Annabelle 2, la création du Mal : la critique du film (2017)

Epouvante, Fantastique, Surnaturel, Spinoff | 1h39min
Note de la rédaction :
7/10
7
Annabelle 2 affiche française

Note des spectateurs :
Annabelle : la trilogie malégique

Copyrights Warner Bros.

Annabelle 2 : enfin un bon segment parmi les suites et spinoff de Conjuring.

Synopsis : Elle est de retour ! Encore traumatisés par la mort tragique de leur petite fille, un fabricant de poupées et sa femme recueillent une bonne sœur et les toutes jeunes pensionnaires d’un orphelinat dévasté. Mais ce petit monde est bientôt la cible d’Annabelle, créature du fabricant possédée par un démon…

Annabelle 2 fait vraiment mieux

Critique : Après les exécrables Conjuring 2 et Annabelle, qui ont été pourtant de beaux atouts commerciaux pour Warner, le réalisateur de Dans le noir reprend les choses en main. A l’instar de Mike Flanagan qui avait donné aux « Origines » de Ouija une vraie valeur qualitative, parfaitement inattendue tant le naveton initial piquait les yeux, David F. Sandberg redore le blason des Conjuring, spin-off & co, en livrant un prequel convenable indéniablement accro à l’adrénaline. Traduction de «convenable» : beaucoup de soin, un vrai travail de réalisation, d’atmosphère, une direction d’acteurs que l’on n’avait pas observée dans le spin-off maléfique des Dossiers Warren, où tous les acteurs frôlaient le ridicule.

Annabelle 2 et sa jeune victime à posséder

Copyrights 2017 Warner Bros Entertainment, New Line Cinéma, Ratpac-Dune Entertainment LLC

Fin de genre pour le thriller surnaturel

Toutefois, pour le négatif, on pourrait reprocher à ce film de série, une sempiternelle légèreté d’écriture et un classicisme qui semblent nous dire qu’on est en bout de cycle. Les films de zombies et de virussés ont eu les faveurs du public pendant près d’une demi-décennie, les torture-porns lancés par Saw et le remake de Massacre à la tronçonneuse, ainsi que les found-footages, également ; maintenant il serait peut-être temps de tuer le thriller surnaturel pour basculer vers d’autres formes d’angoisse.

Toutefois, en tant qu’amateurs du genre de l’épouvante, il serait dommage de ne pas goûter aux frissons en béton armé de cette bâtisse hantée qui démarre les événements 24 ans avant le premier Annabelle. Le début de l’intrigue est pourtant laborieux, le temps est long, au cœur de paysages lumineux d’une Amérique profonde somptueuse, entre le regard de Grant Wood et Edward Hopper. Il reste difficile d’éprouver de l’empathie pour les personnages, figés dans l’âge des midinettes. Il est question de la prise en charge d’orphelines par un étrange couple au sein de leur demeure qui connut un drame de l’enfance douze ans auparavant.

Annabelle 2 la création du mal bénéficiait d'une deuxième affiche favorisant l'enfant vedette

Copyrights 2017 Warner Bros Entertainment, New Line Cinéma, Ratpac-Dune Entertainment LLC

Pour un public jeune et féminin prédéfini

L’âge des jeunes filles (l’une formidable, jouant déjà dans Ouija : les Origines), crée une distance immédiate avec le public adulte. Il semble inévitable de pouvoir, à l’avance, désigner les victimes potentielles, et il est suggéré qu’il y en aura peu, puisque la plupart de ce genre de films, d’[Insidious à Conjuring, ne se situe jamais dans l’abattage de crimes, mais plus dans les effets surnaturels pompiers.

Le triomphe d’une poupée qui se refusait de mourir

A l’instar de Dans le Noir, l’effroi se tapit dans l’obscurité, surgit, rampe, bondit des ténèbres d’une demeure où tout est appuyé pour épouvanter. La peur épouse toujours une forme démoniaque, autre que la porcelaine de la poupée éponyme que l’on voit beaucoup, mais qui agit peu. Le démon ici, créature sanguine et d’ébène aux doigts crochus, perpétue la filiation méphistophélique d’Insidious– en mieux ! Il est, avec un système sonore aux petits oignons, un fantasme de Lucifer cinégénique, qui a faire trembler les salles en manque certain de bons films fantastiques depuis Get Out, en 2017.

Annabelle Creation a dépassé les 300 millions de dollars de recettes dans le monde, les 100 millions juste aux USA, les 1 200 000 clients en France… Il était donc inévitable de retrouver la poupée moche dans un ultime segment, Annabelle la maison du Mal, deux ans plus tard.

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Critique : Frédéric Mignard

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Annabelle dans sa boîte en bois, dans le 2e film de la trilogie

Copyrights 2017 Warner Bros Entertainment, New Line Cinéma, Ratpac-Dune Entertainment LLC

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