Julien boisselier est un acteur essentiellement connu pour ses rôles à la télévision. Il démarre dans de nombreux téléfilms au milieu des années 90 et ne cessera de tourner pour le petit écran.
Néanmoins, il ne faut pas oublier les longues années que Julien boisselier a passé également en tant que vedette de cinéma.
Il est omniprésent au grand écran tout au long des années 2000. Il apparaît une première fois en salle dans le film National 7 de Camille Brottes, en 2000. Il joue dans une poignée de films d’épouvante comme Un jeu d’enfants et Bloody Mallory en 2001 et 2002, des rôles qui le propulsent sur les devants de la scène pour les cinéphiles jeunes, amateurs de curiosités françaises. Sa bouille est posée.
Surtout, on ne peut éviter de mentionner le classique de Nicolas Boukhrief Le convoyeur dans lequel il interprète le rôle de la Belette. Cette œuvre sérieuse tend alors à se démarquer des divertissements qu’il enchaîne entre 2004 et 2007. C’est que, pendant environ 4 ans, il devient effectivement le chantre d’une comédie romantique française qui le caractérisera à jamais.
2004 : l’année Julien Boisselier
En fait, Julien Boisselier devient l’un des fers de lance d’un cinéma pour jeunes trentenaires. En 2004, il est consécutivement présent dans 4 films qui marquent le grand écran en moins de 6 mois. Outre Le convoyeur, sorti en avril, on le retrouve durant l’été de cette même année dans 3 romcoms qui font l’actualité estivale. Il est face à Julie Gayet dans un premier rôle charmant, dans Clara et moi d’Arnaud Viard, petit succès parisien. On le retrouve ensuite dans J’me sens pas belle de Bernard Jeanjean, avec Marina Foïs qui crève l’écran. Le projet de huis-clos en tête à tête permet à l’actrice d’exploser au cinéma, et à son partenaire d’imposer un peu plus son charisme réel de trentenaire urbain, simple et discret, jamais relou. Quelques jours plus tard, Boisselier donne la réplique à Marie Gillain dans Tout le plaisir est pour moi d’Isabelle Broué. L’omniprésence du comédien est frappante.
Alors que la télévision se l’arrache encore, Julien Boisselier ne revient au cinéma qu’en 2006, dans une autre comédie romantique et musicale, On va s’aimer d’un cinéaste prometteur dans le genre, Ivan Calbérac. Très agréable, la romcom avec Alexandra Lamy, Mélanie Doutey et Gilles Lellouche remporte un petit succès estival et marque son époque. Il y tient le premier rôle. Paris apprécie, la province moins.
Il va bien, ne vous en faites pas
Toutefois c’est dans un drame qu’il explose cette année-là, puisqu’on retrouve Julien Boisselier dans Je vais bien, ne t’en fais pas. Le drame avec Mélanie Laurent, Kad Merad et Isabelle Renaud, est un triomphe au box-office. Le cinéaste Philippe Lioret y manifeste une magnifique sensibilité. Boisselier y est face à Mélanie Laurent, alors sa petite amie de l’époque, et intervient en véritable vedette.
En 2007, on retrouve encore une fois Julien Boisselier dans une comédie romantique réalisée par Bernard Jeanjean, dont le titre est toujours aussi improbable, comme la plupart des comédies de ce type, dans les années 2000 : J’veux pas que tu t’en ailles. Ce petit budget avec notamment Richard Berry et Judith Godrèche qui partagent le haut de l’affiche avec lui, est, pour son distributeur UGC, un petit succès.
Si la télévision n’oublie pas Julien Boisselier, le cinéma en revanche n’en fera plus vraiment une tête d’affiche car finalement ses films dépassent rarement le cercle parisianiste des 300 000 entrées. Certes, Nicolas Boukhrief s’entête à vouloir en faire un méchant dans Cortex en 2008, mais son côté métrosexuel lui colle à la peau.
Il se diversifie pourtant, mais dans des seconds rôles. Les femmes de l’ombre, drame historique et de guerre, porté par Sophie Marceau et un casting essentiellement féminin, ainsi que dans la comédie parodique avec des morceaux de vampire à l’intérieur, Les dents de la nuit, nourrissent un triste constat : à la fin de la décennie, on ne le remarque plus au cinéma.
Désormais quadra, il enchaîne encore quelques rôles, comme dans Les Gardiens de l’ordre du fidèle Boukhrief, qui est un four, malgré la présence de Cécile De France et de son poto Fred Testot. Nuit blanche de Frédéric Jardin, avec Tomer Sisley et Joey Starr, est un autre polar, mais doublé d’une nullité, qui convoque Boisselier vers la porte de sortie.
