David Ayer est l’une des révélations du cinéma américain des années 2000. Scénariste sur U-571 (2000) et Fast and Furious (2001), le script du polar Training Day d’Antoine Fuqua, animé à l’écran par Denzel Washington, Ethan Hawke et Scott Glenn, le propulse parmi les plumes qui comptent. Il écrira également les scénarios de Dark Blue de Ron Shelton, avec Kurt Russell (2003), et S.W.A.T. Unité d’élite de Clark Johnson, avec Samuel L. Jackson et Colin Farrell (2003).
Il devient réalisateur en 2006 grâce à Bad Times, polar avec Christian Bale et Eva Longoria. L’heure n’a pas encore sonné pour lui. Le film réalise passablement 80 000 entrées en France. En 2008, David Ayer réarme ses envies de caméra avec Au bout de la nuit, sur un script de James Elroy. Le film policier sort chez la Fox, avec Keanu Reeves et Forest Whitaker en haut de l’affiche. Reeves permet au moins à l’œuvre de faire illusion sur le grand écran, avec 385 000 clients, mais la réception critique est moyenne.
En 2012, David Ayer réalise End of watch, son meilleur long métrage. Ce nouveau polar, teigneux, puissant, et sombre, met en scène le duo de flics Jake Gyllenhaal et Michael Pena dans un Los Angeles glauque miné par les gangs et les trafics, notamment humains. Malheureusement, le public n’est pas présent dans les salles hexagonales (104 000 curieux en France), quand les Américains y répondent plus favorablement (plus de 40M$ pour un budget de 7M$). Les critiques aiment y voir la promesse d’un grand réalisateur.
Avec Sabotage, Ayer a pour mission de sauver l’ancien gouverneur du Texas revenu à la réalisation : Sabotage a beau rassembler Arnold Schwarzenegger et le très à la mode Sam Worthington, l’échec est brutal pour la série B musclée qui ne valait, qualitativement, pas grand-chose : 116 000 spectateurs, c’est catastrophique.
Hollywood lui permet pourtant en 2014 de sortir son premier vrai blockbuster : Fury, film de guerre crépusculaire qui préfigure Dunkerque. Avec Brad Pitt, cette production armée jusqu’aux dents dans son char du désespoir, est savourée par 770 000 soldats.
Warner voyant une hype se construire autour du nom rageur de David Ayer l’embrigade dans sa perspective DC. Le studio propose au scénariste de Training Day de réaliser le badass Suicide Squad, qui met en scène les vilains de l’univers de super-héros qu’exploite WB, parmi lesquels le Joker joué par Jared Leto. Suicide Day est un succès en salle, mais les critiques détestent et le public ressort globalement déçu. Les recettes satisfaisantes dénotent un tassement dans le bouche-à-oreille qui ne permettra pas à ce faux électron libre d’accéder au milliard de dollars envisagé, contrairement au Joker de Todd Philips, en 2019.
En 2018, David Ayer quitte le cinéma pour jouer dans la cour des plateformes de streaming. Il réalise Bright pour Netflix. C’est alors le plus gros budget du géant américain, une aventure nanardesque entre polar, science-fiction et fantastique qui permet au cinéaste de retrouver Will Smith. La production de 90M$ est une catastrophe artistique mais Netflix communique (un peu) autour de la réception de ses spectateurs. Depuis, la plateforme annonce un Bright 2 qui reste à confirmer.
Dans les années 2010, David Ayer collabore sur la série télé Training Day, mais n’en signera pas le moindre épisode.
Il revient en 2020 avec The Tax Collector, un film de gangs indépendant, avec Shia LaBeouf tatoué des pieds jusqu’à la tête… Retour de l’auteur à la hargne de ses débuts ? On le lui souhaite.
2005 : Bad Times (Harsh Times)
2008 : Au bout de la nuit (Street Kings)
2012 : End of Watch
2014 : Sabotage
2014 : Fury
2016 : Suicide Squad
2017 : Bright
2019 : The Tax Collector
2020 : Bright 2
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