Claude Lelouch

Réalisateur, Scénariste, Producteur
Viva la vie, l'affiche

Personal Info

  • Nationalité : Français
  • Date de naissance : 30 octobre 1937 à Paris (France)
  • Crédit visuels : © 1984 Les Films 13 - Top n°1 - Union Générale Cinématographique (UGC) / Affiche : Alain Lynch ; Dominique Guillotin. Tous droits réservés.

Biographie

Note des spectateurs :

Réalisateur, scénariste, producteur et cadreur français, Claude Lelouch est le fils d’un juif originaire d’Alger. Il naît à Paris en 1933 et sa famille fuit le régime de Vichy en s’installant en Algérie pendant quelques temps. Pourtant, sa mère décide de revenir à Nice où elle et son petit Claude seront traqués par la Gestapo. Claude Lelouch a affirmé qu’il s’est souvent réfugié dans des salles de cinéma, ce qui a forgé son amour pour cet art.

Claude Lelouch, l’homme à la caméra

Après la guerre, Claude Lelouch échoue au Baccalauréat et décide de devenir opérateur d’actualité grâce à la caméra achetée par son père. Durant son service militaire, Lelouch est affecté au pôle cinématographique des armées et commence à réaliser des courts-métrages.

Dès qu’il est rendu à la vie civile, le jeune homme fonde sa propre compagnie de production nommée Les Films 13. Grâce à cette structure autonome, il parvient à monter son premier long-métrage de fiction intitulé Le propre de l’homme (1960) qui n’attire que des moqueries et s’écrase au fin fond du box-office avec à peine plus de 4 000 spectateurs dans les salles.

Un faux départ qui entraîne un éloignement du cinéma pendant quelques temps et le tournage de nombreux scopitones (les ancêtres du vidéo-clip pour nos lecteurs les plus jeunes). Claude Lelouch revient au long-métrage avec plusieurs films de commande qui ne laissent aucune trace au box-office. Le seul qui se démarque un peu est Une fille et des fusils (1965).

La révélation d’Un homme et une femme

Rien ne laissait donc présager le triomphe public et critique obtenu par son film suivant : Un homme et une femme (1966). Film culte aux 4 millions d’entrées en France, Palme d’or inattendue à Cannes et récipiendaire de deux Oscars (Meilleur film étranger et meilleur scénario original), Un homme et une femme permet à Claude Lelouch d’entrer dans la cour des grands d’un seul coup.

Un homme et une femme, l'affiche

© 1966 Les Films 13. Tous droits réservés.

Ainsi, le réalisateur peut désormais tourner avec les grandes stars du moment et décroche le soutien d’Yves Montand pour son film Vivre pour vivre (1967) qui connaît un très gros succès à sa sortie, tout en étant une fois de plus nommé à l’Oscar du meilleur film étranger. Ensuite, il s’attaque à la peine de mort avec La vie, l’amour, la mort (1969) qui séduit plus d’un million de spectateurs malgré un sujet difficile. Il enchaîne avec Un homme qui me plaît (1969) avec Jean-Paul Belmondo et sa compagne d’alors Annie Girardot. Là encore, un million de spectateurs se rue dans les salles.

Les beaux succès populaires des années 70

Au début des années 70, Claude Lelouch tente de toucher un public de plus en plus populaire en signant des œuvres plus abordables et commerciales. Il débute cette série avec Le voyou (1970) qui attire 2,4 millions d’amateurs de polars. S’il connaît un gros échec avec la comédie Smic Smac Smoc (1971), il se relève grâce au triomphe obtenu par L’aventure, c’est l’aventure (1972) qui tutoie les 4 millions de spectateurs hilares. Il faut dire que le film est particulièrement enlevé et efficace.

L'aventure, c'est l'aventure, l'affiche

© 1972 Les Films 13 – Les Films Ariane – Les Productions Artistes Associés – Produzioni Europee Associate (PEA) / Affiche : René Ferracci. Tous droits réservés.

Lelouch retrouve aussitôt Lino Ventura pour un efficace La bonne année (1973) qui fonctionne bien. Après deux films plus personnels qui furent des échecs, le cinéaste retrouve son public fidèle avec deux œuvres commerciales efficacement troussées : Le chat et la souris (1975) et Le bon et les méchants (1976) qui dépassent chacun le million. Même constat pour le drame carcéral Si c’était à refaire (1976) avec la superbe Catherine Deneuve.

Les années 80, entre succès et échecs colossaux

Si l’on omet la comédie Robert et Robert (1978), les années suivantes sont moins porteuses pour le réalisateur qui signe des films plus faibles et sans grand potentiel commercial. Il doit patienter jusqu’à sa fresque de plus de trois heures intitulée Les uns et les autres (1981) pour retrouver les faveurs du public avec plus de 3,2 millions de fans dans les salles. Motivé par ce retour en grâce, Lelouch dépense sans compter pour son biopic sur Edith et Marcel (1983) qui se vautre au box-office. Il fera nettement mieux avec Viva la vie ! (1984) qui obtient les faveurs de 1,4 million de spectateurs.

Viva la vie, l'affiche

© 1984 Les Films 13 – Top n°1 – Union Générale Cinématographique (UGC) / Affiche : Alain Lynch ; Dominique Guillotin. Tous droits réservés.