Un seul film millionnaire en vingt-ans au cinéma : Bis de Farrugia
S’il figure dans la comédie culinaire de Daniel Cohen, avec Jean Reno et Michael Youn, intitulée Comme un chef (2012), c’est finalement encore une comédie romantique qui le raccorde au succès. Jamais le premier soir est l’occasion pour lui de retrouver Alexandra Lamy et Mélanie Doutey dans un succès du genre, en 2014. Malheureusement le casting masculin y occupe un rôle plutôt secondaire dans cette production girlie assez médiocre. Il en va de même pour le film La liste de mes envies, en 2014, de Didier Le Pêcheur avec Mathilde Seigner et Marc Lavoine. L’acteur réalisateur Thomas N’Gijol lui donne un rôle peu charismatique dans sa réalisation Fastlife qui part en vrille au box-office, en 2014, malgré l’appui d’Europacorp-Luc Besson, à la distribution. Enfin, SMS de Gabriel julien-Laferrière, avec Guillaume de Tonquédec et Géraldine Pailhas, est un véritable désastre artistique que son distributeur Warner cachera à la presse.
En 2015, Dominique Farrugia lui propose néanmoins de retrouver ses potes Kad Merad, Franck Dubosc, Alexandra Lamy et Gérard Darmon dans la comédie Bis, blockbuster du rire en hommage aux années 80. Même si Boisselier ne tient que le 5e rôle de ce long métrage, il s’agira au moins de son plus gros succès au box-office puisque Bis dépassera les 1 500 000 spectateurs. Pour la première fois et peut-être dernière fois de sa carrière, Boisselier franchit le million de spectateurs en France, pour lui, c’est un exploit ! Il retrouve encore Kad Merad dans Marseille en 2016 qui passe d’ailleurs à la réalisation sur ce projet. Nicolas Bedos le dirige à son tour en 2017 dont M. et Mme Adelman. Dominique Farrugia l’embauche à nouveau dans Sous le même toit en 2017. Les rôles sont secondaires et ne marquent pas les esprits, même si les deux films connaissent des sorties relativement importantes.
Malheureusement, on ne retrouvera Boisselier qu’une dernière fois au cinéma, en 2019, dans l’accident industriel de Marilou Berry actrice-réalisatrice, Quand on crie au loup. La comédie est un désastre à la fois artistique et commercial qui ne dépassera pas les 30 000 tickets France.
Finalement, Julien Boisselier, au cinéma, ne sera jamais parvenu à sortir du carcan de la comédie romantique et des seconds rôles de trentenaire charismatique. Le cinéma l’a oublié mais au moins demeure-t ’il un visage récurrent et bien-aimé du petit écran avec de nombreuses séries et téléfilms qui lui ont permis de rester sollicité bien au-delà de sa date de péremption sur le grand écran.
Filmographie de Julien Boisselier
(Acteur, longs métrages)
- 2000 : À découvert de Camille Brottes
- 2000 : Nationale 7 de Jean-Pierre Sinapi
- 2000 : Azzurro de Denis Rabaglia
- 2001 : Les Acteurs anonymes de Benoît Cohen
- 2001 : Un jeu d’enfants de Laurent Tuel
- 2001 : Les Portes de la gloire de Christian Merret-Palmair
- 2001 : Quand on sera grand de Renaud Cohen
- 2002 : Nos enfants chéris de Benoît Cohen
- 2002 : Aime ton père de Jacob Berger
- 2002 : Bloody Mallory de Julien Magnat
- 2003 : Le Convoyeur de Nicolas Boukhrief
- 2004 : Tout le plaisir est pour moi d’Isabelle Broué
- 2004 : J’me sens pas belle de Bernard Jeanjean
- 2004 : Clara et moi d’Arnaud Viard
- 2006 : Je vais bien, ne t’en fais pas de Philippe Lioret
- 2006 : On va s’aimer d’Ivan Calbérac
- 2007 : Cortex de Nicolas Boukhrief
- 2007 : J’veux pas que tu t’en ailles de Bernard Jeanjean
- 2008 : Les Dents de la nuit de Stephen Cafiero
- 2008 : Les Femmes de l’ombre de Jean-Paul Salomé
- 2010 : Gardiens de l’ordre de Nicolas Boukhrief
- 2011 : Nuit blanche de Frédéric Jardin
- 2012 : Comme un chef de Daniel Cohen
- 2014 : Jamais le premier soir de Mélissa Drigeard
- 2014 : La Liste de mes envies de Didier Le Pêcheur
- 2014 : Fast Life de Thomas N’Gijol
- 2014 : L’Année prochaine de Vania Leturcq
- 2014 : SMS de Gabriel Julien-Laferrière
- 2015 : Bis de Dominique Farrugia
- 2016 : Marseille de Kad Merad
- 2017 : M. & Mme Adelman de Nicolas Bedos
- 2017 : Sous le même toit de Dominique Farrugia
- 2018 : Et mon cœur transparent de David Vital-Durand, Raphaël Vital-Durand
- 2019 : Quand on crie au loup de Marilou Berry