Captain America First Avenger : la critique du film (2011)

Action, Film de super-héros | 2h03min
Note de la rédaction :
6/10
6
Affiche de Captain America - The First Avenger

  • Réalisateur : Joe Johnston
  • Acteurs : Chris Evans, Hugo Weaving, Tommy Lee Jones, Stanley Tucci, Hayley Atwell, Richard Armitage, Toby Jones, Sebastian Stan, Dominic Cooper, Natalie Dormer
  • Date de sortie: 17 Août 2012
  • Année de production : 2012
  • Nationalité : Américain
  • Titre original : Captain America : the First Avenger
  • Titres alternatifs : Capitán América: El primer vengador (Espagne), Captain America - Il primo Vendicatore (Italie), Capitaine America: Le premier vengeur (Canada), 美國隊長 (Taïwan), Prvi osvetnik (Croatie), Перший месник (Ukraine), Kapitan Amerika: Birinchi qasoskor (Ouzbékistan), El primer vengador (Argentine), Капетан Америка: Први Осветник (Serbie), Первый мститель (Russie), Prvi maščevalec: Stotnik Amerika (Slovénie), The First Avenger (Thaïlande), El primer vengador (Pérou), Pirmasis keršytojas (Lituanie), Kapitonas Amerika: Pirmasis keršytojas (Lituanie), Pirmais atriebējs (Lettonie), Capitán América: El primer vengador (Équateur), Esimene tasuja (Estonie), El primer vengador (Uruguay), Captain America: The First Avenger (Inde), Capitán América: El primer vengador (Mexique), Captain America: Kẻ Báo Thù Đầu Tiên (Vietnam), Capitão América: O Primeiro Vingador (Brésil), Captain America: The First Avenger (Royaume-Uni), El primer vengador (Colombie), 復仇者先鋒 (Hong Kong), Capitão América: O Primeiro Vingador (Portugal), Amerika Kapitány: Az első bosszúálló (Hongrie), The First Avenger (Israël), Prvý Avenger (Slovaquie), Captain America: První Avenger (République tchèque), Capitán América: El primer vengador (Espagne), Primul răzbunător (Roumanie), Captain America: Pierwsze starcie (Pologne), Kapitan Ameryka: Pierwsze starcie (Pologne)
  • Casting : Hayley Atwell, Sebastian Stan, Tommy Lee Jones, Hugo Weaving, Dominic Cooper, Richard Armitage, Stanley Tucci, Samuel L. Jackson, Toby Jones, Neal McDonough, Derek Luke, Kenneth Choi, JJ Feild, Bruno Ricci, Lex Shrapnel, Michael Brandon, Martin T. Sherman, Natalie Dormer
  • Scénaristes : Christopher Markus, Stephen McFeely
  • D'après le comics de : Joe Simon, Jack Kirby
  • Monteurs : Robert Dalva, Jeffrey Ford
  • Directrice de la photographie : Shelly Johnson
  • Compositeur : Alan Silvestri
  • Chef décorateur : Rick Heinrichs
  • Chefs costumiers : Anna Sheppard, Jeffrey Kurland
  • Producteur : Kevin Feige
  • Producteurs exécutifs : Louis D'Esposito, Alan Fine, Nigel Gostelow, Joe Johnston, Stan Lee, David Maisel
  • Sociétés de production : Paramount Pictures, Marvel Entertainment, Marvel Studios
  • Distributeur : Paramount Pictures
  • Editeur vidéo : Paramount
  • Date de sortie vidéo : 17 décembre 2011 (DVD, Blu-ray, Paramount), 4 décembre 2013 (DVD, Blu-ray°
  • Budget : 140 000 000$
  • Box-office France / Paris-Périphérie : 1 061 166 entrées / 278 952 entrées
  • Box-office nord-américain / monde : 176 654 505$ / 370 569 774$
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 2.29 : 1 / Couleur (35mm, D-Cinema, 3D version) / Dolby Digital, Datasat, SDDS, Dolby Surround 7.1, Dolby Atmos
  • Festivals :
  • Nominations :
  • Récompenses :
  • Illustrateur/Création graphique : © Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © 2011 Marvel Entertainment, LLC & Subs. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Attachés de presse : Séverine Lajarrige, Michele Abitbol-Lasry
  • Tagline : Certains naissent héros, d'autres le deviennent
  • Franchise : Premier épisode de la franchise Captain America
Note des spectateurs :

Captain America First Avengers est un blockbuster correct, souffrant toutefois d’un classicisme ronflant.

