Réalisateur, monteur et scénariste américano-hongrois, Laslo Benedek est né à Budapest en 1905. Il étudie la médecine à Vienne, mais se réoriente vite vers le cinéma. Ainsi, il est embauché par les compagnies allemandes UFA et Terra en tant qu’assistant opérateur. Peu à peu, il gravit les échelons et devient l’assistant personnel du producteur influent Joe Pasternak. Pourtant, à l’arrivée du nazisme, il préfère partir pour la France où il travaille comme scénariste. Dès 1937, il quitte l’Europe et Laslo Benedek arrive aux Etats-Unis. Il devient notamment monteur pour la MGM. Il gravit là aussi les échelons un à un et finit par réaliser son tout premier film en 1948 intitulé Le brigand amoureux qui est interprété par Frank Sinatra. Le métrage fonctionne bien et il peut enchaîner avec La brigade des stupéfiants (1949), une série B policière intéressante.
Deux films majeurs pour le compte de Stanley Kramer
Toutefois, ce sont ses deux œuvres suivantes qui vont faire de lui un cinéaste majeur. Il commence par donner une version originale de La mort d’un commis voyageur (1951) avec Fredric March. Mais on lui doit aussi L’équipée sauvage (1953) qui fait de Marlon Brando une icone mondiale. Le film crée la mode des blousons noirs, des bikers et des films d’exploitation autour des bandes de jeunes délinquants. Le triomphe est international pour un budget minimal.
Dès lors, Laslo Benedek peut envisager n’importe quel projet sereinement. Il opte pour La révolte des cipayes (1954) avec Rock Hudson. Le métrage fonctionne correctement (1 234 122 spectateurs en France), mais il fait le choix étonnant de retourner en Allemagne pour signer Des enfants, des mères et un général (1955) qui obtient tout de même le Golden Globe du meilleur film étranger. Cependant, le succès n’est pas au rendez-vous.
Une fin de carrière décevante et télévisuelle
De manière assez curieuse, Laslo Benedek accepte ensuite de multiples travaux à la télévision. Il se consacre à ce média pendant de nombreuses années. Au cinéma, on le revoit avec Rendez-vous à La Havane (1957) avec John Cassavetes qui ne convainc pas grand-monde. Puis, il réalise coup sur coup Le chemin de la peur (1960) et Recours en grâce (1960), le second étant tourné en France.
Laslo Benedek reprend le chemin de la télévision où il signe de nombreux épisodes de séries comme Perry Mason, Les Incorruptibles, Le fugitif ou Au-delà du réel. Pour le grand écran, il signe quelques films très oubliables comme le film familial Namu l’orque sauvage (1966), puis Commando intrépide (1968) ou encore le thriller horrifique Le visiteur de la nuit (1971). En 1976, il tourne son dernier film en Grèce intitulé Assault on Agathon qui est resté inédit en France.
Laslo Benedek s’est ensuite consacré à l’enseignement du cinéma, avant de décéder en 1992 à l’âge de 87 ans.