Jacques Tourneur

Réalisateur, Monteur
Rendez-vous avec la peur, l'affiche

Personal Info

  • Nationalité : Français, Américain
  • Date de naissance : 12 novembre 1904 à Paris (France)
  • Date de décès : 19 décembre 1977 à Bergerac (France)
  • Crédit visuel : © 1957 Sabre Film Production - Columbia Films. All Rights Reserved.

Biographie

Note des spectateurs :

Réalisateur et monteur français, Jacques Tourneur est né à Paris en 1904 de l’union du réalisateur Maurice Tourneur et de Fernande Petit. Dès 1914, Jacques suit son père Maurice aux Etats-Unis où ils résident ensemble jusqu’en 1925. Durant cette période, le père tourne un nombre significatif de films importants aux States.

L’assistant et le monteur de son père Maurice

Lorsque Maurice Tourneur décide de revenir en France, Jacques le suit et commence sa carrière cinématographique en tant que monteur sur les films de son père comme le polar Accusée… levez-vous ! (1930), Au nom de la loi (1932) ou encore la comédie à succès Les gaîtés de l’escadron (1932). Parallèlement, le fiston devient aussi l’assistant de son père sur les mêmes œuvres. Il officie encore dans cette fonction sur Samson (1936).

Toutefois, à partir de 1931, Jacques Tourneur profite de sa formation pour devenir réalisateur à part entière. En 1933, on lui doit la comédie Toto (1933) avec Albert Préjean ou encore Les filles de la concierge (1934). Pourtant, en 1934, Jacques Tourneur décide de repartir aux Etats-Unis où il trouve un emploi stable chez la MGM qui lui offre de réaliser plusieurs courts-métrages. Il en signe ainsi une quinzaine durant plusieurs années qui lui permettent d’achever sa formation. L’un de ces courts a tellement plu au magnat du studio Louis B. Mayer que celui-ci a commandé à Tourneur une version longue exploitable au cinéma. C’est ainsi que Jacques Tourneur a signé They All Come Out (1939) sur l’univers carcéral pour la MGM. Pour le grand studio, il réalise encore Nick Carter, Master Detective (1939) et Phantom Raiders (1940), mais l’entente n’est pas au mieux entre les deux hommes et Jacques Tourneur décide de quitter le studio.

Jacques Tourneur, le maître de la série B horrifique pour la RKO

Dès lors, il se lance dans la réalisation d’une série B pour Republic Pictures intitulée Doctors Don’t Tell (1941), mais sa plus belle opportunité lui vient du producteur Val Lewton qui lui propose de le rejoindre au sein de la RKO pour signer une série de films d’horreur de série B. Le cycle appelé à devenir culte auprès des cinéphiles du monde entier débute par La féline (1942), avec Simone Simon. Avec ce long-métrage, Jacques Tourneur définit enfin son propre style fait d’une angoisse sourde, largement initiée par les éclairages et non par une horreur graphique. Dans l’œuvre de Jacques Tourneur, tout est suggéré. L’énorme succès rencontré par ce premier essai le pousse à réitérer avec Vaudou (1943) qui popularise la figure traditionnelle du zombi, puis L’homme-léopard (1943).

Si Jours de gloire (1944) est plus traditionnel, le cinéaste est à nouveau plus à son aise avec Angoisse (1944) qui reçoit même une nomination à l’Oscar des meilleurs décors. A partir de là, Jacques Tourneur monte encore plus dans la hiérarchie hollywoodienne et peut réaliser des œuvres de plus grande ampleur, non seulement par leurs moyens, mais aussi par l’utilisation de la couleur. Ainsi, il signe le western Le Passage du canyon (1946) avec Dana Andrews qui reçoit également une nomination à l’Oscar. Mais Jacques Tourneur revient vite à une atmosphère plus trouble avec l’excellent film noir La griffe du passé (1947) avec Robert Mitchum et Jane Greer. Aujourd’hui, ce long-métrage est justement considéré comme un jalon important du genre.

Le spécialiste du film noir et des divertissements colorés

La flibustière des Antilles, l'affiche du film

© 1951 Twentieth Century Fox / Affiche : Roger Soubie. Tous droits réservés.

