Balade meurtrière : la critique du film (2021)

Thriller, Survival, Road-movie | 1h33min
Note de la rédaction :
6,5/10
6,5
Balade meurtrière, affiche VOD

  • Réalisateur : James Ashcroft
  • Acteurs : Daniel Gillies, Erik Thomson, Miriama McDowell, Matthias Luafutu
  • Date de sortie: 01 Oct 2021
  • Nationalité : Néo-zélandais
  • Titre original : Coming Home in the Dark
  • Titres alternatifs : Atrapados en la oscuridad (Espagne) / Powrót w ciemności (Pologne) / Viaggio nell'incubo (Italie)
  • Année de production : 2021
  • Scénariste(s) : Eli Kent, James Ashcroft d'après la nouvelle de Owen Marshall
  • Directeur de la photographie : Matt Henley
  • Compositeur : Oxirox
  • Société(s) de production : Light in the Dark Productions
  • Distributeur (1ère sortie) : Swift. Film inédit en salles. Disponible uniquement en VOD.
  • Distributeur (reprise) : -
  • Date de reprise : -
  • Éditeur(s) vidéo : Swift (VOD)
  • Date de sortie vidéo : 1er octobre 2021 (VOD)
  • Box-office France / Paris-périphérie : -
  • Box-office nord-américain : -
  • Budget : -
  • Rentabilité : -
  • Classification : -
  • Formats : 2.35 : 1 / Couleurs / Son : 5.1
  • Festivals et récompenses : Présentation au Festival de Sundance 2021 / Festival de Sitges 2021 : en compétition / Cleveland International Film Festival 2021 : en compétition / Strasbourg European Fantastic Film Festival 2021 : en compétition
  • Illustrateur / Création graphique : -
  • Crédits : Light in the Dark Productions
Note des spectateurs :

D’une grande violence psychologique, Balade meurtrière détourne les codes du survival pour livrer un drame poignant sur l’enfance meurtrie. Parfois inégal, mais ambitieux dans son économie de série B.

Synopsis : Un enseignant est contraint de faire face à son passé après qu’un couple de vagabonds l’emmène, lui et sa famille, dans un voyage cauchemardesque…

Un survival venu des antipodes

Critique : Pour son tout premier long-métrage en tant que réalisateur, l’acteur James Ashcroft a opté pour l’adaptation d’une nouvelle coup de poing d’Owen Marshall intitulée Coming Home in the Dark. Toutefois, comme le récit s’avérait très court et dépourvu de réel enjeu dramatique autre que la violence, Ashcroft et son complice Eli Kent ont décidé de faire bifurquer l’histoire vers un drame intérieur plus profond et plus ambigu.

Balade meurtrière commence comme un survival classique en mettant en scène une famille néo-zélandaise lambda aux prises avec deux vagabonds qui les prennent en chasse en pleine nature. Toutefois, dès les dix premières minutes, James Ashcroft nous prévient que son film ne se déroulera pas nécessairement comme on l’attend. Ainsi, il n’hésite pas à frapper un grand coup en éliminant deux personnages centraux dès l’amorce de la traque. La séquence, d’une violence sèche et totalement imprévisible, fait forcément froid dans le dos. Ce coup de semonce marque suffisamment le spectateur pour placer le film dans la lignée des œuvres froides et implacables comme autrefois Funny Games (Haneke, 1997).

Affiche de Balade meurtrière (Coming home in the dark)

Desig : OC © 2021 Light in the Dark Productions. Tous droits réservés.

Un propos nuancé qui dépasse le cadre du film de genre

Commence alors un long road-movie parsemé d’éclairs de violence et d’une tension palpable. On songe dès lors davantage à Hitcher (Harmon, 1986) qui est d’ailleurs une référence totalement assumée par James Ashcroft ou encore à Wolf Creek (McLean, 2005) pour l’inscription de la violence au cœur d’une nature tout aussi hostile. Pourtant, Balade meurtrière n’est absolument pas réductible à ces prestigieuses références (on pourrait également citer Eden Lake de Watkins en 2008). Si la violence est présente de bout en bout, la tension se relâche à plusieurs reprises car le propos de James Ashcroft est bien plus nuancé.

Alors que les œuvres précitées assument pleinement un aspect binaire avec des bons d’un côté et des méchants de l’autre, Balade meurtrière fait le pari très risqué de nuancer son discours. Ainsi, au fur et à mesure que l’intrigue se déroule, le spectateur va apprendre à mieux connaître le professeur victime de cette terrible agression, mais aussi comprendre les motivations des assaillants.

Certes, James Ashcroft ne va pas jusqu’à excuser les agissements des deux agresseurs, mais il parvient à leur octroyer une humanité qui finit même par toucher. Dans Balade meurtrière, les victimes ne sont pas nécessairement celles que l’on pense de prime abord. Au passage, le cinéaste en profite pour dénoncer les mauvais traitements infligés aux enfants dans les centres éducatifs néo-zélandais au cours des années 70-80. Il évoque notamment l’usage permanent de châtiments corporels ainsi que d’abus sexuels qui ont eu pour conséquence de détruire la psyché de nombreux gamins.

Des acteurs qui tiennent la route

Encore pour éviter tout schématisme, James Ashcroft a souhaité universaliser son propos en octroyant le rôle d’une ancienne victime de ces pratiques à un acteur samoan, tandis que l’autre est un Blanc. Enfin, le couple de professeurs est incarné par un Blanc et une maorie. Les natifs ont donc bien subi l’oppression coloniale, mais James Ashcroft démontre que les populations blanches ont également été victimes d’un système inégalitaire et violent.

Le long-métrage repose donc sur un script bien écrit et nuancé, même si l’ensemble manque parfois un peu de rythme. Le thriller est également soutenu par une interprétation de bonne tenue, la plupart des acteurs étant des pointures en Océanie. Daniel Gillies fait un tueur fou plutôt effrayant, Miriama McDowell campe une mère de famille combattive avec force, tandis qu’Erik Thomson, habitué des rôles de bons pères à la télévision locale, incarne un être double avec aplomb. On saluera aussi la force tranquille dégagée par Matthias Luafutu dans un rôle quasiment muet, mais qui finit par émouvoir lors du beau dernier plan.

Présenté dans de nombreux festivals dont ceux de Sundance et de Sitges, Balade meurtrière n’a pas glané de récompenses, mais s’avère être une bonne pioche pour ceux qui apprécient lorsque le cinéma de genre s’aventure sur les terres du drame métaphorique. Le long-métrage tendu et âpre est sorti en France uniquement en VOD depuis le mois d’octobre 2021 par les bons soins de Swift.

Critique de Virgile Dumez

Voir le film en VOD

Balade meurtrière, affiche VOD

© 2021 Light in the Dark Productions. Tous droits réservés.

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James Ashcroft, Daniel Gillies, Erik Thomson, Miriama McDowell, Matthias Luafutu

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Balade meurtrière, affiche VOD

Bande-annonce de Balade meurtrière (VF)

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