Edgar Wright appartient à la vague nerd du cinéma de genre britannique des années 2000. Il est l’une des grandes références du cinéma de genre cool des années 2000 et 2010.
Issu de la génération Super 8, il grandit dans les années 70, inspiré par le cinéma d’épouvante de l’époque et les productions Spielberg d’Amblin Entertainment.
S’il parvient à tourner un pastiche de western en Angleterre en 1995 (A Fistful of Fingers), l’insuccès de son essai lui impose le placard télévisuel pendant neuf ans. Pendant tout ce temps, l’ingénieux fils du Dorset, né à Poole en 1974, n’abandonne pas l’idée d’un retour au cinéma et multiplie les courts métrages.
© Working Titles, Universal, StudioCanal
Blood and Ice Cream Trilogy épisode 1 : Shaun of the Dead
Après avoir trouvé le succès à la télévision avec la série Spaced (Les allumés en VF), produite par Channel 4, Edgar Wright réalise Shaun of the Dead, parodie 100% “pub” des films de zombies de George A. Romero. Le septième art est alors à l’aube du grand revival des morts-vivants au cinéma. D’ailleurs Edgar Wright tiendra un caméo dans Le territoire des morts de Zack Snyder l’année suivante.
Culte en France où il s’intitule aussi Y a-t-il un zombie dans la salle?, Shaun of the Dead parvient à battre des records au Royaume-Uni et fonctionne puissamment aux USA où le cinéaste conservera une image d’icône du rire pour les amateurs de cinéma bis.
© Universal, StudioCanal
Avec ses acolytes, les acteurs Simon Pegg et Nick Frost, qui traversent nombre de ses longs métrages, il rempile, toujours pour la firme StudioCanal, avec Hot Fuzz, parodie de polar et duo de flics dans un village anglais mis sens dessus dessous.
Scott Pilgrim : le premier film américain d’Edgar Wright
En 2010, il propose l’adaptation d’un roman graphique, Scott Pilgrim avec Michael Cera dans le rôle-titre. Film générationnel qui intervient au détour d’une nouvelle décennie, Scott Pilgrim aura plus de mal à se vendre en France qui n’a pas encore totalement basculé dans la mode universelle des hommages et variations aux comics super-héroïques, mais les critiques sont élogieuses.
Quelques mois après Scott Pilgrim sort Paul, une histoire de science-fiction burlesque, de nouveau avec Pegg et Frost. Cette fois-ci Edgar Wright est remercié au générique. Durant le tournage de Paul, il travaillait sur le script des Aventures de Tintin : Le secret de la licorne, film d’animation en motion capture, réalisé par son maître, Steven Spielberg.
© Universal Pictures
Edgar Wright est par ailleurs régulièrement remercié par des cinéastes spécialisés dans le cinéma de genre, lors de génériques de productions culte ou prestigieuse : Eli Roth agit ainsi lors des ending credits de Hostel 2 (2007), Alice Lowe en fait de même pour Prevenge (2006), Flying Lotus pour Kuso (2017), Guillermo del Toro sur La forme de l’eau, Luca Guadaguino sur Suspiria (2018), Robert Eggers sur The Lighthouse (2019)
Fin de trilogie : bienvenue au pub
En 2013, Universal Pictures propose en salle le cinquième long métrage du cinéaste, Le dernier pub avant la fin du monde. Il y dirige ses compères habituels et clôt sa trilogie britannique surnommée Blood and Ice Cream Trilogy, démarrée avec Shaun of the Dead et poursuivie avec Hot Fuzz.
Alors qu’on l’attend à la réalisation d’un film de super-héros Marvel Disney (Ant-Man), Edgar Wright est mis à l’écart en raison d’un différend artistique. Il demeure symboliquement crédité comme scénariste au générique du film de 2015, tourné par Peyton Reed.
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Baby Driver, le plus gros succès d’Edgar Wright au box-office
L’auteur britannique connaît un gros succès salle en 2017 avec Baby Driver, film ado stylé sur fond de musique pop, au budget raisonnable de 34M$. Ansel Elgort, Lily James, Kevin Spacey et Jamie Foxx donnent chair aux images. Ce projet de longue haleine datait des années 90, il en commence l’ébauche artistique dès 2007 pour Working Titles. Mais le concept est bloqué pendant huit ans.
2021, l’année du grand retour
En hommage au groupe les Sparks, il tourne The Sparks Brothers, documentaire sur le groupe New Wave qui connaît la même année, en 2021, une résurrection mondiale à Cannes lors de la projection en ouverture d’Annette de Leos Carax. En France, The Sparks Brothers sortira dans la foulée. Toutefois, le vrai grand retour du cinéaste Edgar Wright, dans la fiction, s’opère cette même année-là, après cinq ans d’absence. Last Night in Soho, thriller horrifique avec Anya Taylor-Joy et Thomasin McKenzie, sort aux USA le 29 octobre 2021, c’est-à-dire pour Halloween. Son come-back ne passera pas inaperçu puisque le cinéaste est sélectionné à Venise (hors compétition). Edgar Wright connaît bien la Mostra pour y avoir été membre du jury en 2017.
Pour Paramount, Edgar Wright devrait tourner en 2022 The Running Man, une nouvelle adaptation de l’œuvre de Stephen King. Le projet est annoncé durant l’hiver 2021.
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