Cache-cache : la critique du film (2006)

Comédie dramatique | 1h31min
Note de la rédaction :
7/10
7
Affiche de Cache-cache (2006), d'Yves Caumon

  • Réalisateur : Yves Caumon
  • Acteurs : Saadia Bentaïeb, Bernard Blancan, Lucia Sanchez, Antoine Chappey
  • Date de sortie: 01 Fév 2006
  • Année de production : 2005
  • Nationalité : Français
  • Titre original : Cache cache
  • Titres alternatifs : Peekaboo (International)
  • Scénaristes : Yves Caumon, Emmanuelle Jacob
  • Autres acteurs : Gaël Le Ferec, Eloïse Guérin, Dimitri Rafalsky, Jacques Boudet
  • Directeur de la photographie : José Deshaies
  • Monteur : Sylvie Fauthoux
  • Compositeur : Pascal Le Pennec, Thierry Machuel
  • Mixage son : François Méreu, Jean-Marc Schick, Christian Fontaine
  • Décorateurs : Jacques Bufnoir, Johann George
  • Producteurs : Angeline Massoni, Nathalie Mesuret, Bertrand Gore
  • Sociétés de production : Sunday Morning Productions
  • Distributeur : Les Films du Losange
  • Editeur vidéo : Films Distributions
  • Date de sortie vidéo : 14 juillet 2007
  • Box-office France / Paris-Périphérie : 33 052 entrées
  • Box-office nord-américain / monde :
  • Budget : 1 820 000 euros
  • Rentabilité :
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 1.66 : 1 / Couleur (35mm) / Dolby SRD
  • Festivals et récompenses : Quinzaine des Réalisateurs - Cannes 2005, Gindou Film Festival 2005, Moulins Jean Carmet Film Festival 2005, Paris Mon Premier Festival 2005, Hamburg Film Festival 2005, Festival du Nouveau Cinéma de Montréal 2005
  • Illustrateur / Création graphique : © Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © Blue Monday Productions. Tous droits réservés / All rights reserved
Note des spectateurs :

Cache-cache est un deuxième long métrage singulier et fantaisiste, qui s’impose comme l’une des très bonnes surprises de 2006. Par Yves Caumon.

Synopsis : Un paysan exproprié s’installe au fond du puits de son ancienne demeure, à l’insu des nouveaux propriétaires. Il les observe, les approche sans jamais se montrer, partageant leur quotidien et leur intimité. Pour contrer son extrême solitude, il devient, aux yeux des enfants, un fantôme, facétieux et joueur, qui refait surface à la tombée de la nuit…

Critique : Deuxième long métrage d’Yves Caumon après Amour d’enfance (2001), Cache-cache semble sortir de nulle part. Avec son casting d’éternels seconds rôles (Lucia Sanchez, Antoine Chappey et Bernard Blancan), son budget réduit au strict minimum, beaucoup ne lui accorderaient pas la moindre attention. Cela serait pourtant dommage de se priver de cet étonnant moment de comédie, aussi inattendu qu’original, qui vient ensoleiller à sa manière ce début d’année frigorifique.

Dossier de presse de Cache-cache de Yves Caumon

© Sunday Morning Productions

Cette histoire quasi surnaturelle de marginal vivant reclus dans le puits de son ancienne propriété à l’insu des nouveaux propriétaires est une excellente idée cinématographique qui a tout du fantasme de cinéaste. Le jeu de cache-cache qui en découle, l’exploitation de chaque coin et recoin, la gestion de l’espace à deux niveaux, celui de la famille et celui de l’outsider, implique tout un stratagème de mise en scène, à la fois visuel et sonore, qui sollicite les différents sens des spectateurs. Peu de dialogues, mais beaucoup de bruits et de sons mis en valeur dans un environnement rural propice aux contes.

En effet, le cinéaste semble vouloir relater un conte du terroir, l’un de ces récits que l’on se racontait au coin du feu dans les campagnes, et qui naissaient de rumeurs que l’on gonflait sur la grand-place du village, l’une de ces histoires tristes et irrationnelles qui puisaient pourtant leur vérité dans des faits sociaux accablants et dramatiques. A travers ce beau récit, Yves Caumon revient délicatement sur le mal être des campagnes, désormais colonisées par les gens de la ville, et l’exclusion des faibles. Pourtant, loin de vouloir réaliser un pamphlet politique, le cinéaste inscrit sa thématique, aussi sérieuse soit-elle, dans le cadre d’une comédie soulignée par les jeux qu’entretiennent les enfants de la famille avec cet être mystérieux qu’ils prennent pour un fantôme. De la fantaisie et de la bonne humeur que l’on retrouve dans le choix des comédiens, et notamment de Lucia Sanchez, toujours aussi fantasque, et de Bernard Blancan, au visage expressif digne d’un personnage de cartoon. Emporté par ce jeu d’ombres et de secrets, le spectateur se surprend à rire et à être ému, tout en étant surpris par les directions narratives empruntées par un réalisateur à la fois sérieux et burlesque qui parait l’année 2006 de l’un de ses plus beaux rayons de soleil. Dommage que Cache-cache soit passé inaperçu.

Frédéric Mignard

Sorties de la semaine du 1er février 2006

µ

Affiche de Cache Cache (2006), d'Yves Caumon

© Sunday Morning Productions

Biographies +

Yves Caumon, Saadia Bentaïeb, Bernard Blancan, Lucia Sanchez, Antoine Chappey

Box-office de Cache Cache

Le film d’Yves Caumon a souffert d’un déficit de notoriété, malgré sa sélection à Quinzaine cannoise en 2005. Seulement 33 écrans et 7 524 spectateurs en première semaine. Le score moyen devient carrément insuffisant en deuxième semaine avec 3 013 spectateurs. Au total, cette production étonnante dépasse de peu les 20 000 Français et se contente de 3 060 spectateurs sur la capitale. L’échec est patent. Cela sera le deuxième moins bon score annuel pour le distributeur Les Films du Losange sur un total de 9 longs métrages.

Il faudra plus d’un an pour que Cache cache puisse paraître en vidéo. En toute discrétion, évidemment. Depuis, il a disparu de tous les circuits.

x