Réalisateur, acteur et scénariste français, Jean-Henri Roger est né à Marseille dans une famille communiste. Au cours des années 60, il devient maoïste et intègre le groupe politique La Cause du peuple. C’est en 1968 qu’il fait la rencontre décisive avec Jean-Luc Godard qui veut se détacher de la notion d’auteur pour signer des œuvres collectives. Ensemble, ils vont donc tourner des films collectifs comme Pravda (1970) ou encore British Sounds (1970). L’aspirant réalisateur intègre ensuite furtivement le Groupe Dziga Vertov avec Godard.
Après la dissolution du groupe, il continue l’aventure collective en intégrant le groupe Cinélutte qui dure de 1973 à 1976. C’est à la fin des années 70 qu’il rencontre l’actrice Juliet Berto qui entend justement passer à la vitesse supérieure en réalisant ses propres films. Il la seconde ainsi sur le plan technique sur Neige (1981) qui rencontre un beau succès et remporte quelques récompenses. Les deux complices, à la ville comme à l’écran, remettent le couvert en 1983 avec Cap canaille.
Dès cette époque, Jean-Henri Roger devient professeur de cinéma, activité qui devient centrale pour lui. Après une longue période sans création, il revient au cinéma en 2002 avec Lulu, puis Code 68 (2005) avec le duo Ariane Ascaride et Gérard Meylan. Durant les années 2000, il accepte aussi de faire l’acteur pour des amis comme Jean-Luc Godard (Éloge de l’amour en 2001), Lucas Belvaux (Cavale et Après la vie en 2002) et son confrère marseillais Robert Guédiguian (Les neiges du Kilimandjaro en 2012).
A noter que sa fille a fondé la société de distribution JHR Films en hommage à son père. Celui-ci meurt en 2012 à l’âge de 63 ans des suites d’un malaise cardiaque. Il a assurément été un artiste important au cœur de la cinématographie française en tant qu’homme de l’ombre.