur : WE & CO - Optimale (avec Pangea World)
  • Editeur vidéo : Optimale, WE & co
  • Date de sortie vidéo : 14 novembre 2007 (DVD collector), 23 avril 2008 (DVD simple)
  • Box-office France / Paris-Périphérie : 12 327 entrées / 4 142 entrées
  • Box-office USA : 29 185 $
  • Budget : -
  • Rentabilité : -
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 1.85 : 1 / Couleurs (35mm)/ Dolby Digital
  • Festivals et récompenses : International Queer Film Festival Playa Del Carmen, Torino International Gay & Lesbian Film Festival (Prix Spécial du Jury), Sélection officielle Berlin 2006, Grenoble Gay and Lesbian Film Festival
  • Illustrateur / Création graphique : © Vincent Farracht Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © Fortissimo Films, WE & CO, Optimale.fr Tous droits réservés / All rights reserved
Note des spectateurs :

El cielo dividido, d’une rigueur formelle formidable, est une expérience visuelle radicale forte de ses 2 heures 20 d’abstraction. Pour amateurs de cinéma contemplatif exclusivement.

Synopsis : Gerardo rencontre Jonas et les deux garçons tombent amoureux. Ils ne se quittent plus, ne peuvent plus se passer l’un de l’autre, se touchant sans cesse, s’aimant sans cesse. Mais, pendant une nuit fatidique en discothèque, le lien entre eux est déchiré par le baiser occasionnel échangé entre Jonas et un étranger.

Dès lors, Jonas ne cesse de s’imaginer dans les bras de cet étranger et rejette Gerardo.
Frustré et tourmenté, celui-ci cherche le réconfort dans des rapports anonymes et remarque, pour la première fois, Sergio, un garçon qui le couve des yeux depuis le début de sa relation avec Gerardo…

Critique : El cielo dividido est un envoûtant exercice de style long de deux heures vingt. Une durée à priori excessive pour une œuvre quasi muette où les rares dialogues et les commentaires spartiates du narrateur retentissent comme des résonances lointaines dans un univers nocturne en suspens où tout n’est que fuite et errance.

Dans un style visuel géométrique, d’une beauté et d’une grâce enivrantes, le cinéaste explore la passion adolescente dans ses moindres retranchements. Le coup de foudre, l’extase sexuelle, la jalousie, le mal d’amour qui ronge, la frustration…

El cielo dividido, une expérience contemplative passionnée

Tout est traité avec subtilité et grâce à travers l’émotion expressive des visages des deux ados isolés dans un monde parallèle où plus rien ni personne ne semble avoir sa place. Les amoureux transis, jusque dans leurs hésitations et déceptions, semblent seuls sur Terre, si bien que leur homosexualité exaltée, affichée à la vue de tous, ne provoque aucune réaction dans leur entourage.

El cielo dividido n’est en rien une énième variation naïve sur les amours adolescentes homosexuelles pour vieux messieurs libidineux, mais bel et bien une réflexion universelle sur le premier coup de foudre, celui, magnifique, qui détermine l’individu dans ses futures relations à l’autre, nourri à la passion et aux pincements de la déception.

Cette passion si forte isole douloureusement les deux garçons ; elle contient intrinsèquement les gènes de sa propre destruction. D’où peut-être le souffle morbide qui parcourt le métrage et esquive toute complaisance romantique. Chaque personnage poursuit une aventure intérieure impalpable et irréelle qui lui échappe. Il erre dans les limbes de l’amour, vit une expérience sensorielle et intellectuelle, qui le singularise plus qu’elle ne le rapproche de l’autre y compris dans les moments de communion présentés ici de manière charnelle et fusionnelle, mais toujours avec pudeur.

Loin de tout racolage, El cielo dividido échappe ainsi aux préceptes de la comédie romantique et du film gay traditionnel. Envoûtant et captivant, il pose ses propres règles avec une intransigeance radicale et convie le spectateur à une fuite hors du temps et de sa réalité vers une osmose des sentiments à la fois jouissive et douloureuse dont on ressort le cœur plus lourd que léger.

Frédéric Mignard

Les sorties de la semaine du 16 mai 2007

Voir en VOD

El Cielo divido, affiche de Julián Hernández (cinéma)

© Fortissimo Films, Optimale.fr – Affiche Vincent Farrachi

Trailers & Vidéos

trailers
x
El Cielo Divido de Julián Hernández, affiche

Bande-annonce de El Cielo Dividido

Romance, Cinéma contemplatif, LGBT

x