Synopsis : Captain America : First Avenger nous plonge dans les premières années de l’univers Marvel. Steve Rogers, frêle et timide, se porte volontaire pour participer à un programme expérimental qui va le transformer en un Super Soldat connu sous le nom de Captain America. Allié à Bucky Barnes et Peggy Carter, il sera confronté à la diabolique organisation HYDRA dirigée par le redoutable Red Skull.

Les 70 ans de Captain America se célèbrent au cinéma

Critique : Avant HulkIron Man et Thor, créés dans les années 60, il y avait Captain America, le tout premier Vengeur. Méconnu en France, le héros patriote créé en 1941 par Joe Simon et Jack Kirby quelques mois avant l’entrée en guerre des Etats Unis, a pourtant vendu quelques 210 millions d’exemplaires de par le monde. Cette adaptation intervient dans le cadre de la sortie du collectif des Avengers prévu un an plus tard dans les salles qui regroupait, devant la caméra de Joss Whedon entre autres, outre Captain America, d’autres vedettes Marvel comme Hulk, Thor ou encore Iron Man. Mais il est aussi intéressant de souligner le contexte historique de cet anniversaire du personnage (le 70e) à une époque de crise de confiance de la toute puissance américaine, sérieusement écornée depuis l’échec vietnamien, les évènements tragiques du 11 Septembre et le fiasco afghan qui a conduit Obama en 2011 à ordonner le retrait progressif de ses troupes du bourbier local.

Captain America est en effet le super héros américain de l’héroïsme patriotique, celui qui représente des valeurs d’abnégation et de courage en temps de guerre. Ses muscles gonflés sont les symboles de la puissance de l’étendard américain. Son avènement au cinéma est dans l’air du temps. L’Amérique a besoin de croire en ses valeurs, mais le héros vintage ignorait encore, lors de sa sortie, si bon budget de 140M$, serait vite remboursé au box-office ?

Face à l’antiaméricanisme, Paramount veut rester confiant

Pour Paramount, la confiance est grande. Le studio qui compte au début de la décennie les franchises Transformers, Mission : Impossible, Star Trek et les films Dreamworks, a récupéré Iron Man sorti chez SND en 2008 pour un Iron Man 2 triomphal en 2010 (2 575 000 entrées) et Thor, en avril 2011, parvenait à 1 714 000 spectateurs. Captain America First Avenger bénéficie d’une dynamique réelle, cinq mois après le demi-dieu marteau.

Pour rendre hommage au premier super-héros Marvel, les producteurs et scénaristes Christopher Markus et Stephen McFeely (la trilogie Narnia) ont décidé d’ancrer leur adaptation cinématographique dans les années 40, au cœur du conflit contre Hitler, ici un peu évacué au profit du grand méchant de service, Crâne Rouge, à la tête d’HYDRA, une organisation scientifique allemande. Le cadre résolument classique, celui des films de gangsters new-yorkais d’époque ou des champs de bataille européens des films de guerre, se démarque au coeur d’une production de blockbuster inlassablement tournée vers la science-fiction et le futur. Ce retour en arrière peut déstabiliser, tant la déferlante d’effets spéciaux à laquelle Hollywood nous a habitué se fait ici discrète.

Ni impressionnant, ni époustouflant

Les exploits de Captain America First Avengers sont moins tapageurs. L’essentiel se résume à la recréation d’une Amérique datée (avec un nombre incalculable d’anachronismes pour lui donner tout de même plus de style), à la transformation du gaillard Chris Evans en gringalet chétif pendant une bonne vingtaine de minutes d’introduction, ou encore à la mise en place des exploits de Captain America, finalement peu spectaculaires. Pour information, le Capitaine est un super-héros sans réels pouvoirs extraordinaires qui bénéficie, à la suite de l’injection d’un sérum par l’armée américaine, de forces humaines qui ont été accentuées.

Affiche américaine de Captain America - The First Avenger (2011) de Joe Johnston

Affiche américaine de Captain Avengers The First Avengers © 2011 Marvel Entertainment, LLC & Subs. Tous droits réservés / All rights reserved

Cette proximité avec l’œuvre originelle que les auteurs refusent de trahir est audacieuse à l’époque des super productions en terre numérique. Et il est vrai que le classicisme certain du résultat peine parfois à vraiment captiver. Le script, sans aspérité et sans relief particulier, fait la part belle à la présentation et à la création du héros (cela devient répétitif à la fin). Ce n’est pas que l’on s’ennuie, mais à côté, dans l’action, il ne se passe pas grand-chose à l’écran. L’humanité et les convictions du héros sont surlignées et il faut bien la moitié du film pour que le jeune homme en costume moulant s’impose vraiment dans l’armée et que le combat ne commence vraiment.

