Acteur suédois, Lou Castel (de son vrai nom Ulv Quarzell) est né à Bogota en Colombie car son père était diplomate. Alors qu’il n’a que six ans, ses parents divorcent et il part s’installer en Europe, d’abord à Londres, puis à Stockholm, avant de s’installer en Italie. Là, il fait quelques études au Centro sperimentale de Rome, avant d’entrer dans le monde du cinéma par le biais de son attachement au communisme et par Luchino Visconti qui lui offre un petit rôle dans Le guépard (1963).
Lou Castel, vedette grâce à Marco Bellocchio
Toutefois, il devint véritablement une vedette grâce au rôle principal qu’il tient dans Les poings dans les poches (1965) de Marco Bellocchio. Lou Castel est alors abonné aux rôles complexes comme dans le téléfilm Francesco d’Assisi (Cavani, 1966), le western zapatta El Chuncho (Damiani, 1967), Tue et fais ta prière (Lizzani, 1967) ou encore Merci ma tante (Samperi, 1968).
Il accepte à cette époque toutes les propositions afin de reverser ses cachets à une organisation maoïste à laquelle il appartient. Cela va l’entraîner à être expulsé d’Italie en 1972 à cause de son activisme politique. Il a joué à cette époque dans des films comme Une folle envie d’aimer (Lenzi, 1969), Prenez garde à la sainte putain (Fassbinder, 1971), Au nom du père (Bellocchio, 1971) et La lettre écarlate (Wenders, 1973).
Un engagement maoïste qui lui a coûté cher
Puis, il tourne relativement peu dans les années 70, mais toujours avec des cinéastes importants comme dans Caro Michele (Monicelli, 1976), Le pont de Cassandra (Cosmatos, 1976), Les enfants du placard (Jacquot, 1977), L’ami américain (Wenders, 1977). Il n’hésite pas non plus à œuvrer dans le cinéma bis comme dans La petite sœur du diable (Berruti, 1979).
Pourtant, c’est surtout au début des années 80 qu’on ne l’appelle plus vraiment. Ses apparitions se raréfient, mais Marco Bellocchio l’emploie à nouveau dans Les yeux, la bouche (1982), puis on le revoit dans L’île au trésor (Ruiz, 1986) et Man on Fire (Chouraqui, 1987). Lou Castel est ensuite employé par la télévision dans des séries italiennes.
Lou Castel, installé en France depuis les années 90
Sur grand écran, il joue dans Quelle heure est-il ? (Scola, 1989), L’année de plomb (Frankenheimer, 1991), La naissance de l’amour (Garrel, 1993), Trois vies et une seule mort (Ruiz, 1996), Irma Vep (Assayas, 1996) et plusieurs autres films français dont Louise (Take 2) (Siegfried, 1998).
Désormais installé en France, Lou Castel joue majoritairement dans des films d’auteur comme Clément (Bercot, 2001), Tiresia (Bonello, 2003), La question humaine (Klotz, 2007), mais aussi dans bon nombre de courts-métrages.
Souvent confiné à de petits rôles, on a pu le revoir dans Capitaine Achab (Ramos, 2007), La religieuse (Nicloux, 2013), Gare du Nord (Simon, 2013) avec Nicole Garcia, et plus récemment dans I Feel Good (Delépine, Kervern, 2018) qui faisait d’ailleurs le point sur l’idéologie communiste et sa disparition dans un monde libéral.