Enki Bilal

Réalisateur, Scénariste, Dessinateur de BD
Bunker Palace Hôtel, l'affiche

Personal Info

  • Nationalité : Français (naturalisé en 1967)
  • Date de naissance : 7 octobre 1951 à Belgrade (Yougoslavie, désormais Serbie)
  • Crédit visuels : © 1989 AFC - Telema - France 3 Cinéma - ARTE - TF1 Studio / Affiche : Arsenal (agence) - Etienne George (photographe). Tous droits réservés.

Biographie

Note des spectateurs :

Dessinateur de BD, illustrateur, scénariste et réalisateur français d’origine yougoslave, Enki Bilal est né en 1951 à Belgrade. Il a vécu les dix premières années de sa vie dans cette ville qui a marqué à jamais sa vision de la politique et de l’esthétique de la décrépitude. Après son refus d’adhérer au Parti communiste yougoslave, son père demande l’asile en France et obtient le précieux sésame. Il part seul, mais est rejoint quelques années plus tard, en 1961, par sa femme et ses enfants. Enki Bilal doit apprendre une nouvelle langue, le français, et fut finalement naturalisé en 1967.

Enki Bilal, un géant de la BD

Durant son enfance yougoslave, Enki Bilal a participé au tournage d’un long-métrage en tant que jeune acteur, ce qui le marque durablement et initie sa passion pour le septième art. Toutefois, son talent initial le pousse vers le dessin et il se lance finalement dans la bande dessinée en 1971, remportant un concours organisé par le journal Pilote. L’année suivante, il publie dans ce même journal sa première histoire originale. En 1975, il s’associe avec le scénariste Pierre Christin avec qui il livre plusieurs albums considérés aujourd’hui comme des classiques de la bande dessinée pour adultes. On citera par exemple les formidables La croisière des oubliés (1975), La ville qui n’existait pas (1977), Les Phalanges de l’Ordre noir (1979) et Partie de chasse (1983). En solo, il débute la trilogie Nikopol, devenue culte, avec La foire aux immortels (1980), La femme piège (1986), puis Froid Equateur (1992).

La trilogie Nikopol, jaquette BD intégrale

© 2005 Enki Bilal. Tous droits réservés.

Un passage au cinéma contrasté

Au cours des années 80, il connaît une formidable popularité qui lui permet de diversifier ses activités et de se lancer dans le cinéma avec un premier film de science-fiction étonnant : Bunker Palace Hôtel (1989) où il s’offre les services de Jean-Louis Trintignant et Carole Bouquet. Malheureusement, le long-métrage qui ose retranscrire son univers visuel à l’écran arrive dans les salles au pire moment de la crise du cinéma et s’avère être un échec commercial.

L’auteur retourne donc à la BD avec son troisième tome de Nikopol et le one shot Bleu sang (1994). Il retrouve le chemin des plateaux de cinéma avec un deuxième long intitulé Tykho Moon (1996) qui ne convainc pas grand monde et finit au fin fond du box-office avec seulement 62 154 fidèles dans les salles. Il faut dire que le film n’est pas franchement une réussite.

Retour à la case BD pour Bilal qui livre alors une nouvelle tétralogie dite du Monstre. Elle comprend 4 tomes réalisés entre 1998 et 2007. Cette période est entrecoupée par la création d’un troisième film de cinéma qui s’inspire librement de sa trilogie Nikopol. Immortel, ad vitam (2004) est un projet pharaonique qui a coûté la somme de 22,7 millions d’euros. Certes, le métrage termine sa carrière à 997 393 entrées, mais cela est nettement insuffisant au vu du budget impressionnant de l’œuvre.

Retour à la BD et à la peinture dans les années 2010-20

Désormais, Enki Bilal est renvoyé à sa planche à dessin pour plusieurs décennies. Là, il brille encore avec des albums importants comme ses deux nouvelles trilogies que sont Coup de sang (2009-2014) et Bug (2017-2022).

Que l’on aime ou non son univers graphique, il est indéniable qu’il fait partie des grands illustrateurs de ces cinquante dernières années, ayant notamment contribué à crédibiliser la bande dessinée sur le plan artistique, au point de l’amener jusque dans les musées.

Virgile Dumez

Filmographie :

Réalisateur (longs-métrages uniquement) :

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