Le cinéaste continue sur sa lancée avec Berlin Express (1948), mais les années suivantes vont être davantage inégales à cause de choix peu judicieux. On lui doit par exemple le drame sportif La vie facile (1949) avec Victor Mature, puis un film de cape et d’épée pour Burt Lancaster intitulé La flèche et le flambeau (1950). Si Jacques Tourneur revient de temps à autre au polar (L’enquête est close en 1951), il se spécialise aussi dans des divertissements aux couleurs kitsch comme La flibustière des Antilles (1951) ou Les révoltés de la Claire-Louise (1953), tandis que ses westerns n’ont pas marqué la mémoire collective.

Après un retour réussi au film noir avec Poursuites dans la nuit (1956), Jacques Tourneur commence à accepter quelques travaux alimentaires pour la télévision. Il a toutefois encore le temps de signer quelques très bons films comme Rendez-vous avec la peur (1957) où il retrouve Dana Andrews ou encore La cible idéale (1958). Pourtant, c’est la télévision qui l’accapare de plus en plus. Il est ensuite engagé en Europe pour réaliser La bataille de Marathon (1959) dont il n’achève pas le tournage qui sera complété par son directeur de la photographie Mario Bava.

Une fin de carrière télévisuelle

Certes, Jacques Tourneur est encore sollicité sur quelques productions cinématographiques plus ou moins médiocres comme La Comédie de la terreur (1963), mais l’essentiel de sa carrière entre 1955 et 1966 est constitué d’épisodes de séries télévisées. A partir de 1966, Jacques Tourneur fait le choix de revenir s’installer en France où ses projets ne parviennent pas à voir le jour.

Jacques Tourneur décède en 1977 à l’âge de 73 ans et restera dans la mémoire cinéphile comme un grand cinéaste de l’ombre et des ténèbres, que ce soit dans ses films horrifiques ou ses films noirs.

Virgile Dumez

Ils nous ont quittés en 1977

Filmographie :

Réalisateur (longs-métrages de cinéma uniquement) :

  • 1931 : Tout ça ne vaut pas l’amour ou Un vieux garçon
  • 1933 : Toto ou Son Altesse voyage
  • 1933 : Pour être aimé
  • 1934 : Les Filles de la concierge
  • 1939 : They All Come Out
  • 1939 : Nick Carter, détective (Nick Carter, Master Detective)
  • 1940 : Les bateaux condamnés (Phantom Raiders)
  • 1941 : Doctors Don’t Tell
  • 1942 : La Féline (Cat People)
  • 1943 : Vaudou (I Walked with a Zombie)
  • 1943 : L’Homme-léopard (The Leopard Man)
  • 1944 : Jours de gloire (Days of Glory)
  • 1944 : Angoisse (Experiment Perilous)
  • 1946 : Le Passage du canyon (Canyon Passage)
  • 1947 : La Griffe du passé ou Pendez-moi haut et court (Out of the Past)
  • 1948 : Berlin Express
  • 1949 : La Vie facile (Easy Living)
  • 1950 : Les fleurons de ma couronne (Stars in my Crown)
  • 1950 : La Flèche et le Flambeau (The Flame and the Arrow)
  • 1951 : L’enquête est close (Circle of Danger)
  • 1951 : La Flibustière des Antilles (Anne of the Indies)
  • 1952 : Le Gaucho (Way of a Gaucho)
  • 1953 : Les Révoltés de la Claire-Louise (Appointment in Honduras)
  • 1955 : Tu seras jugé (Stranger on Horseback)
  • 1955 : Un jeu risqué (Wichita)
  • 1956 : L’Or et l’Amour (Great Day in the Morning)
  • 1957 : Rendez-vous avec la peur (Night of the Demon)
  • 1957 : Poursuites dans la nuit (Nightfall)
  • 1958 : La Cible parfaite (The Fearmakers)
  • 1959 : Tombouctou (Timbuktu)
  • 1959 : Frontière sauvage (Frontier Rangers)
  • 1959 : La Bataille de Marathon (La Battaglia di Maratona)
  • 1960 : Passage secret (Mission of Danger)
  • 1961 : Fury River
  • 1963 : La comédie de la terreur (The Comedy of Terrors)
  • 1965 : La Cité sous la mer (War-Gods of the Deep ou The City Under the Sea)
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