Réalisateur et scénariste français, Jacques Becker est né d’un père français et d’une mère écossaise dans un milieu intellectuel parisien. Ainsi, très jeune, il est fait la connaissance de Jean Renoir avec qui il se lie d’amitié.
L’assistant de Jean Renoir
Après un détour par la société de son père où il s’ennuie ferme, Jacques Becker décide de démissionner et rejoint Jean Renoir sur le tournage de La chienne. Il devient ensuite l’assistant de Jean Renoir sur La nuit du carrefour (1932), Boudu sauvé des eaux (1932), puis La vie est à nous (1936), La grande illusion (1937) et La Marseillaise (1938).
Entre-temps, Jacques Becker a également tourné deux courts-métrages, tout en s’impliquant dans la réalisation de La vie est à nous (1936). Il passe enfin à la réalisation de son premier long-métrage en 1942 avec le polar Dernier atout qui souffre de l’influence néfaste du régime collaborationniste. Son premier grand film est réalisé l’année suivante avec Goupi mains rouges (1943) qui est une variation réussie sur le monde paysan, loin de l’exaltation pétainiste à l’œuvre à cette époque. Il confirme son poids avec Falbalas (1945) avec Micheline Presle qui se déroule ans le milieu de la mode.
Le peintre de la France de l’après-guerre
Ensuite, Jacques Becker dépeint la France de l’après-guerre avec plusieurs films chaleureux comme Antoine et Antoinette (1947) qui reçoit un prix à Cannes et surtout Rendez-vous de juillet (1949) qui révèle toute une nouvelle génération de talents dont Daniel Gélin, Nicole Courcel ou Maurice Ronet. Le long-métrage reçoit le Prix Louis-Delluc.
Le cinéaste retrouve Daniel Gélin pour Édouard et Caroline (1951) et tourne ensuite le chef d’œuvre Casque d’Or (1952) qui a immortalisé Simone Signoret dans la mémoire des cinéphiles. Le métrage approche les deux millions de spectateurs en salles et a permis à la star française de recevoir un BAFTA de la meilleure actrice étrangère en 1953.
Le temps des films plus commerciaux
Becker ne connaît pas le même succès avec son film suivant : Rue de l’Estrapade (1953), ce qui le pousse à accepter deux films plus commerciaux pour se remettre en selle. Il tourne successivement le très bon polar à la française Touchez pas au grisbi (1954) qui rafle la mise avec 4,7 millions de spectateurs et la comédie Ali Baba et les 40 voleurs (1954) avec Fernandel qui dépasse également les quatre millions de tickets vendus.
Jacques Becker peut donc envisager l’avenir sereinement et décide de tourner une adaptation de l’œuvre de Maurice Leblanc avec Les Aventures d’Arsène Lupin (1957) porté par Robert Lamoureux. Le métrage est un nouveau succès contrairement à Montparnasse 19 / Les amants de Montparnasse (1958) qu’il reprend des mains de Max Ophüls. Malgré la présence de Gérard Philipe en Modigliani, le film est une déception au box-office en réalisant un petit million d’entrées.
Une disparition tragique
A cette même époque, Jacques Becker épouse l’actrice Françoise Fabian et il se lance dans la réalisation du film carcéral Le trou (1960), son dernier grand film. Il a à peine le temps d’en effectuer le montage qu’il meurt d’une hémochromatose (surcharge de fer dans le sang) à l’âge de 53 ans. Il laisse derrière lui une œuvre considérable et trois enfants dont le futur cinéaste Jean Becker.