Colorful est un curieux film d’animation à l’émotion intacte, par le réalisateur Keiichi Hara, la révélation d’Un été avec Coo.
Synopsis : Un esprit gagne une deuxième chance de vivre à condition d’apprendre de ses erreurs. Il renaît dans le corps de Makoto, un élève de 3ème qui vient de mettre fin à ses jours. L’esprit doit endurer la vie quotidienne de cet adolescent mal dans sa peau. Avançant à tâtons, s’efforçant de ne pas reproduire les fautes de Makoto, il va finalement découvrir une vérité qui va bouleverser son existence.
Critique : Colorful est l’un des seuls mangas, avec One Piece : Strong World, a être sorti dans les salles françaises en 2011. Avec 12 378 entrées, une exposition limitée à 17 salles, et 6 petites semaines d’exploitation, l’oeuvre culte de Keiichi Hara a eu un impact assez limité en salles, malgré ses réelles qualités narratives et graphiques, et de beaux prix au festival d’animation d’Annecy.
Colorful est un retour à la vie chez l’adolescent empreint d’une maturité universelle
Ce drôle d’apprentissage à la vie d’un ado ressuscité d’un suicide, et accompagné par un esprit grisâtre, a plus facilement trouvé son public en vidéo grâce aux soins de l’éditeur Kazé qui lui a réservé, en son temps, une place de choix dans sa programmation, avec également une édition blu-ray.
Dans Colorful, Keiichi Hara propose une approche sensible et fidèle de l’oeuvre d’Eto Mori (déjà adaptée en film auparavant) en colorant de réalisme le quotidien assez morne de l’adolescent ; l’approche de la famille révèle un point de vue adulte, mâture qui tend vers l’universel, trouble et émeut, malgré une tendance à la lenteur inhérente au cinéaste qui dépasse encore les deux heures de métrage. Après un film live inédit en France en 2013, Keiichi Hara fera encore mieux en 2016 avec le très beau Miss Hokusai.