Acteur français, Roland Lesaffre a connu une enfance et adolescence mouvementée, avant de s’engager dans la Résistance française durant la Seconde Guerre mondiale. Il y devient boxeur durant son internement dans les camps de prisonnier. Par la suite, il se lance dans l’athlétisme et devient champion de course à pied. Ainsi, il a été 5ème au championnat du monde de 400 mètres plat.
Durant cette période, il fait aussi la connaissance de Jean Gabin. C’est en lui rendant visite, après la guerre, sur un plateau de tournage qu’il rencontre Marcel Carné. Ce dernier prend le jeune garçon en affection et le dirige pour la première fois dans La Marie du port (1950).
Dès lors, Roland Lesaffre va devenir un acteur récurrent de Carné qui l’engage encore dans tous ses films suivants (Juliette ou la clé des songes, Thérèse Raquin, L’air de Paris, Les tricheurs, Terrain vague, Du mouron pour les petits oiseaux, Trois chambres à Manhattan, Les jeunes loups, Les assassins de l’ordre et La merveilleuse visite). Toutefois, cette quasi-exclusivité ne doit pas faire oublier les autres seconds rôles marquants tenus par Roland Lesaffre dans Casque d’or (Becker, 1952) où il joue le garçon de café qui moucharde, mais aussi Nous sommes tous des assassins (Cayatte, 1952), Quand tu liras cette lettre (Melville, 1953), La main au collet (Hitchcock, 1955), Crime et châtiment (Lampin, 1956) et L’accident (Gréville, 1963). Au milieu de ces films très sérieux se glisse un étonnant Destination planète Hydra (Francisci, 1966), nanar de science-fiction rital qui tranche dans sa filmographie.
On le revoit en faux résistant dans Le mur de l’Atlantique (Camus, 1970), mais il tourne moins après la disparition de Marcel Carné à qui il consacre un documentaire en 1985. Enfin, Roland Lesaffre joue à nouveau dans Bernadette (Delannoy, 1987), La passion de Bernadette (Delannoy, 1989) et Dames galantes (Tacchella, 1990).
Roland Lesaffre s’éteint en 2009 à l’âge de 81 ans.