Réalisateur, scénariste et monteur québécois, Jean-Claude Lauzon est né en 1953 à Montréal, au Canada. Issu d’une famille pauvre et marquée par une certaine instabilité mentale – plusieurs de ses proches ont effectué des séjours en hôpital psychiatrique, dont son père – le jeune Lauzon quitte le foyer dès l’âge de 16 ans et flirte avec la délinquance. Il part un temps en maison de correction, mais finalement rejoint un chemin plus conforme en faisant de la plongée sous-marine. A la même époque, il est également guide en forêt et conservera toujours un goût prononcé pour la nature.
Par ailleurs, il commence à rédiger des poèmes et publie ses premiers recueils. Au milieu des années 70, il se lance dans la réalisation de courts métrages étudiants qui gagnent des prix, notamment Super-maire. (1979). Ensuite, il tourne son premier court métrage professionnel intitulé Piwi (1981). Là encore il remporte un prix du meilleur court au Festival de Montréal. Par la suite, Jean-Claude Lauzon participe à l’écriture du Déclin de l’empire américain (Denys Arcand, 1987) qui connaît un véritable triomphe international.
La même année, il peut enfin tourner son premier long intitulé Un zoo la nuit (1988). Le métrage, souvent considéré comme le premier film de genre québécois, reçoit un accueil chaleureux sur place et gagne 13 Génie (équivalent local de nos César), un record jamais égalé depuis lors. Ce triomphe ne se reproduit pas en France où le film passe totalement inaperçu malgré de bonnes critiques.
Il met toutefois plusieurs années à monter Léolo (1992), son deuxième long métrage, qui intègre la sélection officielle du Festival de Cannes, mais repart bredouille, ce qui met le cinéaste en fureur. L’échec public de ce deuxième opus, pourtant remarquable sur le plan formel, le pousse à s’éloigner du grand écran.
Devenu pilote d’avion au cours des années 80, l’aventurier et son compagne Marie-Soleil Tougas partent en vacances au mois d’août 1997, mais à leur retour, leur avion se crashe dans la forêt et ils décèdent tous les deux dans l’accident. Jean-Claude Lauzon avait 43 ans. Le Québec venait de perdre un de ses cinéastes majeurs.