Un film vintage et classique qui ne deviendra pas un classique du genre

Pour emballer le tout et insuffler de la passion au récit, la réalisation soigneuse de Joe Johnston, qui avait déjà officié dans le domaine du super-héros des années 40 avec le poussiéreux Rocketeer (1991), manque de souffle et d’idées. Accompagnée d’une photographie glamour plutôt agréable, elle paraît finalement assez illustrative, faute d’un vrai point de vue artistique.

Du côté de l’interprétation, même constat de fadeur dans le choix facile de Chris Evans. Si la Torche humaine des 4 Fantastiques incarne correctement son personnage de forcené de la paix (ou d’obsédé de la guerre, à voir), il n’est pas suffisamment habile pour lui donner de l’épaisseur ; ses fêlures, malgré une vie entière de brimades à l’encontre de son physique fragile, sont à peine visibles. Alors qu’au-delà du courage, il incarne aussi la perfection physique (la beauté et la vigueur d’une jeune nation qu’est l’Amérique), Evans l’acteur est paradoxalement transparent dans un rôle pourtant très physique. Aussi, on lui préfère logiquement Crâne Rouge, personnage de la mythologie Marvel notoire, à qui l’on a initialement injecté le même sérum que son alter ego du bien, mais dont le caractère maléfique a détourné ses pouvoirs du droit chemin, transformant l’homme en monstre au visage décharné et rubicond.

Un vilain décharné et rubicond qui vaut bien mieux que le héros fade

Hugo Weaving a les honneurs d’interpréter l’un des « baddies » les plus intéressants vus récemment dans un film de super héros. Loin du frérot jaloux de Thor ou du magma extra-terrestre sans vie de Green lantern, il s’amuse avec un plaisir évident à jouer au méchant qui se détourne d’Hitler afin de défendre ses propres desseins de destructions globales. Épris de son pouvoir surnaturel, il voit dans sa nouvelle condition une légitimité divine qui le conduit à l’abominable. Dans la folie des grandeurs, sans nécessairement cabotiner, l’acteur parvient à mieux exister derrière son masque que Chris Evans, tout muscle saillant, derrière son bouclier.

Au final, moins une œuvre de science-fiction qu’un film de guerre gonflé au discours intrinsèquement patriote de son personnage, Captain America ne démérite pas pour autant mais s’accorde peu avec les canons attendus par le public contemporain. Patriotisme rime ici avec classicisme ronflant, ce qui éconduit nos ardeurs. Pourtant, qu’on ne se trompe pas d’ennemi, le film se situe à des années lumière de son concurrent direct, Green Lantern, puisque contrairement à la production Warner, qui se crashait au box-office mondial une semaine plus tôt, en août 2011, il ne s’agit nullement en terme de spectacle d’un naufrage artistique.

Box-office de Captain America First Avenger 

Sorti en France le même jour que le remake de Conan le Barbare par Marcus Nispel avec l’improbable Jason Momoa, Captain America : First Avenger (aux USA, il faut ajouter le déterminant “The” First Avenger) n’a pas été un beau succès, avec une première semaine à peine supérieure à celle de la “Lanterne verte” (444 000 entrées dans 500 salles pour le Marvel contre 423 000 dans 435 salles pour le DC). Mais le bouche-à-oreille du film Warner fracassera le second qui ne dépassera pas les 800 000 entrées en France quand Captain America First Avenger trouvera à peine 1 061 000 entrées (soit 10.2M$), loin des débuts remarqués de Thor qui, en une seule semaine, avait étourdi de son enclume 895 000 spectateurs pour finir en 29e place annuelle contre une petite 49e place pour le héros patriote d’une Amérique qui se recherchait.

S’il n’y avait pas eu l’enthousiasme nord-américain (176M$), des Mexicains (20M$) et des Brésiliens (20M$), les résultats mondiaux auraient été jugés insuffisants. Captain America First Avenger réalisera à peine 14.7M$ au Royaume-Uni, 11M$ en Australie, 8.6M$ en Russie, 8.6M$ en Italie, 7.7M$ en Espagne, et le bide a été total en Allemagne, avec 4.8M$.

Frédéric Mignard

Sorties de la semaine du 17 août 2011

Affiche de Captain America - The First Avenger

© 2011 Marvel Entertainment, LLC & Subs. Tous droits réservés / All rights reserved

Biographies +

Joe Johnston, Chris Evans, Hugo Weaving, Tommy Lee Jones, Stanley Tucci, Hayley Atwell, Richard Armitage, Toby Jones, Sebastian Stan, Dominic Cooper, Natalie Dormer

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