La suite est inégale, avec des films dont la qualité est elle-même vacillante. Si Attention bandits ! (1986) est correctement troussé, que dire de la médiocrité d’Un homme et une femme, 20 ans déjà (1986). C’est finalement en retrouvant Jean-Paul Belmondo que Claude Lelouch signe son meilleur film de cette période, l’excellent Itinéraire d’un enfant gâté (1988) qui séduit 3,2 millions de Français. Il connaît encore un beau score avec Il y a des jours et des lunes (1989), porté par la nouvelle aura du réalisateur. Toutefois, le film est assez médiocre et cela s’est payé avec sa grande fresque suivante : La belle histoire (1992). Avec sa durée de 3h30min et son ambition folle de spectacle intégral, le métrage ne mobilise que 550 177 férus d’histoire revisitée. Un accident industriel pour un film assez insupportable.

Les comédies de mœurs peu intéressantes des années 90-2000

C’est finalement avec une comédie plus modeste que Lelouch touche juste auprès du grand public. Tout ça… pour ça ! (1993) est un beau succès, tandis que sa version des Misérables (1995) avec Belmondo en Jean Valjean sera une déception, malgré une qualité réelle de l’inspiration.

Durant les années suivantes, le cinéaste enchaîne les comédies de mœurs dont on se contrefiche royalement, avec des résultats souvent désastreux au box-office. Si l’on écarte du lot Hommes, femmes : mode d’emploi (1996) qui a fonctionné grâce à la présence de Bernard Tapie à son générique, tous les autres films ont sombré. Il faut dire que le style du cinéaste tourne au procédé, au point de devenir exaspérant. Il tente de donner une présence à l’écran à la chanteuse Patricia Kaas et And Now… Ladies and Gentlemen… (2002) est un naufrage artistique.

Il faut attendre le polar Roman de gare (2007) pour retrouver le cinéaste en meilleure forme. Le film séduit tout de même 355 748 spectateurs, ce qui en fait un petit succès par rapport à ses œuvres précédentes. En 2011, on peut saluer l’excellence de son documentaire D’un film à l’autre qui revient sur l’ensemble de sa carrière sans faux semblant, ni langue de bois.

Lelouch tourne toujours plus vite que son ombre

Salaud, on t'aime, l'affiche

© 2014 Les Films 13 – Rhône-Alpes Cinéma / Affiche : Le Cercle Noir (Paris) (agence) – Fidelio (agence). Tous droits réservés.

Ces dernières années, il s’est payé les services d’Eddy Mitchell et de Johnny Hallyday pour la comédie moyenne Salaud, on t’aime (347 889 vieux messieurs dans les salles). Ensuite, Jean Dujardin lui offre un nouveau succès avec Un + une (2015) qui dépasse les 920 000 entrées. Toutefois, le réalisateur retombe dans ses vieux travers et livre avec Chacun sa vie (2017) une comédie empesée et ratée (qui glane 304 846 victimes). Il rate aussi le troisième volet d’Un homme et une femme intitulé Les Plus belles années d’une vie (2019) que personne ne va voir. Tourné avec un IPhone, la comédie La vertu des impondérables (2019) est victime de la pandémie mondiale et ne sort finalement que sur Canal + puis en DVD.

Fidèle à lui-même, il nous livre plus récemment L’amour c’est mieux que la vie qui n’intéresse pas grand monde (188 429 curieux dans les salles). Ayant tourné durant toute sa vie avec gourmandise, Claude Lelouch est assurément un passionné de cinéma dont l’œuvre protéiforme peut séduire et irriter tour à tour. Mais, elle ne peut que susciter le respect au vu de sa profusion et de sa diversité.

Virgile Dumez

Filmographie (longs métrages de fiction)

  • 1960 : Le Propre de l’homme
  • 1962 : L’Amour avec des si
  • 1963 : La Femme spectacle
  • 1964 : Une fille et des fusils
  • 1965 : Les Grands moments
  • 1966 : Un homme et une femme
  • 1967 : Vivre pour vivre
  • 1968 : La Vie, l’amour, la mort
  • 1969 : Un homme qui me plaît
  • 1970 : Le Voyou
  • 1971 : Smic, Smac, Smoc
  • 1973 : La Bonne année
  • 1974 : Toute une vie
  • 1974 : Mariage
  • 1975 : Le Chat et la souris
  • 1975 : Le Bon et les méchants
  • 1976 : Si c’était à refaire
  • 1977 : Un autre homme, une autre chance
  • 1978 : Robert et Robert
  • 1979 : À nous deux
  • 1981 : Les Uns et les autres
  • 1983 : Édith et Marcel
  • 1984 : Viva la vie
  • 1985 : Partir, revenir
  • 1986 : Un homme et une femme : vingt ans déjà
  • 1987 : Attention bandits !
  • 1988 : Itinéraire d’un enfant gâté
  • 1990 : Il y a des jours… et des lunes
  • 1992 : La Belle histoire
  • 1995 : Les Misérables du XXe siècle
  • 1996 : Hommes, femmes, mode d’emploi
  • 1998 : Hasards ou coïncidences
  • 2000 : Une pour toutes
  • 2002 : And Now… Ladies and Gentlemen
  • 2002 : 11’09″01 – September 11 (collectif)
  • 2004 : Les Parisiens
  • 2005 : Le Courage d’aimer
  • 2007 : Roman de gare
  • 2010 : Ces amours-là
  • 2014 : Salaud, on t’aime
  • 2015 : Un plus une
  • 2017 : Chacun sa vie
  • 2019 : Les Plus belles années d’une vie
  • 2020 : La Vertu des impondérables
  • 2021 : L’Amour c’est mieux que la vie
Les plus belles années d'une vie, affiche

Filmographie

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Viva la vie, l'affiche

Bande-annonce de Viva la vie

Réalisateur, Scénariste, Producteur

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