Réalisateur et producteur américain, Irwin Allen est né en 1916 à New York dans une famille juive. Le jeune homme se lance d’abord dans le journalisme, avant de travailler comme rédacteur de revues, puis comme réalisateur d’émissions de radio. Finalement, dans les années 40, il dirige sa propre agence de publicité et devient donc un homme d’affaires entreprenant. Pourtant, il choisit d’aborder le cinéma par le versant de la production dans les années 50. Il débute dans la réalisation avec le documentaire Cette mer qui nous entoure (1953) qui obtient l’Oscar du meilleur documentaire. Puis, il devient un producteur très actif et enchaîne à la réalisation avec The Animal World (1956). Il passe véritablement à la fiction avec L’histoire de l’Humanité (1957) qui est une comédie historique qui se plante au box-office mondial. Dès lors, il décide de produire uniquement des divertissements basés sur le spectaculaire.
Irwin Allen, réalisateur et producteur de films d’aventures et de SF
Dans les années 60, il se spécialise dans le film d’aventures et la SF avec notamment la réalisation de Le monde perdu (1960) où il fait se rencontrer des humains et des dinosaures. Le long-métrage est un succès qui l’encourage à poursuivre dans cette voie. C’est ce qu’il réitère avec Le sous-marin de l’apocalypse (1961), film assez médiocre qui remporte tout de même un certain succès. Le cinéaste épris de grands espaces aborde ensuite l’œuvre de Jules Verne avec Cinq semaines en ballon (1962) qui souffre d’effets vieillots et d’un rythme languissant, car Irwin Allen fait preuve de peu d’imagination sur le plan visuel.
Visiblement plus intéressé par le processus de production, Allen abandonne pendant un temps la réalisation et préfère superviser les films des autres, parfois en faisant preuve d’un interventionnisme qui n’est pas du goût de tous ses collaborateurs. A partir de 1964, Irwin Allen aborde la télévision et produit plusieurs séries à succès comme Voyage au fond des mers, Perdus dans l’espace, Au cœur du temps et Land of the Giants.
Le spécialiste du film catastrophe
Finalement, Irwin Allen revient au grand écran au début des années 70 avec La citadelle sous la mer (1971) qui recycle en réalité des séquences spectaculaires tournées pour ses téléfilms et séries. Mais ce sont ses productions de films catastrophe qui vont surtout marquer l’histoire du genre. Tout d’abord, il produit L’aventure du Poséidon (Neame, 1972) qui cartonne dans les salles du monde entier et qui lance le sous-genre. Il enchaîne avec la gigantesque production de La tour infernale (Guillermin, 1974). Il aurait notamment aidé à la conception de nombreux plans du film, notamment pour les séquences d’action. Le film est un triomphe mondial impressionnant et récipiendaire de trois Oscars.
Une fin de carrière décevante
Il perpétue le genre jusqu’à la télévision où il délivre des œuvres comme Déluge sur la ville (Bellamy, 1976) ou encore Horizons en flammes (1977) du même téléaste. En 1978, Irwin Allen revient derrière la caméra avec L’inévitable catastrophe (1978) qui bénéficie de la présence de Michael Caine et de milliers d’abeilles menaçantes. Pour autant, l’extrême médiocrité du film l’a condamné à un échec cinglant dans le monde entier. Ainsi, son titre français se révèle bien prophétique pour le spectateur qui s’y risque. L’année suivante, Irwin Allen ose donner une suite à l’excellent L’aventure du Poséidon qui s’intitule Le dernier secret du Poséidon (1979). Le long-métrage est un nouvel échec artistique et commercial qui remise définitivement Irwin Allen à sa position de producteur.
L’habile homme d’affaires continue à surfer sur le même type de divertissement, avec des pitch accrocheurs et des stars vieillissantes au casting. Cela donne Le jour de la fin du monde (Goldstone, 1980) qui est un nouvel échec. Désormais, le producteur se consacre majoritairement à la télévision où il finance des téléfilms à sensation et des séries télé jusqu’au milieu des années 80.
Irwin Allen décède en 1991 à l’âge respectable de 75 ans. Il restera comme un producteur malin et un réalisateur médiocre.